LA REVOLUTION FRANCAISE (1789-1799) : UNE HISTOIRE TOUJOURS VIVANTE
TD : LA REVOLUTION FRANCAISE (1789-1799) : UNE HISTOIRE TOUJOURS VIVANTE. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar insaf99 • 9 Mai 2019 • TD • 7 087 Mots (29 Pages) • 716 Vues
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LA REVOLUTION FRANCAISE (1789-1799) : UNE HISTOIRE TOUJOURS VIVANTE
Cours N°1
- Introduction générale
- 🡪La Révolution française : une histoire toujours vivante ?
- Que devons-nous à la Révolution française ?
- Lors des « Printemps Arabes », en 2011 = références à la Révolution française 🡪 en Tunisie, quand Ben Ali est parti, on a parlé de « 14 Juillet tunisien »
- 🡺 La Révolution française a une dimension universelle : DDHC, de 1789
- Que nous reste-t’il aujourd’hui ?
- Des symboles : *La Marseillaise (originalement « Le chant de guerre pour l’armée du Rhin, 1792), *Les trois couleurs : une cocarde initialement, apparue à Paris en Juillet 1789🡪 Blanc = monarchie, bleu et rouge = couleurs de Pairs (hypothèse la plus retenue). Ou les couleurs de l’Amérique (qui a fait sa Révolution en 1776). * Marianne : Allégorie de la liberté et de la République, créée en 1792 sur le sceau officiel de l’Etat 🡪 une femme, avec un bonnet phrygien (bonnet porté par les esclaves affranchis sous l’Antiquité). * L’image du peuple souverain : se traduit dans des évènements, un en particulier= le 14 Juillet, prise de la Bastille. (En soi, un évènement minime : 7 prisonniers libérés…) 🡪Apprentissage de la Démocratie (apprentissage de l’élection, apprentissage d’une nouvelle sociabilité- donc l’expérience des clubs et des sociétés populaires, qui discutent des lois, et rédigent des pétitions-)
- 🡺 C’est la transformation complète d’une société = passage d’une société d’ordres (Clergé et Noblesse, qui sont privilégiés, et le Tiers-Etat, aussi appelé les « roturiers ») à une société d’individus.
- Le Tiers-Etat représentait 98% de la population.
- Ces individus passent du statut de Sujet du Roi à celui de Citoyen (qui a des droits)
- Ces droits ont été proclamés dans 3 déclarations successives : 1789, 1793 et 1795.
- Le statut de la loi change aussi. 🡪 Sous l’ancien régime, tout droit, tout édit, émanait du Roi
- Avec la Révolution le droit provient de la Volonté Générale : le peuple, par ses représentants, établit les lois
- La Révolution marque aussi la fin des privilèges (= droits particuliers), qui avantageaient Clergé, Noblesse, mais aussi des villes (exonérées d’impôts), des corporations de métier, ou des provinces.
- Le droit est laïcisé sous la Révolution française aussi : l’idée de blasphème, de crime contre Dieu, n’existe plus, est abolie.
- Il reste aussi des ombres à cette Révolution : *Une violence inouïe, tournant parfois à la guerre civil🡪 200 000 morts en Vendée, ou encore la Terreur (1793-1794). *La promesse de l’égalité n’a pas été appliquée pour tous : Pas pour les femmes, ni pour les esclaves dans les colonies : Saint-Domingue = abolition de l’esclavage éphémère ( entre 1794 et 1802)
- Comment étudier la Révolution française aujourd’hui ?
- 🡪 Etudier la dynamique révolutionnaire, càd se plonger dans le flot de la Révolution, année par année🡪Comment tout s’est organisé (rien n’était prévu, pas de programme révolutionnaire)
- 🡪Etudier les imaginaires pendant la Révolution, càd que la Révolution n’a pas été que politique, mais aussi culturelle = La Régénération (Créer un espace et un temps nouveau, par exemple changer la manière de compter le temps= le calendrier révolutionnaire, un nouveau calendrier annuel aussi, l’an 1 étant 1793 🡪 Napoléon abolira tout ça. On supprime aussi les noms de ville commençant par « Saint »)
- 🡪Les imaginaires laissés par la mémoire, surtout l’imaginaire de la Révolution au cinéma : La Marseillaise, de Jean Renoir (1938), et L’Anglaise et le Duc, de Rohmer (2001)
- Aux origines d’une révolution
- De fortes tensions sociales
- Une crise financière non résolue
- Sous le règne de Louis XVI, la France connait une grosse crise financière
- 🡪 A cause des dépenses de guerre : La Guerre de Sept Ans (1756-1763), Guerre d’Amérique (1778-1783)🡺 Le budget de l’Etat connait un déficit abyssal
- Du coup, on veut rembourser les dettes, donc on augmente les impôts
- *Les impôts sous l’Ancien Régime : Les impôts directs : La « Taille », qui pesait sur la terre essentiellement, la propriété foncière🡪 Prélevée uniquement sur le Tiers-Etat. La « capitation », qui pesait sur tous les français, mais inversement proportionnel sur le revenu : les nobles étaient peu exemptés sur cet impôt. Les impôts indirects : La « Gabelle », impôt sur le sel. Les « Aides », impôt sur les boissons (vignasse, etc…)
- Face à cette situation, les ministres des finances successifs essayent de trouver des solutions : Le premier à s’y attaquer est Necker (banquier suisse), au début des années 1780🡪 Il creuse la dette, mais évite de créer de nouveaux impôts ; il est populaire auprès des pauvres, mais très peu auprès des nobles. Il publie en 1781 un compte-rendu au Roi, disant que la dette s’explique par les dépenses excessives de la cour (dépenses liées aux pensions octroyées aux nobles).
