L'Euphrate et le Tigre
Fiche : L'Euphrate et le Tigre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 14 Avril 2013 • Fiche • 530 Mots (3 Pages) • 973 Vues
L’Euphrate et son jumeau le Tigre forment le plus grand système fluvial d’Asie occidentale et prennent naissance sur les hauts plateaux d’Anatolie en Turquie.
Le premier est long de 2 330 km qui le mènent de Turquie (455 km) en Syrie ( 675 km) et en Irak (1200 km) où il forme un écosystème unique : le Chatt el Arab.
Le Tigre, 80 km plus à l’est, s’écoule sur 1 850 km dont 400 en Turquie, 32 en Syrie et 1418 en Irak.
Ces deux fleuves ont des parcours presque parallèles. Le débit moyen du Tigre (1400 m3 /s) est supérieur à celui de l’Euphrate (840m3/s) car le premier reçoit les affluents irakiens et iraniens : le Grand et le Petit Zab, l’Adhaim et le Diyala. Le bassin versant de l’Euphrate (444 000 km2) inclut une partie de l’Iran.
Historiquement, l’usage des eaux des deux fleuves intéresse principalement l’agriculture syrienne et irakienne. La participation de ces deux fleuves à l’essor économique de la fertile plaine fluviale de Mésopotamie en Irak ou de la steppe syrienne par l’Euphrate a fait de ces deux cours d’eau un des piliers culturels de ces deux pays. Le bassin hydraulique de ces fleuves abrite une importante concentration humaine de 40 millions de personnes.
La Turquie, maîtresse du château d’eau anatolien, tire avantage de sa position amont. Elle développe, au détriment des voisins en aval, son potentiel fluvial pour développer le sud–est du pays. Mais la Turquie revendique ces richesses naturelles et n’hésite pas, pour affirmer sa souveraineté sur celles-ci, à les comparer à celles des pays arabes en pétrole. Elle refuse le statut international aux deux bassins versants. La Turquie se prévaut de la souveraineté territoriale absolue. Mais elle veut gérer de manière efficace la situation car elle est membre de l’OTAN et ne rien entreprendre qui puisse gâcher son entrée dans l’Union Européenne. Il y aussi le fait qu’il règne une féroce compétition entre les trois pays partenaires : Syrie, Irak, Turquie dans une région du monde où la symbolique et le nationalisme sont très forts voire exacerbés et auxquels il faut ajouter le legs historique : l’Empire ottoman dominait la région il n’y a pas si longtemps, ne l’oublions pas. La Turquie est cependant le plus puissant des trois pays, tant sur le plan économique que militaire. La force de la Turquie est consolidée par ses alliances avec Israël – sujet on ne peut plus controversé dans la région où les peuples considèrent Israël comme un avant-poste des Etats Unis et leur bras armé - et avec les nouvelles républiques d’Asie centrale d’où un relatif désintérêt pour le monde arabe qui le lui rend bien, ayant été longtemps sous la férule des Ottomans. L’accord fait sur le dos du leader kurde Oçalan a donné les coudées franches à Ankara. Face à la Turquie, c’est la Syrie qui est menacée d’autant que le stress hydrique fait de l’eau un problème urgentissime. Les barrages construits sur l’Euphrate et ses affluents ont permis aux Syriens de prendre de l’ascendant sur le voisin irakien. L’Irak, situé géographiquement à l’extrémité inférieure du système hydrographique, est moins confronté à la pénurie d’eau mais il n’en dépend pas moins de l’amont pour s’alimenter en eau.
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