Dissertation - empire germanique faiblesses et forces

FORCE ET FAIBLESSE DU POUVOIR IMPERIAL GERMANIQUE DE 962 À 1250

L’empire germanique résulte du partage de l’empire romain en 395 de l’empereur Théodose avec d’une part l’empire d’Orient, Byzance, qui se maintient jusqu’en 1453 et l’empire d’Occident qui disparait en 476. Néanmoins, en Occident, l’empire est rétabli en 800, au profit de Charlemagne. Mais à la suite du traité de Verdun en 843, l’empire est de plus en plus faible, en déclin se résultant alors à sa disparition en 924. À la fin de la dynastie Carolingienne se créée une rupture : Un duc local est alors élu, un duc de Franconie : Conrad. En 919, il remet au duc de Saxe, Henri Ier, les insignes du pouvoir royal et le désigne alors comme son successeur, et fonde une dystasie : La dynastie ottonienne. La fondation de la dynastie ottonienne par Henri Ier est symboliquement une revanche sur la dynastie carolingienne, car en effet, les saxons ont été violement combattu par Charlemagne. On assiste alors à une renaissance : l’empire renait en Francie Orientale, en Germanie, en 962 avec le sacre d’Otton Ier à Rome, recevant le titre « d’Empereur et d’Auguste » pour montrer sa volonté de se rattacher à la tradition carolingienne : c’est à cette date que nous débuterons notre étude, en effet, l’empire connait un renouveau sous les ottoniens. Il faudra attendre 1157 pour pouvoir le qualifier comme « Saint Empire », le Sacrum Imperium, au XIIIème siècle « Saint Empire Romain » et enfin le XVème siècle « Saint empire Romain Germanique ». De nombreuses dynasties se succèdent au sein de la Germanie occidentale : Les Ottoniens de 919 à 1024, la dynastie salienne de 1024 à 1125 et la dynastie Hohenstaufen débutant en 1138 jusqu’en 1250 avec la mort de Frederic II, suivi de près par celle de son fils, Conrad IV en 1254 amenant à la période du Grand interrègne qui prendra fin en 1273 avec l’élection de Rodolphe Ier de Habsbourg. C’est à partir de cette date que prendra fin notre étude. Le territoire s’étend jusqu’en Italie. Au XIIIème siècle, il intègre le Nord de l’Italie, la Bourgogne et la région de Metz de Liège. L’empire impérial Germanique est constitué de forces et de faiblesses. Au Xème siècle, l’empire atteint son apogée en éclipsant tous les autres empires. Se basant sur trois caractéristiques telles que la romanité, la chrétienté et l’universalité, il est vrai que l’empire connait la fragilité de ses institutions notamment dû à la nomination de la couronne royale, l’empereur étant élu et dépendant des princes laïcs. Afin d’étudier ce sujet la première partie présentera les liens entre empereurs et papauté, la seconde partie traitera du royaume, une puissance territoriale contrebalancée avec des soucis internes et la dernière partie portera sur la vocation universelle, la puissance des empereurs nuancée par les éléments de faiblesse de leur puissance. Par le biais de cette étude, on se demandera quelles sont les forces de cet empire, mais comment elles s’avèrent être des faiblesses.

Les empereurs et la papauté entretenaient de bonnes relations, mais le Xème siècle représente un siècle noir pour la papauté entrainant des réformes.