- Cela provoque un scandale, car cela accable la Cour et surtout les Nobles 🡪 Ces derniers font pression sur le roi pour que Necker démissionne : Il sera renvoyé
- La deuxième solution, augmenter les impôts, est expérimentée par Calonne, qui, lui, propose de créer un nouvel impôt plus égalitaire, la subvention territoriale, qui est un impôt sur la terre, la propriété foncière, prélevé sur tous les ordres, en incluant la Noblesse et le Clergé.
- 🡪 Il y a des résistances : toutes les lois officielles, pour être adoptées, devaient être approuvées par des « Parlements », des sortes de cours de justice chargées d’enregistrer les lois, et dont les magistrats étaient des nobles🡪 La Noblesse de rober… Ce projet est donc naturellement rejeté.
- Le ministre des finances essaye donc de contourner les Parlements
- Le roi convoque une assemblée de notables (1787 toujours), rassemble des bourgeois, des nobles et des ecclésiastiques.
- Elle résiste à son tour🡪 blocage complet🡺 Que faire ?
- Calonne démissionne…
- Il y a donc un nouveau ministre : Brienne, archevêque de Toulouse
- Il se heurte à nouveau à la résistance des parlements🡪 les projets de réforme sont donc à nouveau en panne 🡪 blocage de merde
- Seule solution pour Louis XVI = Il convoque les Etats Généraux en Août 1788 pour mai 1789
- C’est quoi les Etats Généraux ? 🡪 Une assemblée qui représente les 3 ordres (préalablement élus) 🡪 C’est une instance de conseil du Roi
- Il ne se sont jamais réunis depuis 1614
- Des rébellions populaires
- Toute la fin de l’Ancien Régime est ponctuée de Micro-émeutes dans les villes ou dans les campagnes : 3 000 émeutes populaires entre 1760 et 1789.
- On se révolte contre qui/quoi ? 🡪 Contre les impôts !
- Ce sont des émeutes antifiscales, et en particulier contre la Gabelle = des attaques contre les « gabelous » (agents récoltant cet impôt)
- Un autre impôt très impopulaire 🡪 L’« octroi », impôt prélevé sur les marchandises qui rentraient dans Paris : Il y avait un mur ( Mur d’octroi) entourant Paris et qui permettait de récolter cet impôt, avec des portes. 🡪 « Le mur murant Paris rend Paris murmurant »
- On se révolte aussi pour d’autres raisons : les émeutes de subsistances/ frumentaires
- 🡪 Des émeutes liées au prix du blé ou du pain.
- Ces émeutes sont le plus souvent non-violente, mais ont pour but de limiter la hausse du prix du pain. 🡪 Ces populations mettaient en place une autre économie, une « économie morale », permettant à chacun de vivre correctement 🡺 la communauté fixe le prix, et non l’offre et la demande.
- 70% de femmes dans ces émeutes de subsistance
- Et enfin les émeutes anti-seigneuriales, contre les nobles et les impôts seigneuriaux.
- Il y avait plein d’impôts collectés par les nobles.
- L’émergence de l’opinion et la critique du pouvoir
- L’espace public de l’opinion
- C’est au XVIIIème siècle qu’apparait cette idée d’opinion publique.
- 🡪 C’est quoi l’espace publique de l’opinion ? 🡺 C’est des lieux où des individus peuvent faire un usage public de leur raison, càd émettre une critique du pouvoir🡪 Dans les cafés (Le Procope), les salons, fréquentés par certains philosophes des Lumières, comme Le Salon de Mme Geoffrin, fréquenté par Voltaire, Diderot, D’Alembert ou Marivaux, ou encore les Académies, qui se créent aux XVIIIème siècle en Province.
- Ces académies proposent des concours (Académie de Dijon, DOFIH, Rousseau)
- Les opinions s’expriment aussi dans les loges maçonniques.
- L’opinion publique apparait donc dans ces années, et se cristallise sur un certain nombre d’affaires, des controverses 🡪 L’affaire Calas (Toulouse, 1762), dans laquelle Voltaire intervient et publie son Essai sur la Tolérance : ça a lieu à l’occasion de la mort d’un jeune Toulousain, Calas, fils de protestant, et dont le père est accusé de cette mort ; Toutes les apparences sont contre lui. En fait, Calas s’est suicidé, mais les suicide est très très mal vu🡪 son père a donc maquillé le suicide en crime (son fils était devenu catholique) 🡺 vu le contexte religieux tendu, c’est une vengeance contre les protestants. La famille de Calas envoie un appel auprès de Voltaire, afin qu’il intervienne. Il découvre la vérité, et rédige son Essai sur la Tolérance, en 1763.
- Que lisait-on à cette époque ?
- Est-ce que les Lumières (Rousseau, Diderot, Voltaire, D’alembert, Montesquieu) ont produit la Révolution ou pas ?
- 🡪 Ils n’ont eu qu’une influence indirecte sur les esprits, l’opinion publique 🡺 leurs ouvrages ont eu un public très limité : L’Encyclopédie (1751) n’a été que peu diffusée...
- Plutôt une influence indirecte, seulement les grandes idées ont circulé : La tolérance religieuse, la séparation des pouvoirs, les hommes ont tous des droits naturels.
