Civilisation du Japon Ancien: émergence et influences

Dissertation : civilisation du Japon Ancien

L’étude du Japon Ancien a toujours donné du fil à retordre aux historiens et aux archéologues. En effet, les premiers écrits évoquant le Japon et ses habitants sont des témoignages chinois, qui se considéraient comme le centre du monde (l’Empire du milieu), et qui considéraient tous leurs voisins comme barbares : ce qui est raconté sur le Japon par les chinois l’est à travers cette idée de « barbarie ». Pour les archéologues, la tache n’est pas plus aisée. L’acidité des sols, ainsi que le relief japonais empêchent de bonnes fouilles archéologiques. On manque donc d’informations sur la préhistoire japonaise, d’autant que certaines trouvailles récentes étaient des fausses, dans le but d’attirer des prestataires, des touristes ou de montrer la supériorité d’une région par rapport à une autre. Malgré ces nombreuses difficultés, nous connaissons aujourd’hui beaucoup de choses sur les origines du Japon, et avons une vision globale de l’histoire de ce pays.

Dans cette dissertation, nous tenterons de répondre à la problématique suivante : comment le Japon s’est-il émancipé de l’influence de ses voisins, pour s’affirmer politiquement et religieusement ?

Nous verrons dans un premier temps les différences entre la Chine et le Japon à cette époque et les caractéristiques de ce dernier, avant de s’intéresser au fameux Shōtoku Taishi et de sa manière de changer la face du pays, avant de finalement se pencher sur l’affirmation du Japon calqué sur le modèle chinois.

I/ Les différences entre le Japon et la Chine

Commençons donc par observer comment le Japon était fondamentalement différent de son voisin chinois.

Les premières traces de civilisations sur l’archipel japonais remontent à plusieurs dizaines de milliers d’années, mais la première proto-civilisation apparaîtra lors de la période Yayoi. Les premières traces écrites évoquant les japonais, sont, comme expliqué plus haut, chinoises. Les chinois décrivent les japonais comme des habitants honnêtes et aimables, mais aussi ruraux et qui se font souvent la guerre. Un émissaire chinois s’était rendu sur l’archipel japonais, déclarant qu’il y existait une trentaine de communautés.

Ces textes sont très probablement biaisés par la vision particulière des chinois, qui se considéraient comme supérieurs. On suppose que certains textes avaient pour but de dévaloriser le Japon pour mettre en avant la Chine et la Corée, et on pense même que certains textes ont été écrits par des auteurs n’ayant jamais foulé le sol nippon.

En revanche, nous savons que les japonais étaient bien moins avancés que les chinois. Nous savons aujourd’hui qu’à cette époque, de nombreux conflits ont éclaté, et les villages étaient presque tous protégés par des remparts et des tours de guet. Ils sentaient une certaine menace venir de l’extérieur. De plus, l’agriculture ne s’est développée que tardivement sur le sol japonais. Bien que sa découverte soit à l’origine de presque toutes les civilisations, nous savons que le gibier était abondant et que les habitants pouvaient se sédentariser tout en chassant aux alentours de leur village.

Un point très important à noter est que le Japon avait à cette époque sa propre croyance, qui n’est aujourd’hui plus considérée comme une religion : le proto-shinto.

Arrêtons-nous à la définition stricte de la religion : « Ensemble déterminé de croyances et de dogmes définissant le rapport de l'homme avec le sacré. »

Le proto-shinto correspondait au fait de croire que toute forme de vie, y compris des objets, possède un esprit. Ces formes de vies sont appelées Kami.

Le proto-shinto n’est donc pas une religion en soi, mais plus une croyance animiste qui sera la plus populaire au Japon.

Cette croyance va d’ailleurs provoquer l’apparition de différentes céramiques, qui seront de styles différents selon l’époque et la région. Ces céramiques restent assez énigmatiques et encore de nos jours. Il semblerait qu’elles étaient utilisées pour énormément de choses, que ce soit des rites funéraires, ou en tant que protectrice d’un lieu.

II/ L’impact de Shōtoku Taishi

Le proto-shinto restera donc la principale

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