L'émigration italienne en France
Analyse sectorielle : L'émigration italienne en France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dovbenzak • 8 Février 2015 • Analyse sectorielle • 1 319 Mots (6 Pages) • 745 Vues
Yougoslaves, ouvriers dans le bâtiment, des réfugiés politiques et des étudiants provenant d'autres pays européens, d'Asie ou d'Afrique.
En 1996, les permis de séjour octroyés aux étrangers dépassaient, pour la première fois, le million (1.095.622). Au 1er janvier 2009, 3.891.295 étrangers résidaient en Italie, soit 6,5% de la population totale. Pour 53,6% (2.084.093) ils viennent d'Europe dont 940 mille des pays d’Europe centrale et orientale non membres de l’UE (Albanie, Ukraine, ex-République yougoslave de Macédoine et Moldavie) et 967 mille des nouveaux pays membres de l'UE, comme la Roumanie, la Bulgarie et la Pologne. 22,4% des résidents étrangers (871 mille) viennent de pays d’Afrique, principalement du Maghreb et notamment du Maroc et 15,8% (616 mille) proviennent surtout du sous-continent indien, de Chine ou des Philippines.
Les Roumains, Albanais, Marocains, Chinois, Ukrainiens et Philippins représentent à eux seuls plus de la moitié de tous les immigrés résidents, soit 53,4% du total (2.079.414).
Les étrangers sont surtout présents dans les régions du Nord-Ouest (35,2%), du Nord-Est (27%) et du Centre (25%), tandis que seuls 12,8% résident dans le Sud. 23,3% des résidents étrangers se trouvent en Lombardie, en particulier dans la province de Milan (qui concentre 10% du total des résidents étrangers), 11,7% en Vénétie, 10,8% en Émilie-Romagne, 11,6% dans le Latium, où la province de Rome a un poids spécial, concentrant sur son territoire 9,4% du total des étrangers.
6. L’émigration italienne en France : quelques réflexions complémentaires
A partir de 1830, outre l’immigration politique liée aux mouvements d’unification et d’indépendance (le Risorgimento), on trouve également en France une immigration économique. En 1861, date de l’unification de l’Italie, les Italiens sont déjà 76.500, sans compter les nombreux immigrés « clandestins » qui pour s’expatrier profitaient des flux de saisonniers vers le Sud de la France.
Il s’agit surtout de travailleurs venant du nord de l’Italie, sans réel projet d’immigration définitive, sans argent suffisant pour aller en Amérique ou qui préfèrent un pays voisin car la raison principale de leur émigration est essentiellement politique. En Italie, ni le monde de l’économie, ni celui de la politique ne se sont beaucoup intéressés à ces émigrants proches, préférant porter leur attention sur les migrations d’outre-mer, considérées comme une “colonisation pacifique” du nouveau monde.
En 1888, sous le gouvernement de Crispi, est votée la première loi sur l’émigration qui définit l’émigrant comme “celui qui laisse son pays par mer pour aller travailler dans d’autres continents”
Conférence pour Approches Cultures & Territoires, http://www.approches.fr/Le-temps-des-Italiens, 20 octobre 2009, Marseille 16
(on exclut ainsi ceux qui vont en Europe et en France), et a comme but la préservation des liens entre les émigrés et leur pays d’origine afin de pouvoir rapatrier plus aisément les fruits de leur travail.
En 1896 l’ambassadeur italien à Paris s’oppose à la formation d’associations italiennes en France, car il pense qu’elles seront facilement manipulées par les opposants italiens réfugiés en France. Cependant, à la fin du XIXe siècle, et dans la seule région de Marseille, où sont concentrés de nombreux immigrés économiques et politiques, 22 associations sont déjà actives et de nombreuses publications en italien sont publiées.
Même si le patronat et l’État français font pression en faveur d'une augmentation de l'immigration italienne et pour que ces Italiens soient rapidement assimilés (car toute particularité culturelle est considérée comme une menace pour l’unité politique nationale), les actes de racisme et de xénophobie ne manquent pas, actes que les Italiens ont cherché à éviter en acceptant, parfois de manière forcée, une assimilation radicale (refusant tout lien avec les origines, les traditions et la langue italiennes).
Dans la dernière décennie du XIXe siècle, à Aigues Mortes, à Marseille, à Lyon, plusieurs dizaines de travailleurs italiens ont été assassinés. Si les autorités françaises cherchent à justifier les excès de leurs compatriotes à l'encontre des “provocateurs italiens”, les autorités diplomatiques italiennes se limitent à remercier leurs collègues français pour avoir rétabli l’ordre sans oser demander non plus une liste des morts.
L'action des migrants politiques” en faveur des travailleurs italiens fait
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