Amélie Nothomb Stupeur et tremblements
Commentaire de texte : Amélie Nothomb Stupeur et tremblements. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mentor Vin Cor • 22 Juin 2019 • Commentaire de texte • 2 442 Mots (10 Pages) • 2 724 Vues
◉ OÉ n°1 : « Le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours[pic 1][pic 2][pic 3]
Amélie Nothomb, « Stupeur et tremblements », A. Michel, 1999
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❍ Lecture analytique n°1 : ⚆ A. Nothomb, Stupeur et Tremblements, incipit (p. 9-13)
I /. LA RENCONTRE ENTRE DEUX UNIVERS…
1/. Un univers professionnel oppressant a/. Le poids de la hiérarchie
Procédés d’écriture (Identification+ Explication) | => Interprétation |
- Construction chiasmique des 2 premiers § + parallélisme (gradation ascendante / gradation descendante) + construction grammaticale ternaire (Groupe Sujet « M. Haneda »/verbe « était »/attribut « le supérieur de… ») + emboîtement des propositions subordonnées relatives introduites par les pronoms relatifs « qui » | => une hiérarchie paralysante où tous les employés sont figés à leur place ; un ordre strict et immuable (forme pyramidale) |
- Répétition des mots « supérieurs » (11 fois) et « ordres » (4 fois entre les l. 5 & 10) | => une hiérarchie omniprésente et pesante qui semble écraser les employés |
- Phrase négative « Et moi, je n’étais la supérieure de personne » + insistance (« moi » = pronom personnel accentué de la 1ère pers + « Je » = pronom personnel sujet) qui fait écho à « Donc, j’étais aux ordres de tout le monde » + connecteur logique de conclusion « donc » | => insiste sur la subordination de la narratrice, inférieure (professionnellement) à tout le monde ; d’emblée est résumée l’intrigue principale du roman / incipit in media res |
Transition : importance du champ lexical de l’entreprise « compagnie Yumimoto », « bureau », « réception », « travaillaient », « vice-président », « réunion », etc. qui s’oppose au champ lexical de l’imaginaire propre à la narratrice… b/. L’étouffement et l’anonymat | |
- Antithèse filée entre le « je » de la narratrice et les autres employés de la compagnie désignés par des substantifs (= noms communs) généraux et cardinaux : « des hordes de gens », « une quarantaine de personnes formant une assemblée » | => Singularité du personnage : la solitude s’oppose à la multitude ; l’unicité à la multiplicité ; la singularité à l’anonymat… |
- Champ lexical des locaux de l’entreprise : « l’ascenseur », « hall », « innombrables et immenses salles », « bureau », « porte »… l’espace reste flou, imprécis (partitif : « d’ » ; article indéfini : « une » | => un univers clos, fermé et oppressant qui enferme les employés dans leur statut (cf. hiérarchie) et crée un sentiment de malaise et d’aliénation ; écrasement de la narratrice dans un milieu étranger/hostile |
Transition : la narratrice se pose comme différente des autres employés (elle est occidentale) et cherche à échapper à ce carcan : car son premier réflexe est de s’évader, de s’échapper de cet endroit : à peine entrée dans les locaux de l’entreprise, son premier réflexe est de se défenestrer dès son arrivée | |
2/. Le monde intérieur décalé de la narratrice a/. S’évader par la pensée | |
- Métaphore de la défenestration « la fenêtre au bout du hall m’aspira » + comparaison « comme l’eût fait le hublot brisé d’un avion » | => nécessité de s’évader dès son arrivée pour échapper à l’emprise professionnelle et au poids de la hiérarchie |
- Répétition + insistance anaphorique du mot « loin » (3 fois) accentué par des adverbes d’intensité « très » et « si » + champ lexical du vide et de l’oubli « je songeai », « il n’y avait dans ma tête aucune pensée », « la fascination pour le vide », « j’oubliais les noms au fur et à mesure » | => volonté de partir vers un « ailleurs » détaché de la réalité du monde professionnel (moins prosaïque) ; la narratrice semble être présente physiquement mais son esprit est ailleurs |
FRA - OÉ1/Txt1-Bilan① ©VineCor
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