La Méditerranée médiévale : un espace à la croisée de trois civilisations

Thème 1 : Le monde méditerranéen : empreintes de l’Antiquité et du Moyen-Age

Chapitre 2. La Méditerranée médiévale : un espace à la croisée de trois civilisations

II. Contacts et échanges en Méditerranée

A/ Les contacts guerriers

1. Croisades et djihad en Terre sainte

• 1095 : Urbain II appelle à la croisade pour aider les chrétiens d’Orient menacés par les Turcs, et reprendre Jérusalem. Il promet des indulgences à ceux qui partent en croisade. 1099 : prise de Jérusalem > création des Etats latins d’Orient dans les territoires conquis (4 Etats, voir carte du manuel). On crée alors des ordres religieux et militaires (Templiers, Hospitaliers) chargés de les protéger. Pour défendre ces territoires, on construit des murailles et des forteresses : exemple du krak des chevaliers.
• La création des Etats latins entraîne le djihad lancé par les musulmans. 1144 : Zengi reprend le comté d’Edesse (comté des Etats latins) aux Francs. Le pape Eugène II lance alors la 2e croisade ; il demande à St Bernard de Clairvaux de  la prêcher, en 1146. Louis VII (roi de France) et Conrad III (empereur germain) partent en croisade mais ils sont battus pendant le siège de Damas en 1148. Les croisés rentrent alors en Europe.
• XIIe-XIIIe siècles : 6 autres croisades pourr défendre les Etats latins. Mais Saladin reprend Jérusalem en 1187 ; les Etats latins d’Orient disparaissent en 1291.
• 1204 : 4e croisade > pillage de Constantinople, avec le concours des vénitiens. Moment de la rupture définitive entre chrétiens d’Occident et d’Orient.

1. La Reconquista en Espagne

• VIIIe siècle :  les rois catholiques commencent la reconquête des territoires pris par les musulmans depuis 711. Ils sont soutenus par le pape à partir du XIe siècle, ainsi que par des chevaliers d’Occident, surtout de France.
• La econquête se fait sur plusieurs siècles > 1085 : reprise de Tolède. 1212 : victoire de Las navas de Tolosa, qui correspond à la reconquête de presque toute la péninsule. Il ne reste alors que le royayme de Grenade, jusqu’au Xve siècle (1492).

B/ Les relations commerciales

1. L’essor du commerce en Méditerranée

• VIe-Xe siècles : le commerce est aux mains des byzantins.
• XIe-Xve siècle : le commerce est dominé par les villes italiennes > Venise, Gênes, Pise. Des accords commerciaux sont signés avec l’empereur byzantin et les califes : preuve de contacts commerciaux, malgré les contacts guerriers qui persistent en même temps. Installation de comptoirs à Constantinople, mais aussi dans les ports musulmans, et dans les Etats latins d’Orient. On achète des produits de luxe : épices, soie, pierres précieuses. Les navires se déplacent en convois pour éviter les pirates. Ces produits ensuite revendus dans les grandes foires comme en Champagne, mais aussi dans les villes le long du Rhin.

> la Méditerranée devient un carrefour commercial qui relie l’Europe à l’Asie et l’Afrique.

1. La puissance de Venise

• Situation  géographique avantageuse : mer Adriatique. Ville marchande principale de la Méditérannée ; elle est surnommée la Sérénissime.
• Venise développe un empire commercial (comptoirs, accords) et des relations  privilégiées avec l’Empire byzantin (traité en 1082 : voir manuel). De nouvelles formes de contrats stimulent le commerce : les colleganza (voir double page du manuel sur Venise). Le ducat est la principale monnaie d’échange en Médit.
• Venise est aussi une puissance politique > cf 1204 : après le sac de Constantinople, Venise prend les territoires byzantins sur la côte Adriatique, la Grèce et la Crète.
• La République de Venise est dirigée par les doges > palais place St Marc. Le doge est assité par un Grand conseil. On construit des palais-entrepôts le long du grand canal, où sont stockées les marchandises.

C/ Les échanges culturels

1. Le côtoiement religieux

• Villes du monde musulman : on trouve aussi des chrétiens et des juifs. XIIe siècle : coexistence aussi dans les régions conquises par l’Occident (Espagne, Sicile, Etats latins) > sociétés multiculturelles.
• Les confessions se mélangent peu : il y a souvent des quartiers séparés autour des lieux de culte. Pas de mariages mixtes.
• Mais il existe des pratiques de côtoiement. Sicile par exemple > Palerme : architecture et arts = croisement des influences occidentale, byzantine, musulmane > syncrétisme culturel.

1. La circulation des idées

• Les Arabes ont collecté de nombreux manuscrits de l’Antiquité grecque (Aristote, Euclide, Pythagore). Ils permettent la progression des connaissances dans des domaines comme les mathématiques, la médecine, l’astronomie et la géographie.
• XIIe siècle : après la reconquête des territoires espagnols, les chrétiens d’Occident découvrent l’étendue des savoirs des musulmans. Centres de traductions : Tolède, Palerme. On traduit les auteurs grecs et arabes pour les études dans les grandes universités ; en 1142, traduction latine du Coran par Pierre le Vénérable > connaître la religion pour mieux la combattre.
• Transmission aussi de techniques : fabrication du papier (on passe alors du rouleau de parchemin, au papier, puis aux cahiers), irrigation, instruments nautiques (voir exemple de l’astrolabe dans le manuel.

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