IMPACT DE L’ESCLAVAGE DANS LA CHUTE DE LA RÉPUBLIQUE ROMAINE

Olivier BELZILE

Démarche d’intégration des acquis en sciences humaines

300-301— RE

IMPACT DE L’ESCLAVAGE DANS LA CHUTE DE LA RÉPUBLIQUE ROMAINE

Rédaction finale

Travail présenté à

M. Francis PRIMEAU

Département d’histoire et de géographie

Collège de Maisonneuve

Le 30 juin 2016

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION ………………………………………………………………………        3

I. ANALYSE ÉCONOMIQUE …………………………………………………………        4

A. Les esclaves et les fermes romaines …………………………………………        4

B. Surpopulation ………………………………………………………………...        5

C. Chômage ……………………………………………………………………...        5

II. ANALYSE SOCIOLOGIQUE ……………………………………………………….        7

A, Instabilité et clivage social ……………………………………………………        7

B. Révoltes d’esclaves ……………………………………………………………        7

CONCLUSION …………………………………………………………………………..        9

BIBLIOGRAPHIE ……………………………………………………………………….  10

INTRODUCTION

La Rome ancienne est l’une des civilisations les plus remarquables de l’histoire humaine. Elle est étudiée internationalement sur une multitude de ses aspects, mais celui sur lequel ma recherche va se concentrer est celui de l’esclavage. L’utilisation d’esclaves au cours de l’histoire romaine a eu des impacts sur son économie, sa structure et stabilité sociale. Chacun de ces aspects fut en partie responsable du déroulement de la crise de la République donc, de la fin de la République romaine : « Most of the problems which beset the Republic in the century before its end […]  - the decline of the rural population and the dramatic increase of slavery, urban poverty and debt […] the Republic failed to cope with these problems and a monarchy was created^[1]. »  Alors, est-ce que l’esclavage a eu des impacts qui ont  contribué à la crise et par le fait même, à la chute? Selon moi, la présence d’esclavage au cours de la crise de la République romaine a eu des conséquences qui ont contribué à la chute de la République. Il est important de noter que j’associe uniquement une causalité partielle à la majorité de ces conséquences puisque les esclaves ne sont que des facilitateurs. Leurs impacts sur la chute de la République sont en grandes parties dépendants de l’influx d’esclaves provenant des conquêtes et de l’utilisation que les membres du Sénat ont fait d’eux.  

L’esclavage, par son rôle de main d’œuvre dans l’économie, est partiellement responsable pour trois phénomènes: l’appropriation des fermes publiques par des membres du sénat (mène à de grosses répercussions politiques), une vague d’urbanisation et de surpopulation à Rome et, la hausse du taux de chômage et de la disparité entre les riches et les pauvres. Bien que ces conséquences soient interdépendantes, ce qui les a rendus possibles est la présence et l’utilisation des esclaves. Les conséquences sociales de l’esclavage sont étroitement liées avec celles de la discipline économique puisqu’elles représentent la réaction de la population romaine à la suite de changements économiques soudains et injustes. L’esclavage est partiellement responsable de: l’instabilité sociale dans les provinces romaines et de plusieurs révoltes d’esclaves dont font partie les guerres serviles.

1. ANALYSE ÉCONOMIQUE

1. Les esclaves et les fermes romaines

Les conquêtes durant les guerres puniques ont grandement enrichi la République romaine et, par conséquent, la noblesse romaine. Au contraire, les fermiers romains étaient sujets à de longues campagnes militaires durant lesquelles leurs fermes étaient abandonnées ou ne fonctionnaient plus à profit. Plusieurs nobles membres du Sénat ont profité de la situation et ont acheté ou se sont approprié les terres peu chères des fermiers en faillites : « The wealthy invested in huge rural estates or “latifundia” worked by servile labour.  Later concern developed that this trend towards large estates had supplanted the small peasant farmers who had always provided the backbone of the legions^[2]. »   Cependant, l’impact économique de cette appropriation ne provient pas du changement de propriétaire, mais du changement des travailleurs. Les nouveaux propriétaires n’avaient pas l’intention d’employer les anciens résidents puisqu’ils avaient des esclaves à leur disposition: « Cicero knew perfectly well, a large portion of the land in Italy under cultivation in his day was worked by slaves, and more slaves worked in agriculture than in any other activity^[3]. »

Les conquêtes ont créé un énorme influx d’esclaves qui ont rendu plus accessible et abordable l’achat d’esclaves  « La première source de l’esclavage a été la réduction en esclavage des prisonniers de guerre […]^[4]. » L’achat d’esclaves et l’emploi de fermier étaient durant cette période des biens substituables aux yeux des nobles et des riches. La présence d’esclaves a encouragé l’acquisition des fermes citoyennes et publiques par des membres du Sénat puisqu’elle leur offrait un moyen de maximiser leurs profits en réduisant le coût d’entretien de leur main d’œuvre. Les conséquences de cette tendance économique se font ressentir tout au long de la crise de la République.  

B. Surpopulation

L’Italie perdait progressivement sa population libre rurale et une grande partie de ceux qui devaient se relocaliser s’est dirigée vers les villes. De l’an 80 à 8 av. J.-C., les riches ont expulsé approximativement un million de petits fermiers de leurs territoires. Rendus aux villes, ils n’avaient pas d’habitation ou de revenu stable et la plupart se sont joints à la plèbe urbaine. Rome voyait aussi sa population d’esclaves grandir rapidement : « La ville était déjà rendue inquiète par la multitude des esclaves qui croissait sans mesure […]^[5]. »  L’influx d’esclaves contribuait aussi à l’augmentation de la population libre urbaine puisque plusieurs esclaves se faisaient accorder leur liberté par l’utilisation courante de manumission. Les esclaves en ville, comme en campagne, représentaient une grande partie du marché du travail. Les esclaves prenaient de plus en plus de place dans l’économie et dans la population alors que les citoyens libres perdaient leur propriété et leurs emplois. La surpopulation, qui fait suite à l’urbanisation des fermiers et l’influx d’esclaves des conquêtes, accentue l’intensité des conflits socioéconomiques à Rome durant la crise.

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