- Au-delà de ces philosophes connus de ouf, il y en a de moins connus mais ayant plus de succès à cette époque : Les « Secondes Lumières », les « Rousseau des ruisseaux » 🡪 Littérature érotique, voire pornographique🡪 Littérature libertine : « Thérèse philosophe », racontant la relation entre une fidèle catholique et son confesseur
Cours N°2
- Lé désacralisation de la monarchie
- Désacralisation ? Suppose que la monarchie ait été sacrée
- 🡪 Le roi est perçu comme le représentant de Dieu sur Terre, il est donc sacré
- « Religion royale », se manifestant dans plusieurs rituels : cérémonie du sacre, funérailles royales, et entrées royales
- Au 18ème, ce système entre en crise : les funérailles, ont moins de pompes, et les entrées royales sont de plus en plus rares
- De plus, traditionnellement, le pouvoir magique du roi se manifestait lors du « toucher des écrouelles », souvent le lendemain du sacre, et supposé montrer le pouvoir tomaturgique du roi = guérir les malades
- Le roi, touchant ces plaies en invoquant Dieu, était censé guérir les malades : « Le roi te touche, Dieu te guérit »
- Au 18ème, la formule se modifie : Louis XV, au début du règne dit : « Le roi te touche, Dieu te guérisse » 🡪 signe de la désacralisation de la monarchie
- Autre symptôme de cette désacralisation : la diffusion de plus en plus grande de discours critiques envers le Roi
- Le premier à être critiqué de la sorte : Louis XV, dès les années 1750, voit circuler des « mauvais propos »
- On lui reproche d’être un libertin, de ne pas se soucier du petit peuple. Il y a également une rumeur, la « rumeur des enlèvements d’enfants », à Paris.
- Traditionnellement, la police arrêtait les enfants vagabonds. Il y a une vague d’arrestations d’enfant. La rumeur dit que le roi les a fait enlever afin qu’il puisse les saigner afin d’utiliser leur sang pour guérir
- Louis XVI et Marie-Antoinette voient aussi proliférer les « mauvais propos », touchant moins à la politique qu’à leur vie privée. Epoux en 1770, et naissance de leur premier enfant royal en 1778, Marie-Thérèse.
- La rumeur circule que le roi serait impuissant.
- Une fois le premier garçon né, en 1781, deuxième rumeur : Louis XVI n’est pas le père.
- D’autres rumeurs circulent sur le libertinage de Marie-Antoinette, d’avoir une vie dissolue, des amants, quitter Versailles pour aller à Paris, et on l’accuse en particulier d’avoir souvent son beau-frère, Charles d’Artois, frère de Louis XVI
- Un pamphlet publié à l’étranger circule clandestinement : Les amours de Charlot et Toinette
- On accuse également la reine d’être dépensière, et de contribuer à la dette publique et à la crise financière
- Du coup, lors d’une exposition de tableaux au Louvres, un visiteur, sur un portrait de la reine, affiche un placard : « Madame Déficit », en 1787
- Toutes ces rumeurs sur la reine dépensière, frivole et libertine vont s’amplifier sous la Révolution, ainsi que les pamphlets
- Un contexte révolutionnaire : les « révolutions atlantiques »
- La Révolution française n’est pas la seule du tout à cette époque
- *La révolution américaine (1773-1783), une sorte de guerre d’indépendance et de guerre civile 🡪 Guerre contre l’Angleterre, dirigé par George III 🡺 1776, Déclaration d’indépendance américaines
- Brissot, fondateur des Girondins, a le modèle de la République américaine
- *La Révolution dans les Provinces-Unies (1783-1787)🡪 important car les patriotes hollandais, après cette révolution, se sont exilés en France, et sont présents pour la Révolution française
- *La Révolution du Brabant (Belgique, 1787-1790), nommé alors Pays-Bas Autrichiens🡪 influence l’un des journaux révolutionnaires : « Les Révolutions de France et de Brabant »
- Chapitre I : L’année 1789, comment entre-t-on en révolution ?
Introduction :
- *Le sens du mot « révolution » change au 18ème : traditionnellement, c’est la rotation d’un astre autour de lui-même. Transposé en politique, cela signifie, jusqu’au 18ème siècle, un « retour à la normale » 🡪 La Glorieuse Révolution en Angleterre, 1688
- Au 18ème, le sens du mot change avec la Révolution Américaine, puis la Révolution Française : il signifie désormais un changement radical, de l’ordre politique, et/ou social
- Idée de créer qqc de radicalement nouveau
- * La Révolution n’était pas inéluctable, écrite à l’avance ; cela a été une dynamique
- *La Révolution a été multiple, c’est-à-dire qu’elle a été à la fois juridique (les élites à Versailles), mais aussi une Révolution populaire, avec des journées révolutionnaires et émeutes rurales🡪 la révolution est une dynamique entre ces deux phénomènes
- * Enfin, la Révolution est incompréhensible si on ne prend pas en compte les résistances à cette Révolution, la contre-Révolution
- Autour des Etats Généraux : aspirations et conflits
- Quel cadre pour les Etats Généraux ?
- Louis XVI a décidé de convoquer les Etats Généraux pour Mai 1789
- La question : A quoi doivent servir ces Etats Généraux (EG)🡪 plusieurs réponses :
- * c’est juste une Assemblée consultative, vision traditionnelle
- * vision de 1789 : une Assemblée représentative, censée représenter la nation 🡪 Comment le représenter ? Quelle part pour le Tiers-Etat ?
- Traditionnellement, un tiers clergé, un tiers Noblesse, un tiers Tiers-Etat
- L’idée est de représenter de manière double le Tiers-Etat (98% de la pop)
- Le Parti Patriote défend cette idée : Robespierre défend cette idée, mais aussi une partie de la Noblesse libérale : Lafayette, Duc d’Orléans
- Quelques représentants du Clergé : Abbé Sieyes, Qu’est-ce que le Tiers-Etat?, 1789
- Il dit que le Tiers-Etat est tout, alors qu’il n’était rien, et il aspire à devenir quelque chose
- Il accuse la Noblesse d’être un parasite dans le corps de la nation, et est le seul à exiger de fonder une constitution pour le royaume
- Le roi accorde le doublement des représentants du Tiers-Etat aux Etats généraux
- Mais va-t-on voter pour tête ou pour ordre ? Cela change tout
- Pour convoquer les Etats Généraux, il faut élire des représentants --< élections par ordre au niveau de chaque baillage (circonscription administrative)
- Mais qui peut voter ? Les élections se font assez largement : être un homme, plus de 25 ans, payant un petit minimum d’impôts
- Même des femmes célibataires ou veuves ont pu voter
- Pendant les élections, les électeurs rédigent les cahiers de doléances
- Par ordre également, au niveau de chaque village, ou dans les villes, par corporation (pour le Tiers-Etat)
- Ils sont intéressants car ils permettent de refléter l’opinion public à la veille de la Révolution
- Les cahiers de doléances : une société sous tension
- Ces cahiers sont-ils une bonne représentation de la société de la fin de la révolution
- Un tiers des lecteurs du Tiers-Etats y ont participé🡪 via des intermédiaires culturels : notaire, avocat, magistrat, ou le curé, l’instituteur
- Est-ce sue c’était vraiment spontané ?
