Dissertation de Français (2011): "Les héros Ont Notre Langage, Nos Faiblesses Et Nos Forces. Leur Univers N'est Ni Plus Beau, Ni Plus édifiant Que Le Notre."
Documents Gratuits : Dissertation de Français (2011): "Les héros Ont Notre Langage, Nos Faiblesses Et Nos Forces. Leur Univers N'est Ni Plus Beau, Ni Plus édifiant Que Le Notre.". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar conchita • 12 Mars 2014 • 3 333 Mots (14 Pages) • 4 618 Vues
Dissertation de Français
09/05/2011
Un héros. Il s’agit du nom donné par les Grecs aux grands hommes divinisés, auxquels il est arrivé des aventures extraordinaires. Au cours du temps, cette notion a pourtant évolué. Aujourd’hui, lorsque l’on exprime le terme d’héros, une certaine ambigüité surgit. De quel héros parle-t-on ? Serait-ce du héros emblématique, tragique ou bien problématique ? Parmi ceux que je viens de citer, il y a le héros problématique, autrement appelé « héros du roman », et contrairement aux deux autres types de héros, celui-ci n’a pas de destin : il est instable et changeant, se rapprochant plus de l’être humain que de l’être divin. C’est un fait qu’exprime Albert Camus dans l’Homme révolté : « Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n’est ni plus beau, ni plus édifiant que le nôtre. » A travers cette citation, Camus compare l’homme et le héros, en démystifiant ce dernier. Les héros ne sont ni plus ni moins que des hommes, et vivent dans un monde aussi sinistre que le nôtre. Cette citation semble remettre en question le statut du héros. Il serait dès lors intéressant d’étudier en quoi le héros a-t-il perdu de sa valeur au fil des siècles. Afin de répondre à cette question, nous allons tout d’abord évoquer l’évolution du héros à travers le temps, pour ensuite développer sur le héros du roman, afin de conclure sur le statut actuel du héros de nos jours.
Il va sans dire, que l’évocation du terme héros, rappelle aux antiques demi-dieux de la mythologie grecque, appelés héros emblématiques de nos jours. Les Grecs anciens ont intercalé un temps entre l’époque divine et celle humaine, ils instaurèrent un âge héroïque où des hommes dotés de qualités supérieures à celle de l’homme normale triomphaient. Ces surhommes issus principalement d’unions entre les divinités et les humains, avait un rôle de motivation au près des hommes. Les légendaires œuvres d’Homère, l’Iliade et l’Odyssée, évoquent une multitude d’héros, mais deux d’entre eux feront plus d’impression que les autres, de par les incroyables faits qu’ils accomplirent : Achille, fut maître du champ de bataille grâce à son infaillibilité, et ceci donnait courage et espoir aux soldats qui s’engageaient à l’époque. L’autre héros est Ulysse : célèbre pour sa ruse et son intelligence, il put survenir à tous les pièges qu’on lui tendit. En ce temps, ces deux héros furent un modèle de bravoure et de perspicacité. Le héros est vu positivement, au point de faire l’objet d’un culte héroïque. Il est messager des dieux. Le héros le plus connu de tous reste Héraclès. Ses douze travaux restent encore aujourd’hui dans la mémoire des hommes. De nos jours, ces héros sont encore reconnus, même n’ayant parfois jamais existé, à travers des pièces de théâtre, ou bien des opéras. Tous les héros n’ont pourtant pas eu une fin gaie. Le mythe d’Orphée est un exemple. Ce personnage mythique qui descendit aux Enfers pour reprendre son épouse, ne put parvenir à ses fins. Igor Stravinski l’illustre à travers son opéra Orphéus. Un autre héros eu une fin tragique. Mais là, il ne s’agit plus de héros emblématique: Œdipe fut l’un des multiples héros tragiques.
Les différences entre ce type de héros et le précédent sont multiples. Le héros tragique ne connaît que le conflit permanent, que ce soit entre la divinité et lui-même, ou bien entre les hommes et lui-même, et finalement le questionnement incessant de lui-même. Le parfait exemple pour illustrer ce fait est Œdipe : après avoir tué son père et épousé sa mère, il a contré à la fois les lois divines et humaines. Par-dessus tout, il ne peut plus se supporter. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il est meilleur ou pire que le héros emblématique. Le destin persiste à s’acharner contre lui. Il est prévu à l’avance par les Dieux, et se doit de le subir. Une héroïne qui avait son destin scellé, était Cassandre. Dans sa tragédie Agamemnon, Eschyle raconte que Cassandre est doté d’un pouvoir de prédiction accordé par Apollon, mais ne s’étant pas offerte à ce dernier, il la frappa d’une malédiction : plus personnes ne la croiraient. Elle est dès lors promise à un destin tragique : les prémonitions s’enchaînent, sans que personne ne la croie. Vient alors le jour où elle prédit sa propre mort et celle de celui qui l’a tient prisonnière. Une fois de plus, la vérité est cachée, et la prémonition se réalise. Le héros tragique peut être décrit comme ceci : il appartient à la noblesse, est frappé par la fatalité de son destin, généralement relié par une malédiction familiale, il se doit de vivre dans la solitude après avoir accepté son sort, puis décède tragiquement. Un autre exemple de héros tragiques est celui de Roméo et Juliette, de Shakespeare. Les deux amants appartenant à la noblesse, ne peuvent vivre leur amour suite à un problème familiale, Roméo doit ensuite partir en exil, les amants vivent dans leur solitude chacun de leur côté. Puis ils meurent tragiquement. La tragédie de Goethe, Faust, montre la fatalité du destin qui frappe le personnage. Ce dernier pense pouvoir survivre au pacte divino-maléfique, mais c’est sans espoir, la fatalité le touche de plein fouet. Britannicus de Racine rapporte une fois de plus le destin tragique de son héros. Britannicus ne peut vaincre Néron, mais il ne le sait pas, tout ce qui l’importe est de récupérer son amante ; comme l’impose la tradition des héros tragiques, Britannicus meurt, sans avoir atteint son but. On observe déjà un changement dans le style du héros : il est de moins en moins impliqué avec les dieux, et son côté surnaturel laisse peu à peu place à un côté plus humain, avec des tragédies humaines. Pour autant il conserve l’image héroïque et assez positive, car on a de la peine pour lui.
Mais les temps changent, les mentalités et les tendances avec : le genre littéraire évolue, ses héros aussi. Au Moyen-Age, la société médiévale, influencée par le développement du christianisme, engendre une nouvelle catégorie de héros. Dans les esprits, l’homme ne peut devenir dieu, puisque celui-ci est devenu unique. Mais ils peuvent encore être messager. Ils accomplissent les desseins de Dieu. Tous les récits rapportant les exploits des héros, sont partiellement inspirés du merveilleux, l’époque étant très ouverte à cette dimension la. Dans cette nouvelle catégorie de héros, on en distingue trois sortes. Tout d’abord les Saints : ce sont les martyrs, qui deviennent intercesseurs entre Dieu et les hommes. Ensuite viennent les chevaliers
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