La politique de la ville, un outil pour lutter contre la ségrégation ?
Synthèse : La politique de la ville, un outil pour lutter contre la ségrégation ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar katchana • 6 Janvier 2021 • Synthèse • 1 873 Mots (8 Pages) • 690 Vues
Reynaud Armony Licence 3 Géographie
Lecture et analyse d’un article scientifique
« La politique de la ville, un outil pour lutter contre la ségrégation ? » Sylvie Fol
L’article « La politique de la ville, un outil pour lutter contre la ségrégation ? » aborde chronologiquement le sujet des politiques de la ville ainsi que les problématiques urbaines, sociales et économiques engendrées par l’urbanisation des grands ensembles spécifique au territoire français.
Cet article est publié dans la revue « L’information géographique », la revue propose des articles rédigés par des chercheurs et universitaires afin d’être destiné à un public universitaire. L’auteur de cet article Sylvie Fol en fait partie, elle est professeure en aménagement et Urbanisme à l’université de Paris.
Dans cet article Sylvie Fol s’interroge sur l’évolution de la politique de la ville et sur sa capacité à améliorer les conditions de vie et d’aménagement des quartiers « sensibles ».
Sylvie Fol construit cet article avec une approche prospective. Elle utilise une démarche déductive en s’appuyant sur les procédures sociales et d’aménagements étatiques puis locale mise en place, sur le traitement statistique d’une de ces procédures et sur les propos de sociologues ou d’élus officiant à différentes échelles.
Dans un premier temps l’auteure analyse la genèse des grands ensembles, les objectifs de cette forme urbaine et leur évolution.
C’est à la suite de la Seconde Guerre mondiale que les grands ensembles émergent, « Dans les années 1950, les besoins en logement sont énormes, en lien avec des destructions de la guerre… ». L’auteure montre que les zones à urbaniser massivement en priorités (ZUP) s’effectuent sous les décisions de l’Etat. Une institution financière (CDC) et « La création de la SCIC, filiale de la Caisse des dépôts, en 1954, donne un outil opérationnel à cette politique de construction de masse » ; cependant c’est l’Etat qui possède le monopole des décisions, ces deux acteurs offrent des activités d’intérêt général pour le compte de ce dernier.
L’Etat présente son projet de ZUP comme permettant de prendre en compte de nouveaux objectifs urbains, économiques et sociaux. Ces logements standardisés permettent un accès au confort moderne et sont accessible à toutes les classes sociales, notamment à celles défavorisées car « …la priorité est donnée à une construction rapide et au moindre coût… » (Choay et al., 1985). L’intégration des classes les plus pauvres dans ces logements modernes permet alors de répondre à un nouvel enjeu social : la favorisation de la mixité sociale.
La mise en place de ces objectifs ne se déroule cependant pas comme prévu. Derrière une apparence de modernité se cache un problème urbanistique, l’auteure montre une obsolescence des bâtiments. Au niveau économique les ZUP sont les quartiers les plus touchés par la crise de 1970, l’auteure montre que ce processus de paupérisation s’établie dans les zones industrielles ou la suppression d’emplois est forte. Cette localisation d’éloignement de la ville centre engendre aussi une difficulté de mobilité et donc d’intégration sociale. Le ministre de l’Equipement, du Logement et du Transport met alors l’accent sur la séparation imposée des groupes sociaux des ZUP avec le reste de la ville. « En 1973, la circulaire Guichard constate « les défauts des grands ensembles », montrés du doigts comme peu harmonieux, mal intégré à la ville et favorisant la ségrégation sociale. ».
Afin de pallier cet échec, l’Etat se retire de ce projet et une décentralisation des pouvoirs est effectuées avec un gestion plus locale de ces quartiers en 1980 par le système de « la politique de la ville ».
Avant la mise en place définitive de « la politique de la ville », l’Etat continue à exercer son pouvoir sur les quartiers « sensibles » en instaurant une procédure d’« Habitat et Vie Sociale » (HVS) afin d’essayer de pallier à la défaite des grands ensembles. L’auteure montre que c’est par l’intermédiaire de cette démarche qu’une gestion plus locale va s’effectuer car les acteurs étatiques s’appuient sur « …les réseaux associatifs locaux… » (Tellier, 2010).
La mise en place définitive de « la politique de la ville » instaure une autonomie de la ville. L’auteure montre un souhait local de pallier le phénomène de ségrégation de la population des quartiers sensibles en améliorant son objectif d’intégration sociale. Ceci est permis par la prise en compte de l’avis d’une nouvelle échelle : celle des quartiers. Cet objectif s’établie par la mise en place d’une démarche de « développement social des quartiers ».
Cette démarche a déjà été le sujet de l’article suivant : « La démocratie locale en quartiers à Paris : une ségrégation territoriale ». Selon Anne-Lise Humain-Lamour une participation active des habitants et une mixité sociale permet de dynamiser les projets économique, sociaux, urbains du quartier. La participation améliore alors l’intégration sociale.
La politique de la ville ne tarde pas à s’élargir à une plus grande échelle, celle de la commune et parfois même de l’agglomération. L’auteure évoque les propos de Maurice Blanc et nous montre que cette évolution entraîne une mise en commun des problématiques sociales et urbaines de l’ensemble des habitants de la commune. Cependant en fonction du quartier et du niveau social des individus les problématiques à résoudre ne sont pas les même. « Pour Maurice Blanc (2007, p.75), cette nouvelle perspective est à la fois « très juste et très dangereuse car elle risque de diluer l’action en faveurs des quartiers dans des politiques plus globales mais qui ne bénéficieront qu’à la marge aux quartiers dits prioritaires. ».
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