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Les frontières de l'Arctique

Dissertation : Les frontières de l'Arctique. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Avril 2022  •  Dissertation  •  3 474 Mots (14 Pages)  •  575 Vues

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Selon Michel Foucher « peu de régions du monde condensent autant de fastasmes, en Occident, que l’Arctique. » En effet, certains surnomment déjà cette région peu connu, froide et hostile, le « nouveau Moyen-Orient ». Les paysages variés de la région sont le refuge d’une faune abondante et de nombreuses cultures. Parmi les espèces présentes en Arctique, l’ours polaire est la plus symbolique, son incroyable adaptation à l’environnement hostile de la région en fait une espèce à part. De nombreux enjeux géostratégies, économiques et scientifiques s’entremêlent dans cette région du monde. Le conseil de l’Arctique, réunit depuis 1996, les 8 etats ayant des intérets géographiques directe dans cette zone (la Russie, Les Etats-Unis, Le Canada, La Suède, La Finlande, Le Danemark via le Groeland, l’Islande et la Norvège). Même si pendant très longtemps l’Arctique a été délaissé par ses Etats riverains, elle connait un regain d’intérét à partir de la seconde moitié du XXe siècle. Cependant, alors que l’ensemble de la planète doit faire face, depuis plusieurs années, au réchauffement climatique, l’Arctique, quant à elle,  se réchauffe trois fois plus vite que le reste de la Terre. Cette région du monde semble être une victime annoncée de ce déreglement climatique. La banquise fond de plus en plus, dévoilant l’accès à de nombreuses convoitises comme ces différentes ressouces mais aussi de nouveaux accès, qui étaient jusqu’à lors inimaginable. Les frontières en débat de l’Arctique questionnent sur de nombreuses sujets. En effet, en quoi le réchauffement climatique et par conséquent la fonte des glaces, remet en question l’activité humaine de cette région du monde ? Nous verrons dans un premier temps, quels sont les différents atouts de l’Arctique. Ensuite, nous analyserons quels sont les tensions géopolitiques et géostratégiques que cette région suscite. Puis, enfin nous étudierons les impacts de l’activité humaine sur l’environnement et les populations autochtones ainsi que les différentes coopérations internationales visant à aider et protéger.

La région de l’Arctique possède de nombreux atouts qui font d’elle le nouvelle « eldorado ». Depuis la fonte des glaces, le monde entier et surtout les Etats riverains de cette zone, semblent avoir les yeux rivés sur cette région, tant son potentielle économique est élevé.

L’Arctique est considérée aujourd’hui comme une des principales réserves d’hydrocarbures du monde. Les intérêts miniers et énergétiques pour cette région ont augmenté de façon considérable lors de la publication en 2008, d’un document par l’USGS (US Geological Survey), qui évalue la présence d’hydrocarbure dans cette aire à hauteur de 22 % des réserves mondiales non encore découvertes, mais considérées comme techniquement exploitables. C’est-à-dire que 29 % des réserves de gaz et 13 % des réserves mondiales de pétrole non découvertes se trouveraient ainsi en Arctique. Même si ce ne sont que des ressources jugées comme potentielles, cela reste tout de même considérable. Chacun tente d’exploiter ces ressources. Par exemple, Melkoya, en Norvège, est la plus grande usine de gaz liquéfiée d’Europe grâce à son exploitation.  Effectivement, ce fut aussi le cas, en 2017, lorsque Donald Trump a accordé onze concessions pour des forages pétroliers et gaziers dans le refuge national de la faune arctique, en Alaska, considérés comme « illégales » par certains. A l’heure où les ressources comme le pétrole se raréfient dans le Moyen-Orient ou le Golfe de L’Afrique, l’Arctique semble un point stratégique majeur pour l’avenir. De plus, cette région du monde possède d’autres atouts comme la présence en son sein de minéraux comme l’or, l’argent, le fer, le zinc ou encore le nickel. Mais ce n’est pas tout. La présence de diamant est considérable dans cette région. Par exemple, au Canada, la mine de Diavik, atteint en moyenne 8 millions de carats chaque année, et son exploitation devrait encore durer longtemps, entre 16 et 22 ans environ. Cependant, si cette région constitue un terrain de prospection potentiel, plusieurs arguments réduisent les perspectives d’une exploitation réelle d’ici au moins une vingtaine d’années. Au regard des conditions naturelles (retour de la banquise hivernale, tempêtes …), les risques d’exploitation, que ce soit pour l’extraction ou pour le transport des hydrocarbures, demeureront élevés pour les zones on-shore (sur la terre) et de celle off-shore (sur la mer). [pic 5][pic 6]