- 🡪 Beaucoup de cahiers modèles avaient circulé !
- Cahiers de doléances🡪 revendications très concrètes, très matérielles. Et surtout l’idée de mettre un terme aux privilèges, et aux abus, à l’arbitraire.
- Une revendication politique : demande du suffrage par tête
- Emeutes à la ville, émeutes à la campagne
- Au printemps 1789, on assiste à une recrudescence des émotions populaires, donc des émeutes, d’abord des émeutes liées au prix du pain et du blé🡪 émeutes frumentaires
- Mauvaises récoltes pendant l’été 1789, donc augmentation des prix, qu’on ressent le plus au Printemps
- En plus, on note les émeutes anti-seigneuriales se traduisant par le refus de payer les droits seigneuriaux, en particulier le cens
- Ce qu’il y a de nouveaux, c’est des émeutes liées à des conflits du travail, et portant sur la question du salaire ouvrier
- Au 18ème siècle, les gens vivant dans les villes sont minoritaires, donc cela ne concerne pas des masses de gens, mais c’est spectaculaire 🡪 à Paris, Faubourg Saint-Antoine, dans une manufacture de papier peint, la manufacture Réveillon. On appelle cette émeute l’émeute Réveillon : 300 morts…
- Cette émeute a lieu en Avril : elle a pour objet la question du salaire des ouvriers, et plus précisément ils ont entendu le patron dire que les ouvriers pouvaient très bien vivre avec 15 sous par jour
- 🡪 Grande violence, pillage de la manufacture, destruction de machines, incendie de la manufacture
- Mais cette émeute se politise : les émeutiers disent agir au nom du Tiers-Etat🡪 Ils s’inscrivent dans un contexte politique = ils fabriquent un mannequin représentant leur patron, puis le brûlent
- « Au nom du Tiers-Etat, justice est rendue »
- 🡺 Emeute pré-politique
- C’est dans ce contexte que se réunissent les Etats Généraux
- La Révolution juridique de Mai jusqu’à Juillet 1789
- Ou Comment les Etats Généraux deviennent graduellement Assemblée Nationale Constituante ?
- Les députés aux EG
- Ils sont 1300 députés aux EG : la moitié du Tiers-Etat
- Une moyenne d’âge des députés de 46 ans, donc plutôt vieux
- Mais les plus vigoureux et connus sont des jeunes : Robespierre, 31 ans
- *Au niveau du clergé : 🡪 bas-clergé = prêtres de paroisses modestes : Abbé Grégoire, il va combattre pour l’égalité juridique des religions, lutter pour l’émancipation des esclaves noirs, etc
- *Au niveau de la Noblesse : 🡪 Haute Noblesse = Noblesse d’Epée, noblesse militaire, la plus ancienne, titrée, et riche 🡪 celle qui résistera le plus à la Révolution, mais il y a des divisions : noblesse libérale (patriotes), ou révolutionnaire
- *Au niveau du Tiers-Etat : 🡪 dominent les hommes de lois (avocats, magistrats) = Robespierre, avocat à Arras. Mounier, avocat favorable, puis contre-révolutionnaire
- Seuls 10% des représentants du Tiers-Etat sont des paysans, aucun ouvrier, artisan.
- Comment devient-on révolutionnaire ?
- Ils sont devenus révolutionnaires graduellement, poussés par les pressions populaires, et par le blocage avec les ordres privilégiés
- 4 Mai 1789, les députés assistent solennellement à une cérémonie religieuse, puis, le 5 Mai, ils se réunissent tous en présence du roi, dans la Salle des Menus-Plaisirs.
- Au centre se trouve le roi Louis XVI, sur un trône, et à sa droite il y a le Clergé, à gauche la Noblesse, et en face les Députés du Tiers-Etat
- Première petite tension : au passage du souverain, les députés du Tiers-Etat (T-E) refusent de s’agenouiller.
- Autre tension : discours de Necker et Louis XVI mal accueillis car ils n’évoquent pas la question du vote par tête ou par ordre
- Dès le 6 Mai, les députés du T-E demandent à ce que la vérification des pouvoirs se fassent en commun, tous ensemble, et non par ordre
- C’est là qu’est la première rupture : les députés du T-E prennent comme nom le nom des Communes, emprunté aux anglais 🡪 ils se considèrent comme une Assemblée représentative
- Dans les jours qui suivent, ça s’envenime : Noblesse et Clergé ne veulent pas débattre ensemble, mais de leur côté, alors que le T-E veut des débats communs
- Les députés du T-E changent encore de nom le 17 Juin, et se nomme Assemblée Nationale.
