Quel équilibre européen le Congrès de Vienne a-t-il fondé ?

        Sujet 2 : Quel équilibre européen le Congrès de Vienne a-t-il fondé ?

Introduction :

        Dès la première abdication de Napoléon en Avril 1814 s’impose, pour les vainqueurs du Premier Empire, l’obligation de reconstruire l’Europe. Ainsi, ils se décidèrent à convoquer un « congrès général » destiné à réorganiser un territoire européen meurtri par vingt-deux années de guerre. Ce congrès se déroule à Vienne, capitale de l’Empire d’Autriche. Les travaux ont été dirigés par les quatre principales puissances : la Grande-Bretagne, la Russie, l’Autriche et la Prusse. Sont aussi présents plusieurs centaines de représentants et diplomates de tous les Etats existants et disparus, dont une délégation française menée par le très habile Charles-Maurice de Talleyrand, qui avait été le ministre des relations extérieures de Napoléon jusqu’en 1807.                                                                                

A partir du 18 Septembre 1814, sous la présidence du Chancelier Autrichien Metternich, les puissances vont œuvrer pour rétablir un équilibre en Europe. En effet, se demander quel équilibre européen a pu fonder le Congrès de Vienne suggère qu’il a réussi à construire un équilibre. Pourtant ce n’était pas gagné d’avance car l’Autriche, la Russie et la Prusse ne pouvaient que s’opposer dans leur désir d’influence et de gains territoriaux. Talleyrand ira même jusqu’à accuser les représentants de ces pays d’avoir fait « la guerre aux succès de Napoléon, mais non à ses intentions ». Il faut noter qu’il existe une sorte de « légende noire » autour du Congrès : il serait l’auteur d’un crime, celui d’avoir imposé l’Ancien régime sur la Révolution et il aurait complètement réprimer les peuples et leurs revendications libérales, ce qui les amènera à s’insurger plus tard. Cependant, une réalité factuelle s’oppose à cette vision : le Congrès a réussi à assurer à l’Europe un siècle entier sans guerre générale. En effet, jusqu’en 1914 et le début de la Première Guerre Mondiale, il n’y a pas eu en Europe de conflits aussi violents et globales que ce qu’on put être les guerres révolutionnaires puis napoléoniennes. Ainsi il devient très intéressant, pour comprendre quel équilibre européen va être fondé, d’analyser comment face aux intérêts divergents des principaux acteurs et les revendications libérales et nationales se développant, le Congrès de Vienne a-t-il construit une paix globale.

Pour ce faire, nous verrons l’atmosphère très particulière dans laquelle se déroule le Congrès. Ensuite nous nous intéresserons aux grands enjeux et à la réprime des revendications des peuples qui se posent. Pour finir, nous analyserons la nouvelle carte de l’Europe dessinées par le traité du 9 Juin 1815.

I/ Une atmosphère particulière

1. La plus grande réunion diplomatique de tous les temps

-Une atmosphère de réceptions brillantes, de concerts, de bals, de tables somptueuses. Ce moment viennois se voulait celui du retour à la paix. Le prince de Ligne dira même « Le congrès ne marche pas, il danse ». L’anecdote parait comique mais elle traduit la volonté de retour à la paix, qui va donc évidemment marquer fondamentalement les travaux du Congrès.

-Se réunit à Vienne les représentants de tous les pays d’Europe dont la France perdante. On y trouve aussi des représentants de groupes qui veulent faire reconnaitre leurs droits comme les juifs d’Allemagne par exemple ou encore des groupes représentant le monde de la banque. On comprend donc qu’avec tout ce monde ( environ 100 000 personnes à Vienne en tout), les négociations ne vont pas se passer sans accroc et disputes. Les représentants perdront donc beaucoup de temps dans ces négociations. Mais un évènement très spécial va les faire conclure rapidement leurs travaux…

        B) Les cent jours

-Le 1er Mars 1815, Napoléon empereur déchu, débarque en métropole ( à Golfe-Juan) avec l’ambition de reconquérir sa couronne : c’est le début du Vol de l’aigle qui le mènera à reprendre sa couronne à Paris le 20 Mars 1815. Deux mois plus tard l’Empereur joue son destin à  Waterloo le 18 Juin 1815.

- Ainsi, sous la menace du retour de l’empereur, les discussions qui ici étaient jusqu’ici quasi-stériles (cf : le leader de l’opposition à la chambre des Communes s’adressant au puissant Castlereagh et son fameux «  votre célèbre assemblée de Vienne a tant fait qu’elle a ramené Bonaparte sur la scène politique ») amenèrent à la signature de traités quelque jours avant la bataille de Waterloo.

-D’une certaine manière l’empereur a sauvé le Congrès de Vienne dont les résultats seront considérables car ayant permis une paix globale de quasiment un siècle sur le territoire européen. Finalement ce contexte de menace est très important pour comprendre l’équilibre européen que va fonder le Congrès car la peur de ce « grand bucheron de l’Europe qu’on appelait Napoléon » est plus que capitale pour les contemporains.

II/ Les enjeux et réprimes

1. La contre-révolution

-La tourmente révolutionnaire et impériale a complètement détruit les cadres territoriaux et aussi les structures sociales de la vieille Europe. Certaines monarchies veulent revenir à l’Ancien Régime et vont tout faire pour effacer des mémoires collectives la Révolution et l’Empire, c’est ce qu’on a appelé : la Contre-révolution.

- Cependant, toute cette période a réussi à mettre en place des Etats modernes bien plus efficaces que les anciennes structures. De plus, les populations se sont largement mobilisées contre le despotisme impérial et il parait impossible d’ignorer ces nationalismes naissants.

-Ainsi, le premier enjeu du Congrès est de faire oublier la Révolution mais on rentre dans un paradoxe car comment le faire quand cette période a apporté les solutions aux problèmes structurelles que connaissaient l’Europe au XVIIIè siècle. Une restauration des principes absolutistes parait très compliquée surtout en Europe de l’Ouest. En effet, Napoléon se voulant le « fils de la Révolution » a tout fait pour exporter ses idéaux notamment en terme d’égalité.

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