En Syrie, un crime contre le patrimoine de l'humanité
Thèse : En Syrie, un crime contre le patrimoine de l'humanité. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar linaaa • 24 Novembre 2018 • Thèse • 1 329 Mots (6 Pages) • 622 Vues
En Syrie , un crime contre le patrimoine de l'humanité !
Un patrimoine culturel dévasté !
Tandis que le peuple syrien continue de subir des souffrances et des pertes incalculables, le riche patrimoine culturel du pays est mis en lambeaux. ///
La Syrie est l'un des pays qui compte le plus de sites archéologiques, environ 6000, et de richesses culturelles. Et pour cause, ce sont des sites où se reflète tout un pan de l'histoire humaine, où les plus grandes civilisations ont imprimé leurs marques: celles de l'Orient et de la Méditerranée antiques et celles de l'Islam, avec les dynasties des Omeyyades ou des Seldjoukides. “Ils font partie de l'histoire universelle ; leur destruction est une inacceptable barbarie”, affirme la ministre francaise de la Culture et de la Communication.
En effet, la Syrie voit son patrimoine cinq fois millénaire disparaître chaque jour un peu plus sous les décombres. La liste des sites archeologiques endommagés ou pillés durant les cinq ans de guerre est alarmante. Au-delà des 300 000 victimes humaines du conflit syrien, près de 300 trésors de l’Humanité ont été abîmés, avec parfois des dommages irrémédiables, selon l’ONU, qui se basant sur des images satellitaires estime les dégâts d’une valeur inestimable.
« Le drame de la destruction du patrimoine syrien se poursuit », regrette Cheikhmous Ali, de l’Association pour la protection de l’archéologie syrienne.
Les sites du patrimoine mondial ont été gravement, parfois irrémédiablement, endommagés. Quatre sont utilisés à des fins militaires ou ont été transformés en champs de bataille : Palmyre, le Crac des Chevaliers, l’église de Saint Siméon dans les villages antiques du nord de la Syrie, et la ville d’Alep (dont la citadelle).
Les sites archéologiques font l’objet d’un pillage systématique et le trafic de biens culturels a atteint des proportions sans précédent.
Selon certaines informations alarmantes, le patrimoine syrien est délibérément pris pour cible pour des raisons idéologiques. Les œuvres d’art représentant des êtres humains sont détruites par des groupes extrémistes, comme l’ISIS, déterminés à faire disparaître ces traces uniques de la riche diversité culturelle de la Syrie.
Pas une seule strate de la culture syrienne — préchrétienne, chrétienne, musulmane — n’est épargnée.
"Des régions comme Alep, où les traces de peuplement remontent à 7 000 ans, Damas, le Krak des Chevaliers, Raqqa et Palmyre ont subi d'importants dégâts", affirme l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (Unitar), en jugeant "alarmant" son constat. C'est "triste pour la Syrie et pour le monde. L'Humanité est en train de perdre des milliers d'années de patrimoine", a estimé Einar Bjorgo, le directeur de l'Unosat
La destruction d’un patrimoine aussi précieux porte gravement atteinte à l’identité et à l’histoire du peuple syrien et de l’humanité toute entière et sape pour longtemps les fondements de la société. La protection du patrimoine culturel, matériel comme immatériel, est indissociable de la protection des vies humaines et devrait faire partie intégrante de l’action humanitaire et des efforts de consolidation de la paix.
Mais, les trésors architecturaux ne sont pas les seuls menacés. Car le pays est frappé par un autre fléau: le pillage et les fouilles sauvages, qui se sont multipliées avec les violences qui ravagent le territoire depuis l'éclatement le 15 mars 2011 de révolte contre le régime al-Assad. Des milliers de manuscrits et d'antiquités sont dérobés, chaque jour, et acheminés sur le marché noir par des groupes criminels organisés -voire par des soldats de l'armée syrienne elle-même.
En effet, quand les sites protégés ne sont pas devenus des terrains de guerre, ce sont les pilleurs qui en profitent et les dépouillent. À Apamée, joyau archéologique romain du centre de la Syrie célèbre pour son "cardo maximus", héritage de l’urbanisme des Romains, l’association Apsa a répertorié 14 000 trous de fouilles sauvages, précisant que 18 mosaïques volées avaient été saisies au Liban.
L’exemple de Palmyre, oasis du désert de Syrie au nord-est de Damas, abritant les ruines monumentales d'une grande ville qui fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique, est significatif.
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