- Une partie du Clergé se rallie au T-E le 19 Juin
- Louis XVI pète une durite : le 20 Juin, il ordonne de fermer la salle de réunion des Menus-Plaisirs
- 20 Juin = les députés de l’Assemblée Nationale (T-E et un peu de Clergé) se réunissent dans la salle du Jeu de Paume, et prête le serment du Jeu de Paume, consistant à ne pas se séparer jusqu’à ce qu’une Constitution soit établie
- C’est là que commence la vraie révolution, dont sont conscient les contemporains
- *Tableau de Jacques-Louis David, Serment du Jeu de Paume
- Connivence, unité entre les membres de l’Assemblée
- Au centre, debout = Bailly, futur maire de Paris
- Au centre à gauche : Don Gerle, représentant le clergé régulier, l’Abbé Grégoire, clergé séculier, et Saint-Etienne, protestant 🡪 unité religieuse
- Barère, le personnage en train d’écrire, est le créateur d’un journal révolutionnaire, est là pour montrer que c’est un moment historique
- 🡪 Vent, parapluie qui s’envole, rideaux au vent : c’est la tempête 🡪 tempête de la Révolution
- Il y a un con à droite à l’extrémité : pour montrer qu’il y a des désaccords, mais qu’ils vont se faire casser la gueule
- Sur ce, Louis XVI, le 23 Juin, décide de se rendre à Versailles, auprès de l’Assemblée Nationale, pour tenir une séance royale, et déclare illégale toutes les mesures prises depuis le 17 Juin.
- Il intime l’ordre aux représentants du T-E de se séparer, chaque ordre séparé
- C’est à ce moment que Mirabeau prend la parole : « Nous sommes ici par la volonté du peuple, et nous ne quitterons nos places que par la force des baïonnettes. »
- Les choses se compliquent un peu. Louis XVI, le 27 Juin, demande à la Noblesse et au Clergé de se réunir avec le T-E
- Le mot Révolution est prononcé, et l’Assemblée devient Assemblée Nationale Constituante le 9 Juillet
- La Révolution populaire : l’été 1789
- Evènements parisiens et révolutions municipales
- *- Rumeurs et premiers troubles
- Louis XVI rassemble des soldats autour de la capitale
- Donc une rumeur circule selon laquelle les députés vont être pris en otage, et que la capitale va être assiégée
- Louis XVI déconne encore une fois : Le 12 Juillet, on apprend le renvoi de Necker, très populaire
- La foule se rassemble et promène pacifiquement un buste de Necker
- C’est à ce moment que les troupes royales chargent la foule, qui commencent à piller des armureries pour s’armer
- Une fois la foule armée, elle s’attaque à des lieux symboliques, comme les barrières d’octroi : la foule met le feu à une de ces barrières
- Le couvent Saint-Lazare est aussi pillé : on pille la farine, le vin, le 13 Juillet
- * Prise de la Bastille
- Dans la foulée des émeutes de la veille, la foule continue de chercher à s’armer. Par conséquent, on vise les lieux où sont rassemblées en masse des armes, comme les Invalides, assiégés par la foule, ainsi que la Bastille
- Ce siège de la Bastille s’opère dans la violence, il y a des morts. Le gouverneur de la Bastille, Delaunay, résiste à la foule et ordonne à ses troupes de tirer sur la foule, attisant la colère de la foule
- Sur le plan matériel, la Bastille est inutile et l’évènement est dérisoire.
- Mais sur le plan symbolique, c’est capital. Les révolutionnaires transforment la prise de la Bastille en chute de la féodalité, et la chute de l’arbitraire
- Comment vont-ils faire faire pour changer la portée de cet évènement ?
- Par tous les moyens possibles : théâtre, gravures, par la presse, médailles pour les « vainqueurs de la Bastille », des messes à la mémoire des « martyrs de la Bastille » 🡪 ça devient un évènement national
- Cela se diffuse aussi par des objets reliques
- Les révolutionnaires ordonnent la démolition complète de la Bastille
- On utilise donc les pierres de la Bastille pour fabriquer des maquettes miniatures, vendues à travers le territoire
- Cet évènement montre l’importance la violence populaire qui est une violence punitive qui imite la justice d’Ancien Régime pour viser les ennemis de la Révolution
- On vise aussi l’organe coupable : doc 5, une des victimes avec du foin dans la bouche
- On met en scène son crime
- * les Révolutions municipales :
- Face à ces évènements, l’élite du T-E prend peur et décide de prendre le pouvoir
- Ils constituent un comité permanent, c’est-à-dire une nouvelle municipalité
- Il décide aussi d’établir une milice citoyenne, la garde nationale
- En Province aussi, révolutions municipales, à l’échelle locale, les bourgeois constituant des comités permanents
- 🡪 La Grande Peur également.
- Commentaire de documents : De la Grande Peur à la Nuit du 4 Août
Cf Polycopié
- La Grande Peur de 1789
- Cf Commentaire
- Un nouvel ordre politique encore fragile
- Abolir
- Cf commentaire encore
- Fonder
- 🡪 La DDHC, de 1789
- Sa fonction d’origine est d’être le préambule de la future constitution., achevée en 1791
- C’est quoi une DDHC ? 🡪 Une déclaration qui rappelle les grands principes d’organisation de la société, mais aussi de déclarer le droits naturels et universels de l’Homme et du citoyen.
- Les citoyens sont les Hommes réunis en société.
- Selon son préambule, la DDHC a pour but de garantir les droits naturels et les libertés de l’Homme.
- 🡺 Cette DDHC ne suit pas toujours un ordre très précis
- Que contient-elle ? 🡪 Les droits de la nation (souveraineté, séparation des pouvoirs, contrôle sur les pouvoirs), elle réaffirme aussi les droits de l’individu = liberté (religieuse, d’opinion, d’expression), la propriété, sûreté, résistance à l’oppression. Egalité devant la loi aussi, égalité devant l’impôt, égalité devant les emplois publics.
- Plus généralement, elle garantit la protection contre l’arbitraire
- * Qu’est-ce qui fait le pont entre les droits de la nation et les droits de l’individu.
- 🡪 C’est la loi = la nation souveraine, par la représentation, contribue à faire les lois. Les droits de la nation sont donc liés avec les droits des individus.
- Les premiers clivages politiques
- Ces premiers clivages apparaissent à propos de la place du roi dans les futures institutions.
- L’Assemblée Nationale a déclaré que la Nation était désormais souveraine.
- 🡪 Comment concilier d’une part souveraineté nationale, et d’autre part souveraineté royale ?
