Hérodote - Les Enquêtes - Tome 3
Commentaire de texte : Hérodote - Les Enquêtes - Tome 3. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar goulven09 • 11 Octobre 2020 • Commentaire de texte • 4 275 Mots (18 Pages) • 793 Vues
Il est important de savoir qu’en Perse le régime politique qui domine est la monarchie. Cette monarchie est gouvernée par le Grand Roi Darius, régnant de -521 à -486. Néanmoins, la monarchie n’est pas le seul régime politique existant comme on peut le voir dans l’extrait étudié.
C’est précisément sur cette période que s’attarde Hérodote dans le Livre III de ses Histoires. L’extrait étudié est écrit à Thourioi, dans les vingt dernières années de sa vie. Il s’agit ici d’un extrait fictif puisque c’est un dialogue purement inventé par l’auteur, dans lequel trois Perses discutent sur le meilleur régime politique à adopter. L’œuvre est écrite en latin. L’extrait que nous avons et donc une traduction. Son texte est destiné à être lu et s’adresse au peuple grec, principalement aux Athéniens.
Hérodote est né vers 490 en Asie Mineure, à Halicarnasse et meurt en Italie vers 425/420. C’est un historien et géographe grec. Il est considéré comme le père de l’Histoire par Cicéron. Il le qualifie aussi de barbarophyle puisqu’il porte une admiration pour les cultures non grecques et à même de la famille non grecque. Il est considéré comme un ennemi par les tyrans. Il est ainsi exilé lui et sa famille en 460. Il devient ainsi commerçant et se rend dans les différents comptoirs commerciaux créés par les ioniens et notamment la cité de Milet. Il a connu l’Athènes de Périclès puisque ce dernier le rappelle en 445 en raison de la popularité des écrits de l’auteur. Il lui demande d’écrire une œuvre à la gloire d’Athènes. Périclès donne la citoyenneté d’une nouvelle colonie qui est la cité de Thourioi fondé par Athènes. Il est néanmoins isolé puisque l’on ne considère pas ces récits comme vrai, mais plutôt comme merveilleux. Histoire est son œuvre principale. Il se compose de neuf livres. L’extrait est présent dans le troisième livre de cette œuvre ayant pour thème la conquête de l’Égypte par le Perse Cambyse II. On déduit de cela que l’historien n’est pas un contemporain des faits. Pour rédiger son œuvre il s’appuie donc sur ses nombreux voyages, sur ses propres connaissances et sur les inscriptions des monuments rencontrés au cours de sa vie.
La période évoquée par Hérodote dans le livre III des Enquêtes correspond au règne de Darius. Effectivement le Grand Roi Cambyse II est mort en -522. Bardiya, le frère de Cambyse devient Grand Roi la même année, ce qui mécontente les Perses entraînant un coup d’État diriger par Darius. Ce dernier prend ensuite le pouvoir. Au moment où Hérodote rédige cet extrait, la Grèce est sujette à la Guerre du Péloponnèse divisant le territoire entre la Ligue de Délos et la ligue du Péloponnèse.
Hérodote présente d’abord les arguments d’Otanès, qui lui défend l’isonomie des lignes 1 à 13. Il montre ensuite l’opinion de Mégabyze qui lui défend l’oligarchie (l. 14 à 22). Enfin, l’historien expose les arguments de Darius en faveur de la monarchie (l. 23 à 31).
Quels sont les différents régimes politiques exposés par l’extrait de Hérodote et quels en sont les inconvénients ?
Nous verrons tout d’abord que la démocratie peut être un bon système, mais qu’elle a des limites. Nous examinerons ensuite que l’oligarchie peut convenir aux Perses même si cette dernière a des inconvénients. Enfin, nous étudierons qu’un régime politique dans lequel une seule personne gouverne peut-être envisagé même s’il a lui aussi des défauts.
Axe I : Le gouvernement du peuple
Hérodote montre ici que l’isonomie et la démocratie peuvent être envisagées comme régime politique à la place de la monarchie, mais qu’il existe un risque d’ochlocratie puisque la foule est imparfaite.
A) Otanès : le défenseur de l’isonomie
Otanès défend l’idée que l’isonomie est le meilleur régime a adopté pour les Perses.
« Otanès » (l. 1) : Hérodote reprend le nom d’Otanès cependant on n’est pas certain de qui ça peut être. L’auteur utilise plusieurs fois ce nom. Il l’utilise par exemple pour désigner un membre de la famille des Achéménides. C’est peut-être Otanès Ier, dont la petite fille est la femme de Xerxès Ier. Il est représenté ici comme un noble perse prenant part à une discussion avec le roi, appelé Grand roi en Perse pour savoir quel régime politique choisir. Il est en faveur de l’isonomie.
« demanda qu’on remît au peuple perse le soin de diriger ses propres affaires » (l.1) : Le peuple perse correspond au peuple occupant l’Asie Centrale, le Pakistan, l’Afghanistan. Le cœur de cet empire est composé de l’actuel Irak et Iran. On retrouve une extension vers l’Orient puis l’Occident. Ils contrôlent Chypre, le territoire de la Turquie actuelle et de la côte. On trouve en Perse un système monarchique. La famille royale est les Achéménides. On ne dit pas empereur mais Grand roi. Hérodote montre clairement qu’Otanès est partisan d’un régime politique dans lequel le peuple est central. On parle de démocratie, d’isonomie ou d’ochlocratie. Le perse insiste sur le fait de donner au peuple, autrement appelé le dèmos, des responsabilités dans la gestion des affaires qui le concerne.
« Au contraire, le gouvernement de la multitude (plèthos archon), porte le plus beau de tous les noms : isonomie » (l. 8-9) : Il faut savoir que plèthos signifie multitude et archon se rapporte aux magistrats, aux chefs. On parle donc bien du gouvernement de la multitude appelé l’isonomie. Cela correspond à l’égalité devant et part la loi. On remarque qu’en plus de dénigrer les différents régimes dans lesquels un seul gouverne, Otanès valorise le régime du peuple. Il qualifie bien l’isonomie du nom « le plus beau ».
B) L’isonomie comme opposition à la monarchie
Le perse présente ici le gouvernement de la multitude comme un moyen de contrer la monarchie et expose ainsi les différences entre ces deux régimes.
« Puis, il ne s’y fait rien de ce que fait le monarque, on y obtient les fonctions par le sort » (l. 10) : Le perse dresse ici une série d’exemples illustrant les différences entre ces deux régimes. Pour ce qui est de l’accès au pouvoir, le monarque s’impose, notamment par le système de hiérarchie. Si on prend l’exemple de Darius, il s’impose face à son prédécesseur Bardiya grâce à un coup d’État. Dans le cas de la démocratie, on peut prendre les cas des magistrats. Ce sont des hommes ne faisant qu’appliquer le pouvoir exécutif
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