Les médias dans la seconde guerre mondiale, discours du 18 juin 1943

Une petite introduction permettant de présenter le document (nature, auteur,

contexte), de dire quel est son intérêt et d’annoncer le plan de l’analyse

        A l'occasion du troisième anniversaire du mouvement de la France Libre, le 18 juin 1943, le Général de Gaulle est à Alger, où, avec le Général Giraud, il vient d'y constituer le Comité français de Libération nationale.
C'est aussi le jour de l’inauguration du poste metteur de Radio-Brazzaville , l'occasion pour lui de donner un discours, dont est extrait le document que nous étudierons ici. Radio-Brazzaville est devenue une puissance internationale, couvrant une large zone, elle pouvait être écoutée depuis Paris et avait une importance capitale puisqu'elle était en territoire français et donc à l’abri des propagandes, des pressions et des contrôles du régime de Vichy ou des forces de l'Axe. C'est une période capitale pour le Général qui, s'opposant au Maréchal Pétain en encourageant les français à continuer le combat, exerce une autorité sur l'ensemble de la résistance grâce à la création du CNR. Trois ans après l'Appel du 18 juin 1940, de Gaulle achève son discours avec la conviction que la France sortira victorieuse.

        Dans un premier temps, nous montrerons comment le document nous renseigne sur le rôle joué par les médias dans la Seconde Guerre Mondiale, puis dans un second temps nous nous intéresserons aux limites de ce jeune média.

        Pendant la Seconde Guerre Mondiale, particulièrement sous l'occupation, les médias ont joué un rôle majeur dans la diffusion d'informations à la population civile. Cependant, ils sont déformés par la propagande et la censure et ne disent pas toujours la vérité. La population devait se méfier et certains d'entre eux privilégiaient les radios étrangères comme Radio Londres, créée en 1940 par la BBC.

La radio est un jeune média, elle commence à se diffuser dans les foyers dans les années Vingt, en 1939, la France compte près de 6 millions de postes. L'usage politique de la radio progresse visiblement dans les années Trente, c'est le président du conseil André Tardieu qui est le premier à faire sa campagne électorale à la radio en 1932.

L'occupation du territoire français par les allemands rend l'information difficile. Rappelons que la France est séparée en deux par le traité d'armistice du 22 juin 1940 avec une partie Nord sous occupation allemande et une partie Sud dite « libre » ou règne le régime de Vichy. En 1942 où les allemands envahissent la zone Sud. Les médias sont sous contrôle, autant allemand que français. Les médias en zone Nord sont contrôlés par les allemands, mais ils surveillent également la propagande vichyste. Dans les deux zones, censure et propagande se livrent une guerre sans merci. C'est une véritable « guerre des ondes » entre Londres, Paris et Vichy. Radio-Brazzaville, loin des pression et contrôles vichystes ou allemands, était la source d' « espoir » des français qui cherchaient à « capter les ondes lointaines qui leur apportaient par bribes les paroles de liberté et les nouvelles vérités ». Grâce à Radio-Brazzaville, de Gaulle pouvait exercer son autorité à distance sur la résistance française, et les français pouvaient être sûrs que les informations qu'ils écoutaient n'étaient pas déformées ou censurées par le régime de Vichy ou l'occupation allemande « Voici que la voix libre de Brazzaville devient soudain plus forte et plus claire. Dans la capitale, désormais légendaire, de notre Afrique Équatoriale, où n'a jamais flotté qu'un seul drapeau. » Elle permet aussi d'appeler à l'unité nationale « La France qui combat va se faire entendre sans entraves », « les Français et les Françaises ».

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