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Collaborer Ou résister Sous Vichy

Dissertation : Collaborer Ou résister Sous Vichy. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  1 Juin 2014  •  2 337 Mots (10 Pages)  •  1 736 Vues

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En 1940, après un an d'attente derrière la ligne Maginot, la France perd la « drôle de guerre ». Le Maréchal Pétain et Hitler signent l'armistice le 22 juin 1940 : c'est la division du territoire français en deux, la zone libre de la zone occupée, séparées par la ligne de démarcation. Le 10 juillet de cette même année, le vote de l'assemblée accorde à Pétain les pleins pouvoirs constitutionnels, et donc la mise en place d'un nouveau régime, Vichy. 3 mois plus tard, le 24 octobre, l'entrevue de Montoire établit de façon officielle la collaboration avec l'Allemagne, y compris en zone non-occupée. La question se pose alors aux Français de Vichy : faut-il collaborer ou résister ? Une grande partie de la population a tout d'abord été favorable à la collaboration. Cependant, certains Français ont résisté dès le début de l'occupation, et ont accueilli de plus en plus de résistants au fur et à mesure des années qui les rapprochaient de la fin de Vichy.

Tout d'abord, une partie des Français, menés par le Maréchal Pétain et Laval, son premier ministre, accueillent avec joie l'armistice et la politique de collaboration avec les Allemands. Celle-ci se traduit en premier lieu par la mise en place du régime autoritaire de Vichy. En effet, il s'agit d'un régime anti-parlementaire, puisqu'il dirige par décret, avec un pouvoir exécutif tout-puissant et l'absence de pouvoir législatif pour le contrôler. Pétain nomme les ministres et les préfets, qui sont des relais de Vichy répartis dans les provinces, il promulgue les lois et nomme aux emplois civils et militaires. La France subit un processus d'étatisation certain, soit une augmentation du rôle de l’État, avec une augmentation du nombre de fonctionnaires de près de 30 % pendant la guerre. Tous ces agents de la fonction publique doivent faire un serment de fidélité à Vichy à partir d'août 1941, et leur statut est officialisé en septembre de la même année, comme un « devoir d'obligation ». Ils sont donc totalement soumis au régime, et obéissent « aveuglément ». Afin de conserver un État tout-puissant, il est nécessaire de supprimer, sinon d'affaiblir le ou les contre-pouvoirs. Pétain supprime ainsi les élections, et interdit les syndicats en août 1940. La quasi-totalité des hommes politiques ayant fui la France, il n'existe pas de parti politique opposé à Vichy, mis à part les communistes désormais clandestins. Pour remplacer les syndicats, les corporations sont instaurées. Il s'agit d'organisations au sein du monde professionnel, mais qui sont dirigées par le patronat. Chaque commissariat sous Vichy possède une brigade spéciale des renseignements généraux, qui traquent les ennemis de l'intérieur. Une police politique, ou association paramilitaire, la Milice, supprime tous les opposants aux idées de Vichy : communistes, socialistes, syndicalistes, juifs, mais aussi les immigrés républicains espagnols. Effectivement, avec la guerre d'Espagne, la France a accueilli dans des camps nombre de réfugiés républicains fuyant la répression. Ils ont par la suite été livrés aux Allemands. La collaboration est ainsi établie dès la signature de l'armistice : la France doit se conformer aux ordres des Allemands et collaborer correctement. Mais de la collaboration minimale, la France passe à la collaboration active, et l’État décide de lui-même d'aller au-delà des demandes de l'Allemagne. Les Français ont donc choisi en grande partie de collaborer. Certains, par « réalisme », pensent la victoire de l'Allemagne inévitable et leur domination européenne tout autant, ils cherchent donc à bien se faire des Allemands. D'autres collaborent en revanche par idéologie, ils souhaitent la victoire de l'Allemagne par proximité de l'idéologie nazie, ou par anti-communisme.

De plus, le régime de Vichy s'est caractérisé par sa « révolution nationale », sensée redresser moralement la France. La restauration des valeurs traditionnelles guidée par Pétain se voulait un rempart des Français face aux Allemands, selon la propagande de Vichy. Le Maréchal devient l'incarnation de la France Traditionnelle et immuable qu'il faut retrouver. Ce culte du chef se rapproche des attributs d'un régime autoritaire : Pétain se présente comme un homme providentiel qui aurait évité dans l'honneur une catastrophe en négociant avec les Allemands. Un très forte propagande à cette époque vise à renforcer l'image de son rôle protecteur dans la mentalité des Français. Vichy instaure alors sa nouvelle devise : travail, famille, patrie. La population française soutient le régime, mue par le désir de retrouver la grandeur nationale suite à la débâcle et la honte de la défaite. Cet important soutien de l'opinion publique, très largement manipulée, prend fin le 11 novembre 1942, alors que les Allemands envahissent la zone libre. Mais avant cet événement, Pétain base la politique de sa révolution sur un fort patriotisme. Cependant la grandeur nationale ne peut pas être politique avec la collaboration, ni économique avec les énormes dettes de guerre. Elle est donc culturelle. Pour changer l'image de la France de Vichy, ceux qui ont gouverné la France avant la guerre sont désignés comme boucs émissaires , les responsables de la défaite. Ainsi, les partis de gauche, les juifs et les francs-maçons sont accusés d'avoir favorisé la paresse chez les Français en instaurant un esprit de jouissance, mais aussi d’individualisme, de démagogie et de parlementarisme. Vichy prône « au contraire » l'union nationale basée sur des valeurs essentielles, travail-famille-patrie, mais aussi la discipline, l'ordre, l'épargne et le courage à travers l'école, la paysannerie, l'artisanat et la légion. Les responsables principalement accusés sont bien sûr les membres du Front Populaire qui avait gouverné la France pendant deux ans, de 1936 à 1938, à grand renfort de mesures sociales. A la fin de l'été 1940, ils sont arrêtés et emprisonnés jusqu'à la fin de la guerre. En février 1942 a cependant lieu le procès de Léon Blum, porte-parole du Front Populaire. Mais sa défense est une réussite, il arrive à prouver que la défaite est due à une mauvaise stratégie militaire, et non à « l'esprit de jouissance » qu'il est accusé d'avoir entretenu. Les Français, à ce moment-là, soutiennent toutes les actions de Vichy, certes grâce à la propagande, mais aussi du fait du quotidien presque agréable qu'ils mènent. En effet, l'armistice étant signée, la paix est établie : les allemands occupent, mais ils sont heureux d'être là,

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