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La France de Napoléon

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Par   •  9 Avril 2018  •  Cours  •  2 346 Mots (10 Pages)  •  522 Vues

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Cours d’histoire du 23-03

I – La Restauration (1814 – 1830)

3) la radicalisation

Villèle au pouvoir

Comte Joseph de Villèle s’installe au pvr en 1821. Bon gestionnaire, mais homme de conviction. Restreint la liberté de la presse, épure l’université. Avec l’aide de son ministre des affaires étrangères (Chateaubriand) il orchestre en 1823 une intervention française en Espagne qui combine trois finalités : but immédiat = soutien apporté au roi d’Espagne Ferdinand 7, contre une insurrection libérale. L’armée française met en application le principe de solidarité internationale des ultras. Au-delà de ce motif circonstanciel, l’opération a pour motif de sortir la France de son isolement diplomatique depuis 1815 (alliances contre Napoléon). Enfin, par effet d’aubaine, cette expédition entend réconcilier l’armée avec le régime, provision de gloire bon marché. Simulacre de guerre, promenade militaire plus qu’autre chose. Certains militaires en ressortent avec des décorations, tout le monde est content.

 Louis XVIII affaibli politiquement, il s’est mis en retrait du pvr depuis le départ des Constitutionnels, anticipant par cette forme d’abstention politique son décès physique (1824). Transition au profit de son frère Charles d’Artois (Charles X), ne modifie rien de prime abord. La chambre retrouvée consolide le triomphe des ultras. MAIS le très réactionnaire nouveau souverain ne tarde pas à accentuer le virage conservateur de la monarchie : le premier signe = son sacre solennel dans la cathédrale de Reims, symbole anachronique qui prend comme référence le Moyen-âge. Mais la dimension mystique et divine de la monarchie ne fonctionne plus.

Le durcissement ultra devient manifeste avec un 1er épisode = loi d’indemnisation du milliard des immigrés adoptée en 1815. Loi qui vise à dédommager les royalistes spoliés par la Révolution victimes de leur fidélité au roi, dont les biens ont été vendus comme biens nationaux. Cette loi est mal comprise : en réalité, le fait d’indemniser les gens lésés pendant la Révolution implique nécessairement qu’ils n’ont plus aucune justification à demander la restitution des biens perdus. Vise aussi à rassurer définitivement les acquéreurs de biens nationaux sur la pérennité de leur droit de propriété = loi relativement consensuelle. MAIS elle n’est pas comprise comme une mesure d’apaisement, plutôt comme une faveur unilatérale au profit des ultras. Toujours en 1825 est adoptée la loi du sacrilège : elle punit de mort théoriquement les profanateurs d’hosties. Châtiment inapplicable = exemple même d’une mesure parfaitement performative.  Loi qui fait sensation mais qui à l’arrivée ne donne rien.

1826 : projet de rétablir le droit d’ainesse chez les nobles. Opposition de la part de ces mêmes nobles, qui ont intégré les valeurs révolutionnaires.

1827 : rétablissement de la censure, garde nationale de Paris est dissoute : on s’est aperçu que ses rédacteurs avaient des sentiments assez peu favorables au roi.

L’ensemble de ces décisions, qui n’ont pas vraiment de portée réelle, est tout de même catastrophique pour l’image du régime. Impopularité croissante, forte opposition. Les ultras perdent les élections de novembre 1827, et Villèle est contraint de rendre sa démission. Fin de la carrière politique de Châteaubriand.

Le suicide du régime

Les ultras ont perdu les élections législatives de 1827. Charles X nomme à la tête du gvt le Vicomte de Martignac, un constitutionnel qui tente de mener une politique du juste milieu. Mais il se trouve bientôt en butte à une coalition des extrêmes, pratiquant la politique du pire. Les ultras à droite, les libéraux à gauche se haïssent, ils ne sont jamais d’accord SAUF concernant leur commun désir de renverser Martignac. Résultat : ce dernier se retire dès 1829.

Charles X lui donne pour successeur l’un de ses intimes, le prince Jules de Polignac. Il incarne l’idéal extrémiste ultra, minoritaire et très impopulaire. Logiquement, sa désignation suscite la méfiance des députés envers la politique royale. Manifeste des 221. Charles X répond à cette protestation en prononçant la dissolution de la Chambre. Nouvelles élections en juillet 1830, résultat contrariant : remportées largement par l’opposition, qui accroît même le nombre de ses sièges. Charles X ne fait pas profil bas, il se croit populaire et soutenu par l’opinion publique grâce au succès de l’expédition d’Alger. L’armée française s’empare de la ville. Adversaire non redoutable : on se dit que l’armée française est formidable. Charles X s’obstine à vouloir imposer sa volonté. Inconscient du péril, il publie 4 ordonnances en juillet 1830 :

  • Suspens liberté de la presse
  • Il dissout la chambre qui vient d’être élue
  • Modifie le calcul du sens électoral : on peut priver du droit de vote une fraction importante de la bourgeoisie, que le roi pense mal pensante. Il essaie de dissoudre l’électorat
  • Nouvelles élections pour la Chambre

Aussitôt ces ordonnances connues dans Paris, ça ne passe pas du tout. La population dresse des barricades pour défendre la Charte, dans une mixité sociale révélatrice de l’unanimité que le régime a suscité à ses dépens. Bourgeois, étudiants et ouvriers affrontent des forces de l’ordre qui combattent mollement l’insurrection. Militaires = seule force disponible car la garde nationale a été dissoute. Une partie des anciens gardes se retrouve même sur les barricades avec leur uniforme et leur fusil. 3 jours d’émeute du 27 au 29 juillet : Charles X abdique et part en exil en Angleterre, puis en Autriche.

Met un terme sans gloire au règne incertain de la branche ainée des Bourbons.

II – LA MONARCHIE DE JUILLET

  1. Une mise en place difficile

Un détournement de révolution

En vérité les trois glorieuses  =/= révolution brutale et sanglante. L’émeute est demeurée circonscrite à la capitale. Ayant perdu le contrôle de Paris après qq affrontements, Charles X a très vite renoncé à engager une escalade de la répression. Le souverain a moins été renversé qu’abandonné. Par qui le remplacer ?

Le peuple parisien acclame la République, parfois Napoléon II, qui est loin, sa venue nécessite des négociations. Quant à la République, cette perspective effraie la bourgeoisie, elle aussi montée sur les barricades mais qui redoute les conséquences sociales de cet épisode. Pas de volonté de faire comme en 1793. Bcp de gens se souviennent des charrettes emmenant les prisonniers à la guillotine.

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