Légitimité et légitimation du pouvoir en Islam, du VII ème au X ème siècle
Dissertation : Légitimité et légitimation du pouvoir en Islam, du VII ème au X ème siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jokol • 17 Décembre 2019 • Dissertation • 2 247 Mots (9 Pages) • 864 Vues
Dans l’Arabie antéislamique, la société de la Péninsule Arabique s’organise selon le système tribal. Les tribus, qui se composent d’un ensemble familial descendant d’un ancêtre commun, portent le nom de ce dernier, et partagent une culture païenne polythéiste, dont chaque tribu à ses propres dieux représentatifs. Les activités politiques et économiques de la Péninsule Arabique s’organisent autour de ces cultes. En effet, la ville de la Mecque, qui est un carrefour commerciale, s’appuie sur le culte de la pierre noire de la Ka’ba, et de son territoire jugé sacré, pour faire prospérer la ville. Dirigée par la tribu des Quraysh, leur suprématie sur la ville est assurée par ces cultes polythéistes. Mais c’est dans cette même tribu que nait en 570, Muhammad ; le prophète de l’islam, autour de laquelle va se construire une civilisation qui va chercher à assoir son pouvoir dès le début du VII ème siècle. En effet Muhammad, qui en 610, devient prophète de l’islam, est envahit de la mission divine de préparer le monde à l’arrivé du royaume de dieu sur terre, et naturellement se construit une civilisation, appelé Islam et dont Muhammad cherche à étendre, tout comme ses successeurs qui vont vouloir l’administré.
Cependant, dès la constitution de se pouvoir, au début du VII ème siècle, et jusqu’au changement radicale qu’il va connaitre à la fin du X ème siècle, ce pouvoir va constamment chercher à justifier sa conformité avec les règles de souverainetés ; à se légitimé, et à se rendre légitime. C’est ainsi
que nous pouvons nous questionner, comment entre le VII ème et X ème siècle, l’Islam est allé au bout de ces quêtes de légitimités du pouvoir. Afin d’étudier cette question nous observerons d’abords les débuts de l’islam avec Muhammad, puis sa succession avec le califat Omeyyade, pour finir sur la prise du pouvoir par le califat Abbassides.
En effet, dès la révélation, qui débute en 610, et dure vingt-trois ans, Muhammad cherche à étendre l’islam. Selon Claude Cahen, Muhammad étend l’islam non pas par une doctrine sociale mais plutôt par des « exigences morales », dont ces exigences le conduit à combattre certain trait de la société et qui permet le ralliement à l’islam, de premiers fidèles qui se sentaient mal à l’aise et opprimé. Ces premières conversions de population à l’islam participe à une première affirmation de l’influence de Muhammad qui se transforme en réel pouvoir durant l’Hégire. En effet face à la place de plus en plus importante que prend l’islam dans le contexte païen et polythéiste de la Mecque, la tribu des Quraysh dès 619, met Muhammad et ses fidèles en difficultés. La situation se détériorant, la tribu mecquoise pousse alors en 622 Muhammad et ses fidèles à émigrer ; c’est l’Hégire. S’installant à Médine, Muhammad qui était jusque là un chef religieux devient alors un chef politique responsable d’une communauté dont le nombre de membre ne cesse de grandir. Son pouvoir s’affirme alors et il développe une nouvelle organisation sociale fondé sur la notion de communauté appelé la umma, dans laquelle dominent les principes de fraternité, d’égalité, et de solidarité. La umma reprenant les principes de solidarité du système tribale permet à l’Islam d’atteindre une certaine légitimité, puisque les convertis retrouve des attaches sociales et culturelles du système tribale qu’ils ont délaissé. De plus le pouvoir islamique s’affirme, lorsque en 624, Muhammad proclame que les prières
du musulmans doivent se tourner vers la Ka’ba et non plus vers Jérusalem. En reprenant ces principes de la culture tribale, et notamment sur la direction de prières vers la Ka’ba, où les tribus s’y rendaient pour un pèlerinage, Muhammad créer des similitudes entre les deux cultures qui lui permettent d’assoir son pouvoir.
Muhammad devient ainsi le personnage centrale de la umma, Etant l’envoyé de Allâh, il devient l’arbitre de tous les différends et toutes les affaires importantes lui son soumise. Il s’impose alors comme un chef légitime pour les convertis, puisqu’il est en lien direct avec dieu, mais illégitime pour les tribus voisines et notamment la sienne, celle des Quraysh, jusqu’à l’offensive qu’il mènera en 624.
En effet, en 624 Muhammad devient le chef d’un corps armé, et attaque au cours d’une bataille victorieuse le commerce caravanier mecquois au puits de Badr. Grace à cette victoire mais aussi à celle de 627 au cours de la bataille du faussé, Muhammad légitime sont pouvoir par sa force militaire. A la suite des défaites mecquoise, la tribu reconnait alors l’Islam comme un interlocuteur qui leur est égale. Et après une course aux alliances entre les médinois et les mecquois, L’islam s’étend politiquement sur une grande majorité de la péninsule Arabique qui lui permet de s’affirmer encore plus, et de vaincre les mecquois en 629. En effet après un pèlerinage que Muhammad utilise pour se réconcilier avec ses tribus natales, il réussit à convertir une partie de la Mecque et de sa tribu, à l’islam. Ainsi même si l’Islam ne s’impose pas religieusement dans l’ensemble de la Péninsule Arabique, l’Islam réussit néanmoins à s’imposer politiquement. Après une dernière résistance des Tâ’if maté par l’armée mecquoise en 630, le Prophète Muhammad était parvenus à fixer les bases d’un nouvel Etat fondé sur l’islam et qui était parvenu à intégrer les traditions bédouines tout en contrôlant les grands centre économique de la Péninsule.
Ainsi Muhammad qui était tout d’abord un chef religieux, puis un chef politique et militaire, à justifié son pouvoir par ses liens étroits avec Dieu, puisqu’il en est sa parole, mais son pouvoir c’est aussi affirmait par l’ampleur que prenait l’Islam, qui devenait de plus en plus grande. A sa mort en 632, Muhammad laisse ces fondations, à ses successeurs qui vont poursuivre cette quête d’affirmation du pouvoir.
Après la mort de Muhammad, les institutions de l’Islam se dessinent et apparaît le calife. En effet, une série de conquêtes territoriales sont menés et l’élite musulmane s’impose. Muhammad, n’ayant pas de fils pour le remplacer, Abû Bakr, un des premiers compagnons du prophète s’impose, au détriment des principaux membres de sa famille ‘Ali et ‘Abbâs. De cette situation, une opposition nait entre partisans de Abû Bakr, partisans de ‘Ali et ‘Abbas et les bédouins ; c’est la ridda. Au cours de cette période de sécession, le pouvoir de l’Islam va chercher à se justifier et s’affirmer. Abû Bakr, face à cela cherche à modérer le conflit mais rapidement il décide de mobiliser l’armée pour réprimer ces soulèvements, qu’il écrasa. Ces succès lui on permit de rétablir l’unité de l’Arabie et de renforcer le prestige du calife. Abu Bakr apparait alors, comme le vrai chef de la communauté musulmane et le juste successeur du Prophète. Ainsi durant trente ans après la mort de Muhammad, se sont succédés quatre califes dit râshidum, littéralement les bien guidés, qui ont été des proches du Prophète et qui on pu imposer le pouvoir de l’Islam par le prestige que rapportaient les conquêtes.
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