- C’est sur la place et les pouvoirs du roi que vont se diviser les révolutionnaires
- C’est à ce moment-là que naissent en France la droite et la gauche.
- La droite défend un pouvoir royal fort, alors que la gauche défend un pouvoir royal plus faible.
- Les débats portent aussi sur l’organisation des pouvoirs, et en particulier sur le pouvoir législatif.
- Le but de l’Assemblée est de voter une constitution, et de définir en particulier le pouvoir législatif. La question se pose s’il faut une chambre, ou deux chambres, comme au Royaume-Uni (Chambre des Lords, et Chambre des Communes)
- Le principe d’une seule chambre représentative a été adopté 🡪 monocamérisme.
- Se pose aussi la question des relations entre le roi et le pouvoir législatif 🡪 Le roi peut-il s’opposer aux lois ? 🡪 Question du Veto Royal sur les lois
- Les députés sont divisés : 2 hypothèses = * Veto absolu, le roi fait ce qu’il veut sur les lois. * Veto suspensif, ou le roi suspend pendant une période.
- Plusieurs groupes politiques s’affrontent au sein de l’Assemblée = des tendances politiques 🡺
- * Les Noirs = des contre-révolutionnaires, très à droite, hostiles à tous les principes de la Révolution 🡪 Abbé Maury, Mirabeau-Tonneau
- * Les Monarchiens = centre-droite, favorables à une Révolution très limitée, et un pouvoir royal fort, à l’anglaise 🡪 Mounier
- * Les Patriotes (majorité des députés) = révolutionnaires modérés, favorables au suffrage censitaire. 🡪 Abbé Sieyes, La Fayette
- * Les « démocrates » = extrême-gauche, favorable au suffrage universel masculin, à la souveraineté du peuple, hostile à tout droit de Veto royal. 🡪 Robespierre
- Il y a donc des tensions à l’intérieur et à l’extérieur de l’Assemblée, beaucoup de débat sur le Veto (septembre 1789)
- La persistance des troubles : Les journées d’octobre 1789
- Journées d’émeutes dominées par les femmes
- Pourquoi les femmes ?
- A cause de la crise frumentaire, et l’augmentation du prix du pain.
- Mais elles défendaient aussi autre chose.
- Il faut revenir au refus du roi de sanctionner (=signer, approuver) la DDHC et l’abolition des privilèges.
- Un élément déclencheur = le fait que l’on apprenne, le 5 Octobre 1789, à Paris, que les soldats du roi auraient piétiné une cocarde tricolore. On raconte même qu’ils auraient porté une cocarde noire.
- Comment ça se passe ?
- Le 5 octobre, un cortège de femmes se rassemble près de l’Hôtel de Ville. Sont présentes les Dames de la Halle.
- Elles se rassemblent, réclament du pain, s’arment, prennent des canons de la garde nationale, constitué en juillet 1789, et décident de se rendre à Versailles pour faire pression sur le roi.
- Sur ce, La Fayette (chef de la garde nationale), décide de faire escorter le cortège par la garde nationale jusqu’à Versailles
- Louis XVI et Marie-Antoinette sont complètement ailleurs. Le roi chasse, la reine s’occupe de ses poissons.
- Quand ils voient arriver ces femmes, ils sont sur le cul.
- Une délégation de femmes (5 parisiennes) est reçue par Louis XVI.
- A l’issue de cet entretien, le roi décide d’envoyer un stock de blé à Paris. Puis il reçoit des députés, et il leur promet d’approuver la DDHC et l’abolition de la féodalité. 🡪 1er recul du roi.
- Mais le phénomène ne s’arrête pas là, les femmes pénètrent dans l’Assemblée, s’y asseyent
- Il y a des incidents très violents avec des gardes du corps du roi et de la reine, et deux sont décapités par la foule
- Une nouvelle exigence se manifeste = la foule exige le retour de la famille royale à Paris, aux Tuileries, et aussi l’installation de l’Assemblée Nationale à Paris.
- Pourquoi ces idées ? Pour mettre sous surveillance les pouvoirs exécutif et législatif.
- 🡺 Nouvelle étape de la Révolution où les mouvements populaires provoquent une peur chez les représentants eux-mêmes.
- Les députés votent une nouvelle loi, la loi martiale, le 21 Octobre = elle permet de disperser des attroupements illégaux par des soldats, et par la force.
- Des questions en suspens
- * La question en suspens depuis le début de l’année 1789 est la question financière, la dette publique
- Personne n’a trouvé d’accord 🡪 Donc on met en place la nationalisation des biens du clergé.
- Les terres possédées par l’Eglise sont confisquées, puis vendues aux enchères par l’Etat.
- C’est à ce moment-là que l’on crée les assignats (titres de paiement représentant la valeur du bien national acheté).
- L’assignat va être utilisé comme papier monnaie, en 1790. 🡪 Chute de la valeur de l’assignat dans les années qui suivent.
- * La question de la place de l’Eglise reste encore une question pas résolue.
- * La question des relations entre Nation et Roi, comment concilier les deux ?
- * Les relations avec les monarchies européennes.
- Chapitre 2 : 1790-1791, La France Révolutionnée
Introduction
- 14 Juillet 1790 : Fête de la Fédération 🡪 « L’An I de la liberté »
- Cette célébration se fait en particulier à Paris, sur le Champ de Mars, et elle rassemble le roi, la famille royale, la garde nationale, et des citoyens.
- Ce moment commence par une messe, célébrée par un évêque, Talleyrand.
- Cette fête est censée célébrer l’unité de la nation révolutionnaire, et est restée célèbre par un serment de fidélité à la Nation, à la Loi, et au Roi.
- 🡪 La nation semble de nouveau réunie
- C’est un cliché, et derrière ce dernier, il y a déjà des résistances à la Révolution française, été des tensions assez fortes.
