La civilisation féodale, De l’an mil à la colonisation de l’Amérique de Jérôme BASCHET
Fiche : La civilisation féodale, De l’an mil à la colonisation de l’Amérique de Jérôme BASCHET. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Helena B.M • 19 Avril 2017 • Fiche • 2 004 Mots (9 Pages) • 902 Vues
La civilisation féodale De l’an mil à la colonisation de l’Amérique de Jérôme BASCHET
Intro :
Avertissement au lecteur en forme d’éloge du détour
- Histoire de l’Occident médiéval, un détour par l’atlantique, on quitte les rivages de la vieille Europe pour une traversée comme C.COLOMB par l’Amérique dite latine. On délaisse les fêtes florentines de la Renaissance pour les rituels des Indiens du Nouveau-Mexique. Société encore majoritairement rurale, avec des valeurs imprégnées par la revendication de la trad et de l’attachement à la terre.
- Jusque dans les années 1970 les grands domaines sont articulés à une logique globale capitaliste et met en place des formes d’exploitation de type féodal : attachement au sol avec pouvoir sur les terres et pouvoirs sur les hommes. aujourd’hui encore cela mobilise l’énergie revendicative des mvmt sociaux.
- Pas d’intelligibilité du M.A au présent : sensations comparatives pas à dédaigner. C’est le point de départ d’une expérience d’altérité qui laisse de minces ouvertures bien utiles et cela permet d’entrevoir les réalités d’un monde aussi différent du notre que le M.A. Il faut se confronter à des sociétés où modernité, prémodernité et postmodernité se lient de manière singulière et créatrice.
- Se livre est à l’intention d’autres étudiants et lecteurs mexicains ou latino-américain et cherche à se faire synthétique en ayant une vision du M.A depuis l’Outre-Atlantique. Il emprunte l’essentiel de ses matériaux et l’auteur à fait ces emprunts, les a agencer en fonctions de ses propres objectifs et il à parfois reformuler ce qui fait qu’il risque de n’être ni fidèle ni original. Et on peu reprocher les simplifications et les partis-pris. La construction synthétique n’est envisageable qu’à conditions de ces choix et des écarts volontaire de certains axes
Moyen Age et conquête du Nouveau Monde
- Pourquoi étudier l’Occident médiéval depuis les terres américaines et en particulier mexicaines ?
- On cherche à montrer que La Conquête, le monde médiéval a pris pied de l’autre côté de l’Atlantique alors que le M.A constitue la moitié des racines de l’histoire du Nouveau Monde.
- 1492 : fin victorieuse du siège de Grenade, arrivé de C.COLOMB, expulsion des juifs des royaumes d’Aragon et de Castille, publication de la première grammaire d’une langue vernaculaire « la Gramatica castellana » -> enchainement logique selon Bernard Vincent. Lien entre la fin de la Reconquête dans les royaumes ibériques depuis presque 5s et début de l’entreprise maritime lancée vers l’Ouest -> même projet de consolidation de l’unité chrétienne (Ferdinand d’Aragon et Isabelle la Catholique = les champions). Elimination de la domination des musulmans de la péninsules ibérique donc on veut maintenant projette la chrétienté.
- Reconquête et Conquête = processus unification, expansion comme le dit Lopez de Gomara, en 1552 « (…) espagnoles toujours en lutte contres les infidèles et les ennemis de la foi » -> après la conquête des Maures, c’est donc avec la conquêtes des Indes. Les conquistadores des terres américaines adoptent le même protecteur que pendant la Reconquête : le saint patron Santiago Matamoros (tueur des Maures). La christianisation de Indiens prolonge et reproduit celle des Maures de Grenade
- -> forte continuité d’une phénomène typiquement médiéval comme la Reconquête, le voyage vers l’OUEST et la conquête américaine : considérés comme profondément moderne alors que ce n’est pas le cas
- 1492 = jonction de 2 moments historiques dotés d’une profonde unité : Conquête n’est pas la reproduction à l’identique de la Reconquête mais c’est un prolongement. La coupure traditionnelle admise entre M.A et Temps moderne doit donc être repensée car la Conquête plonge ses racines dans l’histoire médiévale de l’Occident
- Espagnols sur le continent américain sont imprégnés d’une vision du monde et de valeurs médiévales. L’opposition entre COLOMB et VESPUCCI le véritable « inventeur » du continent américain est à nuancée. COLOMB n’a rien d’un moderne mais son mérite tient de l’accumulation d’une série d’erreurs de calcul. COLOMB est un voyageur médiéval, inspiré par Marco Polo qui recherche l’accès vers Cipango (Japon) car ce dernier dit que les maisons y sont faites d’or.