Les ressources commerciales sont aussi une source de convoitise majeure pour les 8 Etats riverains. L’océan Arctique serait dépourvu de glace depuis quelques étés, ce qui permettrait dorénavant la pêche industrielle dans cette vaste région. C’est le cas des ressources halieutiques, c’est-à-dire l’ensemble des ressources animales et végétales des milieux marins exploités par l’Homme, qui attire d’autant plus l’attention sur cette région polaire. Contrairement aux ressources minières et énergétiques, celles-ci ne sont pas vraiment déterminées. Mais une chose est sûre c’est que la zone de L’Arctique contient des poissons comme le merlan bleu, la morue, le hareng et bien d’autres.  Mais son attrait commercial vient aussi des potentielles routes commerciales maritimes qui apparaissent. En effet, il existe au départ d’un port européen deux grandes voies de navigation possible dans l’Océan arctique en vue de gagner les côtes occidentales de l’Amérique du Nord ou les grands ports de l’Asie : le passage du Nord-Ouest et celui du Nord-Est. Ce dernier paraît plus accessible puisqu’il est moins dangereux, plus large et les hauts fonds se font rares, ce ne qui n’est pas le cas dans le passage du Nord-Ouest. Elle est donc une route commerciale de très fort potentiel menant à L’Europe. En effet, cette route du nord mesure environ 15 000 km soit 4 500 km de moins que la route traditionnelle reliant l’Asie et l’Europe qui passe par le canal de Suez. La route du Nord-Est représente le plus grand potentiel pour écourter les distances entre l’Europe et l’Asie, avec des économies de coûts : 30% de gain de distances entre les ports chinois et les ports européens, 30% de gain de temps sur le voyage, et 30% de gain de coûts d’exploitation et de frais de soutes (avec le carburant par exemple). Ces nouveaux enjeux commerciaux attirent les Etats riverains de l’Arctique mais aussi d’autres pays du monde, grâce à sa capacité économique.

Enfin, l’Arctique possède un énorme potentiel touristique. Avec l’apparition du développement durable est née le principe d’éco-tourisme. C’est une vraie aubaine pour les Etats qui possède un territoire dans le cercle polaire arctique, comme par exemple le Canada.  Le directeur de la commission d’écotourisme de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), Hector Ceballos-Lascurain, le définit comme une : « forme de tourisme qui consiste à visiter des zones naturelles relativement intactes ou peu perturbées, dans le but d’étudier et d’admirer le paysage et la faune et la flore sauvages qu’il abrite, de même que toute manifestation culturelle observable dans ces zones ». L’Arctique, victime majeure du réchauffement climatique est donc une zone propice au développement de ce tourisme. Les visiteurs viennent voir des territoires intacts et inédits que propose le pôle Nord. Ce type de tourisme se fait aussi via la mer, avec des croisières luxueuses comme le propose la Compagnie PONANT allant jusqu’à une dizaine de milliers d’euros pour un voyage. Tout cela fait que le nombre de touriste augmente de manière exponentielle : 1 million de touristes par an en 1998 contre 1,5 millions de nos jours. L’engouement pour ce type de tourisme est réel et semble durable.  Le pôle nord séduit les amateurs de nature vierge, les pécheurs et chasseurs, les magnats du pétrole et de gaz sans oublier les férus des minéraux rares. Un territoire aussi riche en potentielles attirent forcément les convoitises et cause quelques conflits géopolitiques.

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