En quoi la Renaissance est-elle une période marquée par des ruptures ?

     En quoi la Renaissance est-elle une période marquée par des ruptures ?

 Après mille ans d’une époque obscure, morne et triste : le Moyen-âge, l’Europe va connaitre une des plus magnifiques périodes de son histoire, la Renaissance dont les chefs-d ’œuvres et culte de l’esthétisme  rayonnent encore aujourd’hui.

       La Renaissance est marquée par des ruptures culturelles majeures avec l’émergence de la pensée humaniste qui est en opposition avec l’époque précédente : le Moyen – Age. Les humanistes dénoncent la connaissance imparfaite des textes antiques et réclament un retour à la langue latine classique. Cette inspiration est fondée sur les lectures d’auteurs antiques comme Platon 427-347 avant Jésus-Christ. Cela résulte la naissance d’une nouvelle discipline : la philologie, études des textes originaux et de leurs traductions. Le retour à l’Antiquité ne se limite pas au domaine linguistique, mais s’étend au monde des idées comme les modèles d’éloquence et la redécouverte des valeurs, vertu, franchise et amitié dans Ethique à Nicomaque d’Aristote.

     L’humanisme ne remet pas en question la place de Dieu dans l’univers mais il met l’homme au centre des savoirs, ce qui renouvelle fondamentalement la pensée de l’époque. L’homme est alors considéré comme capable d’avoir un esprit critique ; il peut donc décider par lui-même en exerçant son libre-arbitre. Les humanistes sont convaincus que l’homme doit s’améliorer par l’instruction et l’éducation : Pantagruel de François Rabelais en 1532. Parmi les humanistes les plus réputés, il y a Erasme. Rabelais montre bien cette diffusion d’un idéal humaniste à travers l’Europe. Les sciences connaissent un renouveau car les humanistes cherchent aussi à comprendre le monde qui les entoure : ils posent ainsi les bases d’une méthode scientifique fondée sur l’observation et l’expérimentation. Par exemple : Copernic qui place le soleil au centre de l’univers et Léonard de Vinci qui s’intéresse à tout (anatomie, mécanique…).

      La diversité des ruptures artistiques notamment à travers de nouveaux sujets.  La Renaissance place l’Homme au centre des préoccupations donc l’art du portrait est privilégié au 15e siècle où les princes, nobles et bourgeois, fiers de leur réussite, se font représenter. Il y a également l’émergence des sujets antiques et mythologiques en s’inspirant des plus grands artistes comme Botticelli, 1445-1510, et Michel-Ange, 1475-1564. Ces sujets exaltent la beauté du corps humain, mettent en image des idées des courants philosophiques et fournissent des exemples de vertu liés à l’histoire et à la mythologie à Rome et en Grèce. Les artistes abordent aussi des sujets religieux car les mécènes sont souvent des hommes d’Eglise comme le pape Jules II, 1503-1513, avec des thèmes actualisés comme l’introduction d’éléments contemporains.

    Cette époque voit de nouvelles façons de peindre apparaitre. Les artistes de la Renaissance tentent de donner l’illusion de la réalité, c’est le réalisme. On y retrouve le rôle de la perspective ce qui introduit un effet de profondeur. Dans ce cadre se retrouve l’importance du décor ou les éléments d’architecture jouent souvent un rôle dans la perspective, par exemple chez Raphael, 1483-1520, On retrouve la vulgarisation de la géométrie avec l’humanisme, les arrière-plans manifestent aussi un intérêt pour la nature et le présent. L’esthétique nouvelle est plus proche du réel en mettant en valeur l’expression, le mouvement et la lumière et en respectant plus scrupuleusement l’anatomie en étant au service du beau.

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