Les flux de la mondialisation
Dissertation : Les flux de la mondialisation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar caremvartyd • 11 Décembre 2018 • Dissertation • 760 Mots (4 Pages) • 521 Vues
Le 16 juillet 1995, le président Jacques Chirac prononce un discours pour commémorer la rafle du Vél’d’Hiv, à laquelle aucun chef d’État n’avait assisté depuis la fin de la guerre. Un épisode tragique où des millions de juifs, hommes, femmes et enfants, sont transportés de force jusqu’au Vélodrome d’Hiver de Paris dans l’attente de leur déportation par les allemands. C’est par ces mots que Jacques Chirac prononce un discours public qui marque un tournant majeur dans l’évolution de la mémoire de la Shoah, celui par lequel il reconnaît officiellement la responsabilité de la France dans la déportation de plusieurs milliers de Juifs
Nous nous poserons donc la question suivante: Pourquoi Jacques Chirac a-t-il pris la décision d’assumer le rôle qu’a joué la France durant la seconde guerre mondial ? En quoi se discours étatique constitue un tournant dans l’évolution de la mémoire du génocide juif en France?
Nous verrons dans un premier temps que jacques Chirac rétablit la vérité sur les faits qui se sont produits durant la seconde guerre mondiale; le tournant que constitue son discours ainsi que le devoir de mémoire.
Tout D’abord, il rétablit la vérité des faits. «Dix mille hommes, femmes et enfants juifs, furent arrêtés à leur domicile, au petit matin, et rassemblés». Le président est précis dans les détails donnés, ce qui lui permet d’insister, sur le fait que c’est des Français qui ont «secondé les Allemands». Ce sont des bus, des fourgons et des trains français qui ont transporté les déportés vers les camps d’extermination. Il souligne l’injustice et le déshonneur des faits. Par ailleurs, l’emploi très fréquent de l’adjectif «français» et la désignation de la «France» comme actrice des actes commis lui permettent de souligner la responsabilité de l’État français et des Français dans la déportation. Selon François Mitterrand, c’est une «faute collective», tous les Français sont responsables que se soit pour avoir rien fait , pour le soutien au régime de vichy, ou encore par l’adhésion aux thèses antisémites.
La France, selon De Gaule, était la Résistance. Or Jacques Chirac, dans une partie de son discours n’a pas réduit la France et les Français à la collaboration et aux collaborateurs. Il rappelle que la France est aussi la France résistante. Les «justes», qui ont caché, protégé des personnes menacées incarnent la France «droite, généreuse, humaniste, patrie des Lumières et des Droits de l’Homme». Ainsi, il évoque «l’action héroïque et fraternelle de nombreuses familles françaises».
Ce discours constitue un tournant. Le chef de l’État en rappelant les faits, s’oppose aux négationnistes et rétablit la vérité. Reconnaître cette responsabilité afin de ne pas raviver «ses heures noires», «ces moments qui blessent la mémoire» et qui entretiennent les divisions. A la manière de De Gaulle Jacques Chirac veut reconstruire l’unité nationale et la démocratie.
Jacques Chirac instaure le devoir de mémoire du génocide juif en France «transmettre la mémoire [...] témoigner encore et encore». Jusque dans les années 70-80 cette mémoire était refoulée, les survivants étaient accablés par la culpabilité, dans l’ombre des résistants, ils ne pouvaient s’exprimer librement alors ils se sont tus. Après 1995, se met en place ce devoir de mémoire avec des dates de célébration, des évènements commémoratifs, des monuments, tel le mémorial de la Shoah à Paris. Jacques Chirac rend hommage le 8 juillet 2004, en compagnie de Simone Veil, aux Justes parmi les Nations. C’est toujours avec Simone Veil, , qu’il clôt son second mandat en dévoilant au Panthéon, le 18 janvier 2007, une plaque honorant les Justes de France.
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