- COLOMB pense avoir trouver le paradis sur terre. CORTES veut découvrir le royaume des Amazones car richesses. Ce n’est que des décennies plus tard que l’on dira que les terres atteintes par COLOMB forment un continent qui était ignoré des Européens et on commence alors à lui donner un nom neuf mais la nouveauté du monde découvert à du mal à être assumée par les contemporains même si l’on admets que c’est un évènement considérable.
- Les espagnols ont quitté leurs terres pour confirmer leurs vieilles croyances et on projeté sur le Nouveau Monde la réalité et les traditions de l’Ancien. ex : COLOMB fait professer sous serment à ses hommes que Cuba n’est pas une ile et prévoit de les châtier sinon.
- 3 buts de l’exportations maritimes : 1. Nécessité d’une voie vers l’or et les épices des Indes / 2. Recherche de différents produits de consommation courante (bois, poisson, cannes à sucre) / 3. Désir de convertir et évangéliser de nouvelles pop. C’est donc pour 2 buts : 1 = matériel (or=symbole) / 2 = spirituel (évangélisation). mais les 2 ne doit pas être perçus comme contradictoires, ils se combinent. COLOMB = obsession de l’or car permet de financer l’expansion de la chrétienté -> projet de croisade pour reprendre Jérusalem -> voyage indien pour reconduire en Terre sainte comme le modèle médiéval de la croisade. BUT ULTIME : victoire universelle du Christ. Or = élément de richesse / signe et occasion de prestige / pour COLOMB preuve de l’importance de sa découverte / espérance de haute dignité = moyen d’accès à une position sociale plus élevée, et possiblement à la noblesse ——> rien de moderne car or = celui qui le possède fait tout ce qu’il veut dans le monde et peut même faire accéder les ames au paradis
- Etudier le M.A européen qui est à l’origine de la conquête Américaine - pas le résultat d’une société qui a soudain rompue avec la stagnation médiévale / Conquête et colonisation : pas le fait d’une société européenne libérée de l’obscurantisme et de l’immobilisme médiévaux mais résultat de dynamisme de croissance et d’expansion, lente accumulation de forces techniques et intellectuelles-> prend forme aux environs de l’an mil
La construction de l’idée du Moyen Age
- M.A = mauvaise réputation / mille ans d’histoire = mépris indéracinable / permet aux époques ultérieures de forger la conviction de leur propre modernité -> incarne les valeurs de la civilisation / opinion commune = barbarie, obscurantisme, intolérance, régression éco, désorganisation politique = crise politique, déclin des valeurs & retour de l’intégrisme religieux
- BUT M.A ambiguë -> sympathie avec châteaux forts, chevaliers, tables rondes, tournois, cathédrales…….
