Etude de la catastrophe industrielle de Bhopal
Compte rendu : Etude de la catastrophe industrielle de Bhopal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Manon Ledeur • 12 Décembre 2020 • Compte rendu • 1 350 Mots (6 Pages) • 622 Vues
Etude catastrophe industrielle de BHOPAL
Union Carbide est l’une des plus importantes multinationales des USA, fabricant de produits chimiques (pesticides) depuis les années 50 afin de « débarrasser l’humanité des insectes qui lui volaient sa nourriture ». Union Carbide est à l’origine de plusieurs accidents industriels sanitaires et environnementaux (Désastre du HAWKKS NEST TUNNEL, déversement illégal de déchets dangereux au Mexique notamment, etc.)
L’explosion de Bhopal est la plus grande catastrophe chimique de l’histoire, au vu des pertes humaines, mais aussi en raison du fait que 30 après, l’affaire n’est pas encore réglée. Dans un article de presse, le journal l’humanité résume parfaitement la situation en utilisant le titre suivant : « Les pauvres décimés, les riches préservés ».
- Faits et contextualisation historique ;
Dans les années 60, la population indienne augmente rapidement et le pays vise l’autosuffisance alimentaire. Afin de satisfaire cet objectif, il est nécessaire de recourir aux engrais et aux pesticides afin d’augmenter les rendements agricoles.
Le gouvernement indien encourage donc le projet UCC (Union Carbide Corporation) visant à construire des usines de pesticides pour produire du sévin pour éradiquer les parasites. Ainsi, dès 1966 l’entreprise américaine Union Carbide inaugure sa première usine de pesticides en Inde. L’usine de Bhopal est construite en 1980 à proximité du bidonville de Khasi Camp où les populations les plus pauvres sont agglutinées.
L’usine de Bhopal produit ses premiers litres d’isocyanate de méthyle(MIC), composant le plus dangereux du sévin, en présence de Warren Anderson (président d’UC.) Ce produit est extrêmement toxique et allergène, il est d’ailleurs considéré comme l’un des composés les plus dangereux jamais conçus par la chimie industrielle. A titre d’illustration, la firme de Bhopal comptait trois réservoirs de MIC, chacun ayant une capacité de 68 000 litres alors qu’en Europe le MIC n’est fabriqué qu’au fur et à mesure des besoins à cause de sa toxicité.
En 1982, l’usine de Bhopal devient largement déficitaire à cause de la mévente de ses produits. En effet, une sécheresse importante entraîne de nombreuses fermetures d’exploitations agricoles. Pour rééquilibrer ses comptes, l’usine licencie progressivement une bonne partie du personnel qualifié soit pour le remplacer par du personnel de moins bon niveau, soit pour ne pas le remplacer et diminuer les effectifs. De ce fait, il est probable qu’à partir de cet époque le personnel est conduit à ne plus faire que ce qui est directement contrôlable ou immédiatement nécessaire.
L’usine présente rapidement de nombreux dysfonctionnements et ce dès l’année de sa construction. A titre d’exemple, dès 1982 une inspection détaillée fait apparaître dix déficiences sérieuses dans les systèmes de sécurité de l’usine.
Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, la pression augmente très rapidement dans l’intérieur d’un réservoir contenant du MIC. La pression et si forte que la valve de sécurité explose, laissant s’échapper 40 tonnes de ce dangereux gaz.
II. Impacts humains et financiers ;
Les pertes humaines et financières sont pharaoniques.
Selon plusieurs associations, le nombre de morts en lien avec cette catastrophe s’élèverait à 25 000 et plus de 360 000 personnes seraient atteintes à des degrés divers (essoufflement sévère, affections pulmonaires diverses, lésions au foie et aux reins, douleurs musculaires,…) Les plus atteints sont surtout les vieillards et les enfants, il n’y a pas d’antidotes aux gaz toxiques seul des ablations d’eau et des inhalations d’oxygènes soulage les victimes mais au départ l’hôpital de Bhopal dispose d’une seule bouteille d’oxygène. Dans les premières heures de la catastrophe, on sort un mort par minute des hôpitaux de Bhopal.
Malheureusement encore aujourd’hui les victimes de la catastrophe se comptent par millier. En effet, il y a des problèmes de santé graves sur plusieurs générations ; malformations congénitales, problèmes mentaux, cancers, etc. De plus, l’environnement n’a pas été dépollué et donc ces différents problèmes ne peuvent être résolus en l’état.
Suite à cette tragédie, UCC est un coeur d’une bataille boursière. Dès le mois de décembre 1984, le cours de l’action UCC chute de 52$ à 32$ et l’entreprise voit sa cote de crédit tomber. Cette situation implique un surenchérissement des emprunts qu’elle contracte et un accroissement de ses charges financières qui viennent affaiblir son résultat. Cette situation affaiblit davantage l’entreprise dans la mesure où les résultats des années précédentes se situaient déjà au-dessous de la moyenne de ceux de l’industrie.
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