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Rôle des dirigeants français dans la construction européenne entre 1951 et 1992

Dissertation : Rôle des dirigeants français dans la construction européenne entre 1951 et 1992. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Novembre 2018  •  Dissertation  •  2 087 Mots (9 Pages)  •  635 Vues

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En réaction au Brexit qui prévoit la sortie effective du Royaume-Uni de l'Union européenne en 2019, le nouveau président français Emmanuel Macron a exprimé le vœu de renforcer les alliances entre les pays de l'Union européenne (UE), en particulier entre la France et l'Allemagne qui en sont deux des principaux fondateurs. Cette dynamique se place dans la lignée de celles qu'ont soutenues plusieurs dirigeants français avant Emmanuel Macron.

Nous allons donc nous intéresser au rôle des dirigeants français dans la construction européenne entre 1951 et 1992. On entend par « dirigeants » les présidents de la République, mais aussi et en particulier sous la IVème République, les hommes politiques haut-placé et qui ont eu un rôle décisif. Le 18 avril 1951 est signé le traité de Paris qui crée la communauté du charbon et de l'acier (CECA), notamment sous l'impulsion du ministre des affaires étrangères français, Robert Schuman. Elle rassemble six pays, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. Cette coopération internationale sans précédent est conclue pour 50 ans et s'inscrit dans une volonté de resserrer les liens entre les pays européens, en particulier afin d'éviter toute nouvelle guerre contre l'Allemagne. Cela permet également aux pays membres d'avoir tous ensemble un poids plus important sur la scène internationale, face aux deux blocs qui s'opposent alors : les États-Unis et l'URSS. Le traité entre en vigueur le 15 juillet 1952. En 1957, la coopération évolue grâce au traité de Rome qui crée la Communauté économique européenne (CEE). En 1985 est créé l'espace Schengen, qui permet la libre circulation pour les citoyens des pays membres. Enfin le 7 février 1992, la signature du traité de Maastricht sur l'Union européenne prévoit la mise en place d'une monnaie unique, ainsi que l'extension des pouvoirs du Parlement européen, la création d'une citoyenneté européenne, l'élargissement des domaines de coopération. Plus largement, l'Union européenne ainsi créée a une vocation politique et non plus simplement économique. Elle rassemble alors 12 pays : les 6 d'origine, auxquels s'ajoutent le Danemark, l'Espagne, la Grèce, l'Irlande, le Royaume-Uni et le Portugal.

Ce sujet est délimité par deux dates clés de la construction européenne, depuis la création de la première coopération internationale qu'était la CECA, en 1551, à la signature du traité de Maastricht en 1992, qui fonde l'UE sur le modèle que nous connaissons maintenant. La France a eu son rôle à jouer dans cette construction, à travers ses dirigeants dont certains comme Robert Schuman sont considérés comme les « pères de l'Europe », et on remarque un élan général favorable à la construction européenne de la part des dirigeants français, malgré quelques ralentissements.

Comment se situe la France à travers ses dirigeants, entre impulsion et ralentissement, dans la construction européenne entre 1951 et 1992 ?

Nous verrons dans un premier temps en quoi la France a été un pilier de la construction européenne, et dans un second temps que son rôle a été assez controversé, à cause de la volonté des dirigeants de servir les intérêts nationaux.

I – La France comme pilier de la construction européenne

Nous allons donc voir dans un premier temps en quoi la France a été un pilier dans la construction européenne, tout d'abord par son rôle décisif à l'origine et à l'aboutissement, puis avec l'instauration de la Vème république qui est par certains aspects au service de la construction européenne.

A) Un rôle décisif à l'origine et à l'aboutissement

En 1951, la France est encore sous la IVème République, dans laquelle le Président a un rôle mineur en termes de politique étrangère. Ce sont donc les Présidents du Conseil et les ministres des affaires étrangères qui ont eu un rôle plus actif dans la construction européenne. À l'origine, c'est Robert Schuman, alors ministre des affaires étrangères dans le Gouvernement Antoine Pinay, qui reprend l'idée de Jean Monnet. Ce dernier, qui est alors Commissaire général au plan, imagine une mise en commun du charbon et de l'acier car il voit avec appréhension le redressement de l'Allemagne. Le placement des productions de charbon et d'acier sous une autorité supranationale permettrait donc de renforcer les liens en particulier avec l'Allemagne, afin d'éviter toute nouvelle guerre. Cela présente également des avantages économiques, et l'opportunité de peser davantage dans les relations économiques internationales. C'est ainsi que le traité sur la Communauté économique du charbon et de l'acier (CECA) est ratifié par six pays et entre en vigueur le 15 juillet 1952, en grande partie grâce à Jean Monnet et Robert Schuman, que l'on considère d'ailleurs comme des « pères de l'Europe », tandis que le président de la République de l'époque, Vincent Auriol, n'a eu aucun poids dans les prises de décision.

En 1992, les dirigeants français ont à nouveau un rôle capital dans la création de l'Union européenne telle qu'elle se poursuit encore aujourd'hui. Le peuple français était en effet assez mitigé sur la question, et l'opinion publique a fait pression sur le président de la République François Mitterrand, afin qu'il adopte la voie du référendum. Les partisans du « non » étaient relativement nombreux, avec à leur tête entre autres le gaulliste Philippe Seguin et le socialiste Jean-Pierre Chevènement. Malgré tout, et notamment grâce à l'influence du président de la République ainsi que de Jacques Delors, président de la Commission européenne, tous deux favorables à la libre circulation et au marché unique, le référendum a été approuvé à 51 % de « oui » le 20 septembre 1992, ratifiant ainsi le traité sur l'Union européenne. Ce traité est vu selon les points de vue comme un aboutissement dans la construction de l'Europe, ou alors comme une étape vers une éventuelle coopération politique.

B) La Vème République au service de la construction européenne

Sous la IVème République, les présidents français n'ont quasiment aucun rôle en matière de politique étrangère et européenne, c'est la raison pour laquelle Vincent Auriol, président entre 1947 et 1954, et René Coty, président entre 1954 et 1959, sont très peu impliqués dans la construction

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