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Texte à commenter: "La Petite Fille Toute Seule" Les Misérables, Tome III, Chapitre 5, Victor Hugo.

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Par   •  9 Janvier 2013  •  1 015 Mots (5 Pages)  •  5 051 Vues

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Texte à commenter :

« La petite fille toute seule », Ch. 5, tome III, livre III des Misérables, Victor Hugo

« L'enfant regardait d'un oeil égaré cette grosse étoile qu'elle ne connaissait pas et qui lui faisait peur. La planète, en effet, était en ce moment très près de l'horizon et traversait une épaisse couche de brume qui lui donnait une rougeur horrible. La brume, lugubrement empourprée, élargissait l'astre. On eût dit une plaie lumineuse.

Un vent froid soufflait de la plaine. Le bois, était ténébreux, sans aucun froissement de feuille, sans aucune de ces vagues et fraîches lueurs de l'été. De grands branchages s'y dressaient affreusement. Des buissons chétifs et difformes sifflaient dans les clairières. Les hautes herbes fourmillaient sous la bise comme des anguilles. Les ronces se tordaient comme de longs bras armés de griffes cherchant à prendre des proies ; quelques bruyères sèches, chassées par le vent, passaient rapidement et avaient l'air de s'enfuir avec épouvante devant quelque chose qui arrivait. De tous les côtés il y avait des étendues lugubres.

L'obscurité est vertigineuse. Quiconque s'enfonce dans le contraire du jour se sent le coeur serré. Quand l'oeil voit noir, l'esprit se trouble. Dans l'éclipse, dans la nuit, dans l'opacité fuligineuse, il y a l'anxiété, même pour les plus forts. Nul ne marche seul la nuit dans la forêt sans tremblement. Ombres et arbres, deux épaisseurs redoutables. Une réalité chimérique apparaît dans la profondeur indistincte. L'inconcevable s'ébauche à quelques pas de vous avec une netteté spectrale. On voit flotter, dans l'espace ou dans son propre cerveau, on ne sait quoi de vague et d'insaisissable comme les rêves des fleurs endormies. Il y a des attitudes farouches sur l'horizon. On aspire les effluves du grand vide noir. On a peur et envie de regarder derrière soi. Les cavités de la nuit, choses devenues hagardes, des profils taciturnes qui se dissipent quand on avance, des échevellements obscurs, des touffes irritées, des flaques livides, le lugubre reflété dans le funèbre, l'immensité sépulcrale du silence, les êtres inconnus possibles, des penchements de branches mystérieux, d'effrayants torses d'arbres, de longues poignées d'herbe frémissantes, on est sans défense contre tout cela.

Pas de hardiesse qui ne tressaille et qui ne sente le voisinage de l'angoisse. On éprouve quelque chose de hideux comme si l'âme s'amalgamait à l'ombre. Cette pénétration des ténèbres est inexprimablement sinistre dans un enfant.

Les forêts sont des apocalypses : et le battement d'ailes d'une petite âme fait un bruit d'agonie sous leur voûte monstrueuse.

Problématique et plan proposés pour le commentaire du texte de Hugo :

 

Problématique : Comment, à partir de la description de la forêt telle que la perçoit Cosette, Victor Hugo se livre-t-il à une dénonciation de la misère morale des enfants martyrs ?

 

Plan :

I) La transformation de la forêt en un univers fantasmagorique :

ü  Une métamorphose rendue acceptable car appuyée sur un effet de réel (lieu réel , hypotypose dans la description : précision descriptive, appel aux sens. ) ;

ü  L’expression du doute, de l’incertitude (« on eût dit », « comme » , »quelque chose », « on ne sait quoi »..) ;

ü  Le basculement dans l’irrationnel

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