Contexte migratoire nord-américain
Analyse sectorielle : Contexte migratoire nord-américain. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar az922 • 4 Décembre 2013 • Analyse sectorielle • 1 861 Mots (8 Pages) • 648 Vues
III. Contexte migratoire nord americain
1. USA : pays d’immigration
Historiquement, les Etats-Unis ont puisé leur force de développement à travers les différentes vagues migratoires successives et paradoxalement, si on y trouve un fort sentiment patriotique, cette terre et ce peuple ne sont que le résultat d'une déversement à différentes périodes et pour différentes raisons de populations et diasporas des autres continents (les premiers habitants étant la population indienne, largement décimée depuis.). Ainsi ce pays reste à part qu'en au sujet de l’immigration et ses raisons, il suffit juste de soulever le problème de légalité et les événements d'insécurité particulièrement ressentis après le 11 Septembre pour expliquer une préoccupation grandissante de ses frontières, par nécessité et non par culture.
Les Etats-Unis connaissent ainsi une très forte croissance démographique :
- + 1% en 2004, + 13,1 % entre 1990 et 2000 (contre + 3,4 % pour l’UE).
- La population américaine devrait se situer en 2050 à 420 millions (+ 49 % en 50 ans).
Selon le Centre d'étude de l'immigration, près de huit millions de personnes se sont installées aux Etats-Unis ces cinq dernières années, légalement ou illégalement. C'est un rythme 2,5 fois supérieur à celui de la grande vague européenne arrivée dans les années 1900-1920 sur le Nouveau Continent. Les projections du Bureau du Recensement (Département du Commerce) soulignent le rôle moteur de l’immigration dans la croissance de la population américaine à l’horizon 2050 et ses conséquences quant à la composition ethnique des Etats-Unis. En effet l’immigration compensera les effets de la baisse de la natalité, les Etats-Unis ne faisant pas exception à la tendance générale de la baisse de la fécondité (taux de fécondité de 1,8 parmi la population blanche non hispanique) dans les pays occidentaux.
Les Hispaniques constituent la 1ère communauté ethnique des Etats-Unis (14,5 % de la population totale) et devraient représenter en 2050 le quart de la population américaine. Enfin, le taux d'émigration est de 2,84 pour 1 000 habitants au Mexique dont une majorité à destination des USA.
2. Liens historiques
Le Mexique et les Etats-Unis totalisent près de 3 100 kms de frontière commune dont une grande partie est constituée par le Rio Bravo del Norte (Rio Grande pour les USA).
Pendant la guerre d'indépendance (1810-1820), les Mexicains avaient autorisé des Américains à s'installer au Texas en leur concédant des terres à une double condition: que les nouveaux venus se convertissent au catholicisme et qu'ils adoptent la nationalité mexicaine. Là où l'on attendait des familles catholiques d'origine espagnole ou française, ce fut plutôt un véritable déferlement d'Anglo-Saxons protestants, souvent esclavagistes et très étranger à la culture des Tejanos (Texans espagnols). Ainsi, la colonisation américaine progressait dans le Sud-Ouest et, dès 1834, les Anglos du Texas étaient supérieurs en nombre, soit environ 20 000 Américains (esclaves compris), contre 4000 Mexicains. En 1836, le Texas était encore sous la souveraineté du Mexique gouverné par le général Santa Anna. Mais la région abritait un afflux de colons anglo-saxons provenant des États-Unis, qui refusaient la domination de Mexico. Rapidement, les Texans anglophones proclamèrent l'Indépendance, le 2 mars 1836. Jusqu'à son annexion par les États-Unis en 1845, la république du Texas (1836-1845) fut alors dirigé par un gouvernement texan d'origine américaine. Il s'ensuivit une guerre entre le Mexique et le Texas, ce qui constitua un prélude à son annexion aux États-Unis. Le président Polk annexa le Texas en 1845 à la demande des Texans américains. Mais l'annexion suscita la colère du Mexique, qui n'avait jamais accepté l'indépendance du Texas. C'est un raid américain en territoire mexicain, mené par le général Zachary Taylor, qui déclencha la guerre avec le Mexique (1846-1848). Elle dura dix-sept mois et le général Taylor prit la ville de Monterey en Californie et battu les armées du général Santa Anna à Buena Vista, en février 1847. La guerre avec le Mexique s’acheva par la victoire des États-Unis et le traité de Guadalupe-Hidalgo (2 février 1848). Le conflit aura coûté la vie à 25 000 Mexicains et à 12 000 Américains. Le Mexique dut abandonner le Texas, la Californie et les territoires de l’Utah, du Nevada, de l’Arizona et du Nouveau-Mexique, soit le tiers de sa superficie. Le Mexique fut contraint d'accepter une «compensation» de 18 millions de dollars. La frontière entre le Texas et le Mexique fut établie sur le Rio Grande. Le lendemain, le Whig Intelligencer concluait: «Nous ne prenons rien par conquête [...], Dieu merci!» À la fin du mandat de James Polk en 1849, la carte des États-Unis ressemblait pratiquement à la carte actuelle. Puis, en 1853, l’achat au Mexique d’une bande de territoire (une zone de 77 700 km²), au sud de l’Arizona, fixa définitivement la frontière américano-mexicaine (convention de Gadsden). Le territoire fut ajouté à l'État du Nouveau-Mexique. Cette acquisition mit fin à l’expansion des États-Unis vers l’ouest. Composé désormais de 31 États, le pays avait triplé sa superficie depuis 1789. Le gouvernement américain encouragea la colonisation des terres nouvelles (Homestead Laws). En 1850, les historiens estimaient que la population des Tejanos hispanophones variait entre 12 000 et 25 000, contre dix fois plus d'Anglo-Américains. Au Nouveau-Mexique, les Hispanos ont résisté plus longtemps, car ils étaient plus nombreux, soit entre 50 000 et 60 000 au moment de l'annexion américaine. La mise en valeur de ces terres lointaines du Sud s’accéléra avec le rapide accroissement de la main-d’œuvre et les facilités de crédit.
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