La gentrification urbaine, un processus universel ?
Commentaire de texte : La gentrification urbaine, un processus universel ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Abukar M. • 18 Novembre 2020 • Commentaire de texte • 835 Mots (4 Pages) • 565 Vues
La gentrification urbaine, un processus universel ?
La gentrification urbaine est un phénomène social qui découle de la requalification d’une aire urbaine et qui a comme conséquence principale, le déplacement des populations les moins aisées vers les périphéries. Ces zones urbaines, souvent centrales, connaissent généralement un essor culturel et patrimonial qui suscite l’intérêt des investisseurs et des pouvoirs publics afin de rendre ces quartiers plus attirants, plus sûrs et plus lucratifs. Ces investissements changent la morphologie du quartier et attirent une population aisée et des commerces de luxes au détriment des populations qui y vivaient.
Le document 1 est une carte qui retrace le processus de gentrification de Paris de 1970 à 2000 et dont le nom de l’ouvrage duquel elle est tirée, Paris sans le peuple. La gentrification de la capitale, est assez évocateur. La première chose que nous pouvons constater est que ce processus se fait par étape, qu’il démarre dans les années 1970 et qu’il se développe autour du noyau historique des beaux quartiers. On peut constater que des avant-postes au front de gentrification existent et qu’ils se trouvent dans des lieux considérés comme incontournables de la ville comme Montmartre, le jardin des plantes ou des quartiers touristiques importants comme le Père-Lachaise ou le canal Saint-Martin. Le prix des loyers ayant considérablement augmenté au fil des ans, nous pouvons voir sur la carte que les logements sociaux forment une couronne autour du centre de Paris. Nous pouvons donc facilement imaginer une population de pendulaire se rendant au centre pour travailler et qui rentre en périphérie chaque soir.
Lorsque l’on parle de gentrification, il est commun de penser à l’uniformisation sociale qu’elle implique. Nous pouvons constater qu’il y a des poches de forte concentration de population étrangère qui n’ont pas été affectées de suite par la gentrification. On peut penser qu’il ne s’agit qu’une question de temps puisque si l’on observe bien le cas du Faubourg Saint-Denis on voit que la gentrification débute dans les années 2000, bien que le front de gentrification des années 1990 soit déjà passé par le quartier.
Le document 2 nous présente le cas d’un quartier du nord de Djakarta, le Kampung Krapu. Ce quartier est décrit comme un village rural en pleine ville, qui s’est développé lors de la colonisation néerlandaise et dont le but principal était l’accueil des esclaves et des travailleurs. La population qui y vit est considérée comme pauvre, et malgré la solidarité qui règne dans ce quartier, on retrouve les complications liées aux manques de ressources et à la densité, tels que l’insalubrité, les constructions illicites ou encore la mauvaise gestion des déchets. Pour réagir face à ces problèmes, les pouvoirs publics ont souhaité détruire ce quartier, ce qui aurait inévitablement mené à une gentrification. On peut dire que ce village est l’exception qui confirme la règle, puisqu’ils ont réussi à éviter la démolition en respectant le plan urbain des pouvoirs publics.
Ainsi, le traitement des eaux usées, l’aménagement pour la rivière, la construction en hauteur et le recyclage ont permis à ce quartier de conserver ses habitants. Le fait que ce quartier soit un site touristique atypique a surement joué en faveur des habitants, mais dans la plupart des autres kampung, la population n’a pas les moyens de réaliser les travaux imposés par le gouvernement et demande du temps. Malheureusement, le temps est en faveur des requalifications des lieux et conduit inévitablement aux déplacements des populations les plus pauvres en périphérie. Ces déplacements impliquent d’autres complications, tels que l’accès au travail ou aux services que l’on retrouve au cœur des villes.
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