- Ce qui explique que certains citoyens s’arment et rejoignent volontairement la garde nationale 🡪 Les fédérés.
- Ces fédérés défendent la nation contre ses ennemis
- Et ces ennemis sont déjà là, au sein même de la famille royale = Juillet 1789, le frère même de Louis XVI, Charles d’Artois, quitte la France 🡪 début de l’émigration.
- Ils font le tour de l’Europe (Turin, Allemagne, Autriche, Angleterre)
- 🡪 Qu’en pense le roi ? On ne sait pas, il est dans un double-jeu permanent.
- La contre-révolution est là.
- Les premières violences commencent à toucher la Province, en 1790, surtout des violences entre catholiques et protestants, dans le Sud Est, vers Nîmes.
- 🡪 Bagarre de Nîmes = 300 morts.
- Ces oppositions religieuses immémoriales sont réactualisées par la Révolution.
- Les protestants se rallient à la Révolution, tandis que les catholiques (pas tous) se rallient à la contre-révolution.
- De la régénération aux tensions sociales
- Les révolutionnaires parlent de régénération = transformation radicale de la société.
- Une refonte administrative
- L’espace révolutionné
- *La Révolution Française abolit les provinces et circonscriptions administratives, et crée un nouvel espace rationnel divisé en départements, en février 1790.
- Il y a au début 83 départements.
- 1791 = Avignon devient un département, ainsi que le Comtat Venaissin
- 🡪 Comment définir les limites des départements ?
- On tient compte des traditions historiques, et donc pas de diviser la France avec des formes géométriques.
- Grosse lutte pour choisir le chef-lieu de département.
- On découpe le département en districts, cantons, et communes.
- A chaque échelle, une administration élue.
- La justice et le droit réorganisés
- Suppression de la justice ecclésiastique, seigneuriale
- Suppression des parlements
- Création de tribunaux à chaque échelle administrative 🡪
- * Au niveau du canton = justice de paix, pour les petites affaires entre voisins, etc…
- * Au niveau du district = Tribunal Civil, pour juger des affaires civiles, violences conjugales
- * Au niveau du département = Tribunal Criminel
- Une seule justice menée au nom de la nation
- Sur le plan du droit, il y a une codification des peines, rassemblée dans un grand corpus 🡪 projet de Code Civil, 1791
- Code Pénal en 1791
- Ces codes reprennent une idée des Lumières = A tout délit une peine proportionnelle.
- La guillotine est aussi inventée. Elle constitue un progrès, car la mort devient instantanée, et égalitaire = pas de modalités différentes de supplice.
- L’apprentissage de la politique
- La Révolution transforme les sujets en citoyens.
- La citoyenneté, sous la Révolution, prend plusieurs visages.
- Lesquels ? 🡪 * Le vote (et le contrôle civique des représentants, et participation à l’élaboration de la loi), la discussion publique. * les insurrections = cela aussi, c’est être citoyen. * la participation à la garde nationale 🡪 Il fallait cependant payer tout son armement, et être citoyen actif (= payer des impôts). * résistance à l’oppression. * C’est aussi participer aux grandes fêtes civiques.
- L’élection
- Le citoyen élit ses représentants politiques, mais aussi les hauts fonctionnaires, les juges, et les prêtres.
- Si bien que la pratique électorale se fait plusieurs fois par an.
- * Mais qui vote ?
- 🡪 Le suffrage est masculin. De plus, seuls les citoyens actifs peuvent voter (= ceux qui payent l’impôt). Les citoyens passifs ne peuvent pas voter. Pour être citoyen actif, il faut avoir plus de 25 ans, payer un impôt supérieur à l’équivalent de 3 journées de travail 🡪 C’est donc un suffrage censitaire très large = 4 millions d’actifs.
- Sont exclus aussi les domestiques, car ils ne sont pas autonomes.
- * Comment votait-on ?
- Le vote est un moment sacré, où les électeurs doivent prêter serment de fidélité à la loi.
- C’est un vote en communauté.
- La plupart du temps, vote à main levé, ou par acclamation.
- Pour les députés, le suffrage est indirect = Il y a une assemblée primaire (citoyens actifs), qui désignent des électeurs qui vont désigner des députés.
- Pour être électeurs, il faut payer un impôt supérieur à 10 jours de travail
- Pour être député, il faut payer beaucoup d’impôt.
- 🡪 La pyramide électorale est une pyramide sociale.
- La sociabilité
- Sous la Révolution française, cela prend la forme des clubs et des sociétés populaires.
- Clubs = lieux de rassemblement où l’on discute des affaires publiques, où l’on débat, et où l’on surveille ses représentants.
- Dans la plupart de ces clubs, il faut payer une petite cotisation
- Qu’y fait-on très concrètement ?
- On lit publiquement les lois, on discute ces lois, et on évalue leur conformité par rapport aux principes de la DDHC.
- S’il constatait un désaccord, ces clubs et sociétés envoyaient des pétitions et adresses à l’Assemblée Nationale 🡪 Participation politique inédite et intense.
- Des clubs et sociétés connus = Club des Jacobins, aussi appelé Société des Amis de la Constitution, fondé à l’automne 1789.
- Ce club essaime dans toute la France, avec des filiales en Province.
- Ces derniers entretiennent des correspondances entre eux.
- Le Club des Cordeliers, plus populaire, plus radical. Danton en faisait partie.
- Dans les quartiers populaires, se fondent des sociétés populaires.
- 🡪 Grosse densité de ces clubs.
- L’imprimé : une voix pour l’opinion publique
- * On assiste à une explosion de la presse dès la première année de la Révolution = 250 nouveaux journaux en 1789 à Paris. 400 en 1790.
- L’Ami du Peuple, fondé par Marat.
- Le Vieux Cordelier, Le Père Duchesne, par Hebert
- Il y a aussi des journaux dans les campagnes : La Feuille Villageoise
- Comment ça a marché, alors qu’une bonne partie de la population était illettrée ?