Les empereurs ayant besoin d’une bonne relation avec la papauté, le ReichKirchensystem est créé, un système particulier, un système d’église empire, une église contrôlée par l’empereur se résultant à une papauté soumise à l’église. Le pape couronnant l’empereur, les empereurs vont s’intéresser de près à la désignation des souverains pontifes. Par exemple, Otton Ier joue un rôle dans cette désignation ainsi qu’Otton III, son petit-fils en désignant son précepteur, Gerbère d’Aurillac (Sylvestre II). On passe alors d’une époque où le pape était désigné par une famille romaine à une époque où ils sont désignés par des empereurs germaniques, ayant pour objectif la désignation d’hommes dignes. On peut de même prendre exemple d’Henri III, en 1048 qui nommait l’évêque de Toul (Léon IX). L’empereur désigne les évêques et leur remet les insignes : il s’appuie sur l’église qu’il contrôle en conférant aux évêques l’investiture, leur signe de leur entrée en fonction et cela se fait en remettant le double symbole : crosse et anneau. Le pape les couronnant, empereurs ont la main mise sur l’Église. Les empereurs veulent une vision de la papauté qu’ils veulent plus moral et sous leur contrôle. On passe alors du pape désigné par une famille romaine au pape désigné par empereurs germaniques afin de nommer personnes dignes.

On a vu dans la première partie de notre étude en quoi et comment l’église représentait une force pour l’empire germanique. Cette sous partie visera à nuancer la force que l’église représentait pour l’empire germanique. Le Xème siècle est un siècle noir pour la papauté. Le système d’état d’église ne peut perdurer dans la mesure où la papauté reste soumise à l’empire. C’est alors au XIème siècle que la papauté va vouloir résilier la tutelle impériale, ce système ne fonctionnera plus.

En 1048, lorsque Henri III nomme l’évêque de Toul (Léon IX) comme pape, les relations entre l’église et empereur se détériorent. Le pape Léon IX soucieux et conscient de sa charge lance l’Eglise dans une série de réforme pour la soustraire tant au contrôle de l’aristocratie romaine qu’au contrôle de l’empereur. C’est l’enclenchement d’un processus : les réformes grégoriennes. Débutant en 1049, ces réformes sont un programme de réforme de l’Église visant à écarter l’empereur de toute immixtion dans les affaires de l’Église, aboutissant au XIème siècle à un conflit entre papes et empereurs. Les enjeux de cette réforme sont multiples : l’église ayant un pouvoir à vocation universelle s’oppose à un autre pouvoir, l’empire. Elle oppose le pape et l’empereur dans un climat de violence en ayant des aspects de réforme interne à l’Église. Les réformes grégoriennes renouvellent les relations entre clercs et laïcs, renouvellent relations entre pape et évêque au sein du monde des clercs. Les réformes grégoriennes se composent de plusieurs objectifs : premièrement, mettre fin à l’enlisement de l’Église dans la société laïque. Ensuite, les réformes insistent sur l’aspect moral. Le but est de lutter contre la simonie et le nicolaïsme, c’est-à-dire le non-respect de la chasteté du célibat pour les clercs. Un autre objectif des réformes était de séparer, identifier les clercs et les laïcs en interdisant aux clercs l’union charnelle réservé aux laïcs. Ensuite, il faut affirmer la supériorité des clercs sur les laïcs, car eux seuls sont capables d’administrer les sacrements, d’expliquer des textes. Mais aussi renforcer l’encadrement des fidèles par un accroissement de la tutelle du clergé, par le biais de d’explication aux laïcs qu’il faut pratiquer plus souvent les sacrements, notamment la communion ainsi que la confession car, en effet, les clercs ont un rôle de contrôle par le biais de la confession obligatoire une fois par an. Il faut aussi affirmer la suprématie du souverain pontife sur l’ensemble de l’église : le clergé doit être organisé sous l’autorité des évêques à échelle du diocèse. Le mouvement de la réforme s’appuie au départ sur un renouveau monastique, en ayant conscience que les problèmes de l’église viennent de son enlisement avec la société laïque. L’objectif principal est avant tout de faire en sorte que les évêques ne soient plus désignés ni par les princes, ni par les souverains. Le conflit se poursuit sous le règne d’Henri V, rédigeant le Concordat de Worms en 1122 afin que le papa accepte les aménagements sur l’Investiture en Germanie seulement. En 1125, la fin de la dynastie salienne est toujours marquée par des conflits entre papauté et empereur. En 1245, la papauté dépose alors Frédéric II.

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