Commentaire de documents iconographiques - Le mariage athénien
Commentaire d'oeuvre : Commentaire de documents iconographiques - Le mariage athénien. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lenski • 28 Février 2019 • Commentaire d'oeuvre • 1 927 Mots (8 Pages) • 610 Vues
Introduction
Pendant l’Antiquité, le mariage est la cérémonie la plus importante de la vie d’un Athénien. On ne se mariait pas par amour mais dans un souci de descendance, dans le but de donner naissance à au moins un garçon qui sera chargé de perpétuer la race et d’assurer à son père le culte que lui-même a célébré pour ses ancêtres, culte qui est considéré comme indispensable au bonheur des défunts. Le fils devra aussi prendre soin de ses parents pendant leurs vieux jours et pourra hériter de leurs biens. Si tous les détails du mariage athénien ne sont pas encore parfaitement connus, les sources littéraires et iconographiques nous informent grandement sur sa conception et son déroulement.
Hésiode écrira sur le sujet dans Les Travaux et les jours et dans la Théogonie, de même que Xénophon dans son Économique, tandis que les différents objets du quotidien en donnent une illustration.
Problématique : Quel est le rôle du mariage athénien et comment l’exprime t-il ?
Grâce aux sources iconographiques dont nous disposons aujourd’hui, nous verrons quelles sont les différentes étapes du mariage athénien, qui sont ses différents acteurs ainsi que le rôle et la signification de leurs présence, actes et accessoires.
Plan
I. Le premier jour : la proaulia
II. Le deuxième jour : la cérémonie du gamos
III. Le troisième jour : les epaulia
Avant de commencer l’analyse à proprement parler, quelques rappels sur les prérequis au mariage à Athènes :
- Seuls peuvent se marier deux enfants de citoyens athéniens.
- Le mariage est d’abord scellé oralement par un accord entre le kurios (tuteur) de la fille (souvent son père) et le futur époux (enguésis ou engyé).
- Le père de la femme donnait une dot au futur époux (ekdosis) (ex : Perikeiromenè ou La femme à la boucle coupée de Ménandre, IVeme siècle av. JC).
- L’âge moyen de mariage était de 30 ans pour les hommes et de 14 ans pour les femmes (l’Economique de Xenophon, -362 ; Les Travaux et les Jours d’Hésiode, fin VIIIeme siècle av J.C).
- Avant le mariage, le père de la mariée et le mari signent un syngraphai synoikisiou : un contrat stipulant que le père versera une dot au mari, il est paraphé avant le mariage.
- La cérémonie de mariage se déroule sur 3 jours, le 2eme étant la cérémonie en elle-même.
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Le mariage se déroule au mois de Gamélion, le 7eme mois de l’année (notre Janvier) car ce mois est dédié à la déesse Héra (déesse du mariage) + les mariages des mortels imitent le mariage d’Héra et de Zeus.
Fig 2.1 (Puxis = féminin, coffre à bijoux ou à maquillage)
1ER JOUR : LA PROAULIA
Au 1er des 3 jours, on effectue un sacrifice (proteleia) en l’honneur des dieux protecteurs du mariage (Aphrodite (désir), Artémis (la jeunesse avant de devenir femme), Démeter (symbolise les céréales ⇒ fertilité), Héra Téléia et Zeus Teleios (symbolisent l’accomplissement du mariage)). Les jouets d’enfance sont jetés dans l’autel familial (Fig 2.1 + 2,3 + 2,4). La numpheutria (marieuse) mène la cérémonie, elle sera présente tout au long des 3 jours. Elle est probablement celle au milieu de l’image 2.1 car ce personnage semble diriger le sacrifice.
On voit que chaque personnage porte un bandeau, c’est un taenia, un habit traditionnel porté aux fêtes et aux festivals. On voit également sur l’image 2.4 (à gauche) et 2.5 (à droite) un personnage tenant deux bâtons reliés à sa bouche, ce sont des aulos, un instrument présent dans toute la Grèce et la Rome Antique pour accompagner les cérémonies. Ils sont liés entre eux et liés à la tête de l’aulette (l’instrumentiste) par des lanières de cuir qu’on voit assez distinctement.
A gauche de l’image 2.1, le personnage au visage effacé est le mari (il tient le bâton du chef de famille) et semble tirer un autre personnage par le bras, c’est sa femme, voilée et portant une tunique longue (soit un peplos soit une stola) et un manteau long (probablement un himation). Le geste du mari a l’air assez ferme et la femme hésitante, cela représente peut-être la peur des femmes de l’époque d’être mariées si jeune et avec un inconnu bien plus vieux qu’elles.
2EME JOUR : LE GAMOS
Fig 3.1 et 3.2 (Loutrophore = Vase caractéristique contenant l’eau des cérémonies, des mariages et des rites funéraires :
Au lendemain de la proaulia, la (pas encore) femme doit prendre un bain sacré. Un cortège s’organisait alors (image 3.2) afin d’aller puiser l’eau de la fontaine Callirhoé (située au sud-est de l’Agora), qui sera stockée dans une loutrophore (c’est pour ça qu’on grave cette scène sur une loutrophore). Ce bain symbolise la purification (nouvelle vie dorénavant avec son mari) et la fertilité (femme = enfants).
Sur l’image 3, en haut à droite, on voit (au milieu) probablement l’épouse (semble voilée) et à droite peut-être la numpheutria (elle a l’air de l’emmener).
Sur l’image 3.1, la deuxième personne en partant de la gauche porte la loutrophore et le personnage devant lui joue de l’aulos. Tout à droite, la statue en érection = symbole de fertilité et de solidité du mariage.
Après le bain, le cortège va conduire l’épouse à la maison de son père pour le banquet nuptial. Hommes et femmes y sont séparés, la femme, entourée par ses amies et la marieuse et cintrée d’une couronne, reste voilée pendant le repas (symbolise sa disparition prochaine de l’oikos). L’homme lui, est accompagné de son garçon d’honneur : le parochos. On sert des gâteaux de sésame (symboles de fécondité) et d’autres mets traditionnels.
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