- * Les images = sont dessinées des gravures représentant les grands évènements de la Révolution Française.
- Les caricatures naissent pendant la Révolution
- La caricature vient d’Angleterre.
- La question religieuse = vers la cassure
- La Révolution instaure la liberté et la tolérance religieuse
- Liberté de culte, égalité civile, et émancipation des juifs et des protestants.
- Cependant, la réorganisation de l’Eglise catholique pose problème.
- D’abord, il faut définir le statut de la religion catholique.
- En 1790, la motion Dom Gerle, proposant de faire du catholicisme la religion de l’Etat, échoue 🡪 Le catholicisme n’est plus la religion de l’Etat.
- Que fait-on des moines et des bonnes sœurs.
- On supprime les vœux monastiques.
- 🡪 Suppression du clergé régulier.
- Le clergé séculier est totalement réorganisé, avec la constitution civile du clergé, en 1790, transformant les ecclésiastiques en fonctionnaires salariés par l’Etat, et élus par les citoyens.
- De plus, les prêtres doivent prêter serment à la loi, à la nation, et à la constitution, et ils doivent le faire publiquement
- On baisse le nombre de diocèse à 83 diocèses.
- Le lien avec le Pape est rompu.
- Le pape Pie VII s’oppose à la constitution civile du clergé.
- On assiste donc à un véritable schisme religieux, en 1791.
- L’Eglise catholique se divise en deux : clergé réfractaire, et clergé jureur.
- Première cassure dans les communautés villageoises.
- Un moment très important dans l’histoire de la Révolution.
- 🡪C’est le moment où apparait l’anti-Révolution (s’opposer à des mesures concrètes de la Révolution, et pas tout condamner en bloc).
- Société et économie : le tournant libéral
- La Révolution a été dominée par les élites bourgeoises.
- Ce sont donc beaucoup moins les artisans et ouvriers que la bourgeoisie qui triomphe de la Révolution.
- La politique économique est plutôt libérale, et reprend l’esprit des réformes économiques de la fin de l’Ancien Régime.
- On appelle ça la physiocratie = C’est comme les Lumières, mais en économie. Cela privilégie d’abord comme source de richesse la terre et le travail. De plus, il prône le principe du laisser-faire, laisser-passer.
- Ces grands principes libéraux sont appliqués par les révolutionnaires.
- Cela se traduit, pour le laisser-passer, par la liberté du commerce intérieur.
- On supprime les douanes intérieures, et on laisse le marché fixer les prix.
- Pour le laisser-faire, on voit la suppression des corporations, qui a lieu en 1791, avec la loi d’Allarde.
- Cependant, on supprime aussi le droit de grève, avec la loi Le Chapelier, en 1791. On supprime toute forme d’action collective.
- Que deviennent les impôts ?
- Graduellement, sont supprimés les impôts royaux graduellement (gabelle, taille), et on crée de nouveaux impôts, appelés contributions (souvent directes) = la contribution foncière (impôt sur la terre), contribution mobilière (sur les habitations), et la patente (impôt sur les bénéfices commerciaux et industriels).
- Un basculement : le « moment Varennes » et ses suites (été 1791)
- Dans la nuit du 20 au 21 Juin, la famille royale fuit Paris, pour s’allier avec l’Empereur d’Autriche pour reconquérir le pouvoir en France.
- Pourquoi fuit-il ?
- Depuis 1789, il y a une concurrence entre la souveraineté royale et la souveraineté du peuple.
- La fuite du roi et sa désacralisation
- Commentaire de doc
- Une rupture au sein du camp révolutionnaire
- Cette fuite divise les révolutionnaires
- Les plus radicaux exigent sa déchéance et son jugement.
- Certains parlent de république, comme Condorcet, dès 1791
- En revanche, l’idée de déchoir le roi circule beaucoup ; une pétition circule au sein du club des cordeliers, et circule au sein des sociétés populaires 🡪 30 000 signatures.
- De l’autre côté, les modérés, qu’on appelle les Feuillants, dont figure Lafayette, souhaitent rétablir le pouvoir royal, et pour cela, trouve comme subterfuge de transformer la fuite du roi en enlèvement.
- Cette fiction est diffusée par l’Assemblée Nationale, le 15 Juillet 1791 🡪 divisions fortes au sein du camp révolutionnaire.
- Les Cordeliers n’abandonnent pas sa pétition ; ils organisent une manifestation sur le Champ de Mars, le 17 Juillet 1791 (où avait eu lieu la fête de la fédération), pour signer la même pétition pour la déchéance du roi.
- La manifestation est interdite, par le maire de Paris, Bailly.
- Elle a quand même lieu. Ils sont 6 000 personnes sur le Champ de Mars, en famille = c’est, au début, pacifique.
- Mais, comme la manifestation est interdite, les troupes dispersent la foule (grâce à la loi martiale, promulguant l’état de siège) 🡪 plusieurs dizaines de morts.
- On parle des massacres du Champ de Mars.
- C’est la première fois que des révolutionnaires tirent sur d’autres révolutionnaires.
- On décide donc de mesures d’exception liberticides contre des révolutionnaires.
- Certains journaux sont fermés (L’Ami du Peuple), les presses sont brisées, des chefs de sociétés populaires sont arrêtés, comme Hebert = « Terreur Tricolore »
- 🡺 🡺 Ce sentiment d’unanimité de 1790 vole en éclat un an après.
Pourtant, à la fin de l’été 1791, on s’efforce de se réconcilier.
Le Roi est replacé sur le trône, approuve la Constitution, terminée en septembre 1791.
On élit une nouvelle assemblée : on passe de l’Assemblée Nationale Constituante, à l’Assemblée Nationale Législative.
- Girondins = révolutionnaire plutôt modéré, venant pour beaucoup de Bordeaux, et plutôt libéraux.
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