La legitimation du pouvoir en Islam non Marocain
Rapports de Stage : La legitimation du pouvoir en Islam non Marocain. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar massimo78 • 17 Février 2014 • 9 171 Mots (37 Pages) • 1 023 Vues
LA LEGITIMATION DU POUVOIR
Chapitre préliminaire
LA LEGITIMATION DU POUVOIR EN ISLAM NON MAROCAIN : Les premières expériences
Entre la période de 622- 3 (P.C), date de l’établissement du Prophète à Médine, à 750(P .C), date de l’accession du pouvoir des abbassides, on assiste à l’élaboration de trois stratégies du pouvoir
Le modèle prophétique, c'est-à-dire la pratique qui permet à Mohammed d’accéder à son véritable pouvoir autocratique
La stratégie sur le thème de m’appartenance à la tribu de QOREICH qui fut celle des califes « bien guidés » ou (AR.RACHIDOUN) qui sera combiné, à partir du calife OTHMAN puis sous les Omayyades, avec une véritable théorie de droit divin
Enfin, la stratégie basée sur l’appartenance à « la maison du Prophète » et le droit successoral. Cette stratégie fut essentiellement l’œuvre de la dynastie abbasside.
SECTION 1 : LA STRATEGIE DE LEDITIMATION DU POUVOIR POLITIQUE DE PROPHETE
La qualité prophétique de Mohammed, une fois reconnue par les premiers musulmans, a servi de fondement à l’édification d’un pouvoir politique mais elle n’impliquait pas automatiquement et immédiatement une reconnaissance de l’exercice de ce pouvoir.
Depuis son arrivée à Médine et jusqu’à sa mort, le Prophète devait conclure diverses conventions afin que son pouvoir devienne progressivement global et quasiment autocratique.
En outre, la légitimité étant entièrement liée à l’idéologie et à sa pratique, le système sociopolitique proposé par la nouvelle religion allait, lui-même , faire partie de cette stratégie visant à légitimer le pouvoir du Prophète
§1 – le rôle des conventions (2) dans la légitimation du pouvoir de Mohammed
Pendant les dix années que le prophète a passées à Médine, son statut politique a considérablement évolué : d’une part les deux BAI’A de AL ‘Aqaba lui reconnurent la charte de
Médine fit de lui le chef de la Oumma dont le statut étant comparable à celui d’un Cheik de tribu ; enfin le « serment du bon plaisir » lui donna un véritable pouvoir autocratique.
A / les deux BAI’A de AL Aqaba
Devant le refus des qoreichites de reconnaitre la prophétie de Mohammed, celui-ci essaya de porter le combat pour sa cause en dehors de la Mecque.
Profitant de la saison du pèlerinage, il contacta à plusieurs reprises les représentants de certaines tribus, mais sans succès. Ce fut le même souci qui le fit entreprendre un voyage à la cité de Taif. Mais les liens privilégiés, qu’avait celle-ci avec l’aristocratie marchande mekkoise, firent que le projet de
Mohammed connut le même échec cuisant.
En effet, les juifs dominaient la ville sur tous les plans . les tribus de Quayrah et Annadir possédaient des terres propres à l’agriculture et s’adonnaient à la fabrication des armes.
La tribu juive des Qaynuqa , habitant un village où le métier d’orfèvre était dominant.
Les Arabes étaient leurs protégés, soit au titre de « voisins » ( djiwar),soit à celui de « confédérés » . Iles étaient repartis en deux grandes tribus, les AWS et les Khazraj , appartenant , ou supposées appartenir à un ancêtre commun . elles étaient en outre , en perpétuelle lutte, soit pour l’influence politique , soit pour l’accaparement des terres en vue de l’agriculture : la tradition parle de guerres et de vendettas qui durèrent cent ans
Cet état quasi – permanent d’insécurité empêchant la ville de rivaliser avec d’autres cités, comme la Mecque ou Taif , en matière d’influence politique, religieuse ou économique , alors qu’elle jouissait d’une position géo –politique enviable.
C’est dire le service d’un homme comme
Mohammed, et de surcroit, un Prophète, pouvait rendre à cette communauté déchirée et combien désireuse de sortir de son état d’infériorité.
C’est ainsi, qu’en 621 (P .C) , au terme d’une seconde rencontre , une BAI’A fut accordée au Prophète par douze personnalités des Aws et des Khazraj
La tradition baptisa cette Bai’a, le « serment des femmes » (BAI’A – T AN -NISSA). Les médinois devaient se contenter de reconnaitre de la prophétie de Mohammed et accepter de devenir les adeptes de la religion qu’il leur proposait. Ainsi, il semblerait que ce premier serment ne contentait pas, à proprement parler, de disposition politique
Ce fut , peut être , la raison qui poussa a la conclusion de la seconde Bai’a en 622(P.C)
Les sources parlent de soixante dix hommes et deux femmes qui rencontrèrent la Prophète sur la colline de AL Aqaba.
L’accord entre les deux parties était probablement prévu ainsi que ses implications politiques, puisque AL – Abbass , l’oncle de
Mohammed fut en qualité de « témoin »
Il s’agit là, de véritable clauses politiques.mes médinois s’engagent à défendre le prophète au même titre que leurs enfants et leurs femmes et à accepter les conséquences qu’un tel ace pourrait entrainer, notamment le recours aux armes contre les ennemis de
Mohammed, et une éventuelle abolition des conventions qui les liaient aux juifs.
Le Prophète, pour sa part, s’engageait à honorer cette protection en tant qu’il « combattait ceux contre qui les médinois combattaient et ferait la paix à ceux avec qui voulaient être en paix » en s’abstenant de « revenir parmi les siens au cas où sa cause triompherait »
Une fois d’accord sur ces clauses, douze NUQABA (délégués) furent désignés parmi les médinois pour conclure formellement et définitivement l’acte de la Bai’a
La signification politique de ceux deux serments semble être double :
• La conversion à ma nouvelle religion d’un certain nombre de groupes
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