Les cours princières et le rayonnement culturel andalou au XIe s

Les cours princières et le rayonnement culturel andalou au XIe siècle

Les cours princières et le rayonnement culturel andalou au XIe siècle

La péninsule ibérique est, depuis l’année 711 et grâce à Tariq ibn Ziyad, sous domination arabo-musulmane. Leur région d’influence et de pouvoir, qui s’étend au Sud de l’Hispanie, est appelée Al-Andalus. Au XIe siècle, Al-Andalus voit le califat de Cordoue, aux mains de la dynastie omeyyade, éclater en plusieurs petits domaines appelés taifas : c’est le temps de la fitna. Ces taifas sont désormais gouvernés par une nouvelle dynastie majoritaire appelée almoravide. Cette période de transition dynastique, malgré les tensions politiques et les différents conflits entre Omeyyades et Almoravides, ou bien ceux opposant musulmans et chrétiens, n’empêchent cependant pas l’essor économique et culturel d’Al-Andalus. En effet, la puissance du pouvoir politique musulman décline doucement dès la fin du Xe siècle face à la politique de reconquête des royaumes chrétiens du Nord de la péninsule ibérique. Ainsi, les chefs politiques des taifas, entourés de leur cour, participent à l’avancée de l’influence andalouse arabo-musulmane dans bien des domaines.

Les cours princières des taifas regroupent généralement l’entourage, proche ou élu, du prince, et participent à la gestion des domaines, à la prise de décisions politiques et ont pour devoir de rendre justice au nom du prince. Au XIe siècle, ces cours se composent des membres du khassa : l’aristocratie musulmane de sang et de fonction qui cumule pouvoir, fortune et prestige. Les cours accueillent, en plus des khassa des musiciens, des poètes, des intellectuels et des médecins à qui les faveurs du prince autorisent l’accès à ces cours. Ainsi, plusieurs domaines artistiques, scientifiques et philosophiques sont représentés au sein de la cour, ce qui favorise le rayonnement de la culture andalouse ; le rayonnement culturel étant l’influence culturelle exercée par une civilisation ou par un pays en raison de son prestige. Ce processus s’accompagne souvent de l’affirmation idéologique et politique de ce même pays, comme nous allons le voir pour Al-Andalus.

On peut ainsi se demander de quelle manière les cours princières des taifas participent-elles à l’affirmation du pouvoir musulman à travers l’élargissement du rayonnement culturel des villes arabo-andalouses? Dans un premier temps, nous étudierons l’action des cours princières dans l’architecture utilisée en Al-Andalus. Puis, nous aborderons la question des arts à travers l’iconographie, la musique et la cuisine, pour enfin terminer notre étude sur le rayonnement culturel andalou dans les domaines de la littérature et des sciences, grandement favorisés et encouragés par la cour et son prince.

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