Le régime communiste
Fiche de lecture : Le régime communiste. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Babette86 • 28 Mai 2017 • Fiche de lecture • 3 824 Mots (16 Pages) • 512 Vues
L'actualité internationale, telle que vécue par les usag~rs des médias de masse, réserve à ceux-ci nombre de situations toutes aussi complexes les unes que les autres. À cet effet, l 'homme de la rue qui puise ses informations dans les grands quotidiens de ce monde a probablement eu la surprise de revivre récemment un conflit ayant forgé les relations internationales durant presque la moitié du XXe siècle. Ainsi, en prenant connaissance des contenus de journaux comme The New-York Times aux États-Unis, Le Monde en France, La Presse au Canada ou The Moscow Times en Russie, pour n'en nommer que quelques-uns, il y a lieu de se demander: est-ce que l 'humanité se dirige vers une autre Guerre froide? Depuis 2005, les journalistes utilisent de plus en plus l'expression « guerre froide» pour désigner un contexte international déterminé par une multitude d'événements géopolitiques et diplomatiques litigieux qui impliquent, d'un côté, la Russie et, de l'autre, certains pays occidentaux, notamment les États-Unis et l'Angleterre, mais aussi le Canada dans une moindre mesure. Soulignons d'emblée que le Canada joue un rôle plutôt effacé dans le cadre des relations qu'entretiennent ses principaux alliés, les États-Unis et l'Angleterre, avec la Russie; cependant, il se trouve indirectement engagé du fait de sa participation au sein d'instances internationales typiquement occidentales, par exemple l'OTAN et le G8. Ce qui alimente davantage cette perception d'un monde en proie à une nouvelle Guerre froide aux yeux des médias, pour la plupart occidentaux, est très certainement le contexte politique actuel en Russie, celle-ci étant souvent qualifiée d'État autocratique, voire même totalitaire!. C'est que la nouvelle façon de faire la politique en Russie, personnifiée dans les médias par le président russe Vladimir Poutine, contraste avec l'attitude de «laisser-aller» des années Eltsine et, jusqu'à un certain point, évoque des méthodes propres au régime communiste de l'époque soviétique, qui lui-même rappelait l'autocratie des tsars contre laquelle les bolcheviks s'étaient révoltés. En fait, nous avons ici deux principaux «phénomènes» avec lesquels les politiciens et les médias occidentaux doivent conjuguer: dans un premier temps, une Russie forte du commerce de ses hydrocarbures, qui, comme un géant, se relève pour peser de tout son poids dans l'arène de la politique internationale; et, dans un deuxième temps, Vladimir Poutine, un président très pragmatique mais également nostalgique de la puissante URSS, qui s'accroche au pouvoir par tous les moyens légaux tout en développant autour de sa personnalité un véritable culte2• Le résultat de ces deux «phénomènes» est que la Russie redevient, selon le contexte, un partenaire ou un adversaire que les pays occidentaux doivent de nouveau considérer dans leur manière de concevoir le monde. Cette réémergence de la Russie provoque une nouvelle donne géopolitique, qui n'est pas sans
créer des tensions avec certains pays occidentaux ayant appris à passer outre les positions d'une Russie jusqu'alors affaiblie par l'éclatement de l'URSS au début des années 1990. À cela s'ajoute « le poids de plus en plus lourd des relations internationales sur la vie des peuples [ce qui] explique aussi l'importance que prend l'information internationale dans les médias» (Tudesq, 1997, p. 15). Souvent, pour rendre plus accessibles à l'homme de la rue les événements catastrophiques et diplomatiques qui alimentent la trame événementielle de la réalité quotidienne, pour qualifier les acteurs politiques et sociaux évoluant sur la scène internationale ainsi que les relations qu'ils entretiennent entre eux, ou encorepour rendre compte d'une situation géopolitique spécifique, les professionnels de l'information recourent à différentes techniques de mise en récit afin de traiter l'actualité qu'ils livrent dans les pages des quotidiens, sur les ondes hertziennes et à travers les bulletins de nouvelles télévisés. Cette situation n'est pas sans soulever le problème des représentations que génèrent les différentes visions, perceptions et interprétations que présentent les journalistes à travers le discours médiatique et qui constituent la seule façon pour la majorité des gens d'avoir accès à de l'information sur le monde dans lequel ils vivent, à défaut de pouvoir assister en personne aux événements. D'ailleurs, après un survol rapide et superficiel des médias, au même titre que l'homme de la rue prend connaissance du contenu que ceux-ci véhiculent, il apparaît que les journalistes n'attribuent pas à la Russie le statut d'un État qui progresse, mais plutôt celui d'un pays qui régresse3 et dont l'objectif est le retour au modèle bipolaire propre à l'époque de la Guerre froide. Pourtant, alors que les médias nous montrent une Russie autoritaire qui cherche à se redresser en ayant recours à la doctrine de l'État fort, il semble que nous ayons tendance à oublier, en Occident, que «la démocratisation est un processus extrêmement lent4 ». Dans le cadre de ce mémoire, nous propo~ons d'abord une mise en contexte de la problématique afin de permettre au lecteur de bien saisir les contextes historique et actuel qui sous-tendent notre travail. Ensuite, nous positionnerons le rôle des médias dans la construction de la réalité, avant d'expliquer le cadre méthodologique que nous avons bâti pour analyser les textes médiatiques. Nous présenterons par la suite les résultats de notre analyse, pour enfin nous livrer à une interprétation de ceux-ci dans la discussion.
Dans la conclusion de son livre Finie ... la guerre froide?, Gérard Bergeron lançait cette phrase certes prophétique mais bien pesée: «Bref, un certain danger de guerre froide subsiste, qui ne disparaîtra
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