- 19eme : romantisme qui réintègre le M.A =/= des Lumières BUT des théoriciens comme NOVALIS, CARLYLE opposent le merveilleux et la spiritualité du M.A au rationalisme froid & règne égoïste de l’argent de leur temps / RUSKIN dit que le M.A est un paradis perdu -> DARK AGES comme les Lumières dénigraient le M.A -> VOLTAIRE & ROUSSEAU -> tyrannie de l’Eglise à l’époque = obscurantisme pour mieux faire valoir les vertus de la liberté de conscience
[a] - 2siècle que le M.A est vu des 2 façons = sombre repoussoir de la modernité / naïf refuge pour ceux que le présent horrifie BUT points commun entre idéalisation et sarcasmes modernistes -> M.A = envers du monde contemporain donc défini par le jugement que l’on porte sur le présent -> Il faut rappeler que le 16eme et 17eme s lors qu’il y a la chasse au sorcière, ce n’est pas le M.A mais dans les Temps que l’on moderne
- M.A « ni légende noire, ni légende rose » Jacques LE GOFF
- M.A = dans son nom « stigmates de sa dévalorisation » = entre deux âges, on ne peut le nommer positivement = longues parenthèses entre Antiquité prestigieuse et époque nouvelle/moderne -> le nom vient des humanistes italiens comme Giovanni ANDREA bibliothécaire du pape en 1469 pour glorifier leur propre T / C’est au 17eme S que l’histoire est découpée en 3 T = Antiquité / M.A / Temps Modernes
- création des concepts d’ECONOMIE par SMITH et de RELIGION par ROUSSEAU = « double fracture conceptuelle »
- M.A = réflexion sur la construction sociale/ représentation du passé = intérêt précis de présenter obscurantisme : propagande des humanistes , élan révolutionnaire pour saper les fondements de l’ancien régime / convaincre des vertus de la modernité - mérite de notre civilisation qui a besoin de se définir par rapport aux autres civilisations dites barbares ou primitives
Périodisations et long M.A
- Périodisation = conventions artificielles parfois trompeuses car caractère absolu
- Début M.A = 476 = plus d’empereur à Rome mais remise s’un roi & insignes impériaux à Constantinople -> fin de l’Empire romain d’Occident donc repère commode
- Fin M.A = 1453 = Empire romain d’Orient voit Constantinople et les autres territoires tomber aux mains des Turcs ottomans BUT 1492 a + d’importance
- 1 millénaire qui n’est pas homogène cela pourrait être réducteur et dangereux =/= immobile mais au CONTRAIRE = intense dynamique de transformation sociale
- Il faut un périodisation interne à ce long moment : 1. Haut M.A (5e-10e s) / 2. M.A central = réorganisation décisive & dynamisme max (11e-13e s) / 3. Bas M.A (14e-15e s) : mais c’est mal dégrossie car on ne change pas de période dès qu’on change de s ———> 3 moments différents et chargés de diversité en leur sein même
- Périodisation retenue = valorise passage du 1er au 2nd millénaire = an 1000 = inflexion majeure / retournement de tendance / réorganisation brillante mais éphémère - essor peu visible mais après période de franche expansion, croissance rapide, dynamisme créateur ———> on le nomme « siècle de fer » = renversement de tendance peu à peu dans l’ensemble de l’Occident - pas de date précise à ce bouleversement
- 4e-10e s : Europe qui subit- livrée aux migrations et nouveaux venus vers le coeur de l’Europe occidentale / inversion entre 11e-14e s : Occident conquérant qui avance et qui triple sont pdv militaire (croisades, Reconquête), commercial (comptoirs, échanges avec l’Orient) & religieux (ordres religieux, christianisation de l’Europe centrale
- Rompre les cadres habituels, dépasser la coupure M.A / Renaissance : J. LE GOFF propose l’hypothèse d’un long M.A du 4e au 18e S « entre la fin de l’Empire romain et la révolution industrielle » -> long M.A mais pas immobile et spécificité de la dernière phase : Temps Modernes [b]
- MA = féodalisme : entre Antiquité esclavagiste et prémices de la rev. indus. & du mode de prod. capitaliste
- Long M.A = outil précieux -> rompre avec illusions de la Renaissance& des Temps modernes J. LE GOFF concept de modernité appliqué aux temps modernes est à réviser sinon à ranger parmi les vieilles lunes » -> se rapproche de nous chronologiquement (3s) il est fondamentalement séparé du présent —> contribué à l’essor de l’Occident, domination sur l’Amérique et le monde mais OPPOSÉ = ANTI-MONDE : Monde de la tradition, monde rural, monde de la toute puissance de l’Eglise, monde de la fragmentation féodale, monde des dépendances interpersonnelles avant le CAPITALISME
- 16e s : pas une rupture que l’idée de renaissance est consubstantielle au MA lui même : incapacité à penser la new autrement que par le retour à un passé glorieux
Première partie : Formation et Essor de la Chrétienté Féodale
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