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Le printemps des peuples

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Par   •  19 Janvier 2022  •  Dissertation  •  3 787 Mots (16 Pages)  •  1 178 Vues

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Le printemps des peuples

        Le printemps des peuples est un événement important et bien particulier, notamment dans l’histoire des révolutions. En effet, l’Europe va être submergée entre février 1848 et déc 1849 par une vague révolutionnaire que l’on qualifie plus tard de “printemps des peuples”. Ce mouvement va tenter de remettre en cause les fondements de l’Europe de 1815  au nom des principes libéraux et nationaux hérités de la période révolutionnaire. Le terme de révolution signifie ici dans le sens d’un renversement soudain d’un régime politique, d’une nation ou du gouvernement de l’Etat par un mouvement populaire le plus souvent sans respect des forces légales et entraînant une transformation profonde des institutions  de la société et parfois les valeurs même d’une civilisation.

Si on prend cette définition, nous pouvons dire que l’explosion révolutionnaire de 1848 marque une rupture dans l’histoire politique de l’Europe au XIXe siècle. Est-ce le cas?

Pour répondre à cela, il nous amène à montrer d’abord les origines du mouvement révolutionnaire  de 1848, puis à présenter la vague révolutionnaire qui déferle sur l’Europe et enfin à souligner le triomphe de la réaction qui va rétablir l’ordre de 1815.

I- Les origines du mouvement révolutionnaire

En 1848, l’Europe du congrès de Vienne demeure en place, à quelques nuances près. Mais plusieurs facteurs contribuent à fragiliser cet ordre.

A → Les aspirations libérales ainsi que de l’utopisme républicain qui rejettent l’ordre réactionnaire et autoritaire des monarchies européennes

        Tout d’abord, le printemps des peuples ne se comprend pas sans 1815. En effet, le Printemps des peuples est en effet une conséquence directe du congrès de Vienne et de la compression par la Quadruple alliance et la Sainte Alliance (Autriche, Prusse et Russie) des aspirations libérales et nationales des peuples européens nées de la Révolution française et de l’épopée napoléonienne. A l’idée de souveraineté nationale mise en avant par la Révolution française, les congressistes de Vienne opposent celle de la légitimité dynastique. C’est-à-dire la monarchie absolue qui est un type de régime politique dans lequel le détenteur d'une puissance attachée à sa personne concentre en ses mains tous les pouvoirs, gouverne sans aucun contrôle. Ils fustigent aussi et combattent la liberté individuelle, d’opinion, de presse, l’instruction du peuple, la séparation des pouvoirs, la démocratie libérale, le parlementarisme, la séparation des religions et de l'État, les droits de l'Homme, le suffrage universel qui sont des principes que la France révolutionnaire a tenté de les faire triompher. Toutefois ces courants vont progresser malgré l’opposition farouche des monarchies absolutistes : la bourgeoisie autrichienne appuyée par les étudiants et les noyaux ouvriers urbains, réclament des droits politiques encore réservées à l’aristocratie, une Constitution, le droit de voter, les libertés de parole et de réunion qui sont refusées par le chancelier Metternich (l'un des principaux acteurs du congrès de Vienne). En Italie, alors que l’absolutisme avait triomphé depuis 1815, le pape Pie IX procède en 1846 à un certain nombre de réformes modérées (censure confiée à des laïcs, création d'une garde civique...) mais qui provoquent l'enthousiasme chez les libéraux. En 1830 en France, Charles X est chassé lors des Trois Glorieuses au profit de Louis-Philippe qui instaure une monarchie plus parlementaire mais qui reste conservatrice.

B → mais aussi des revendications nationales rejetant l’ordre du Congrès de Vienne

        De plus, les monarchies européennes absolutistes vainqueurs ont, en redessinant la nouvelle carte de l’Europe à leur profit dans ce congrès dans un but d’équilibre européen, ignoré les aspirations nationales des peuples auxquels on avait fait appel au nom de la défense de la patrie contre les conquérants français en 1813-1815. C’est ainsi que les Allemands du Schleswig sont, contre leur vœu, incorporés au Danemark, que les Belges catholiques sont soumis à un roi des Pays-Bas protestant, les Polonais qui possèdent une réelle conscience nationale voient leur pays écartelé entre les possessions du tsar, du roi de Prusse et de l’empereur d’Autriche. L’Italie voit, comme l’Allemagne, sa carte simplifiée par rapport à l’Ancien Régime, mais elle demeure morcelée en sept Etats dont quatre sont sur l’influence de l’Autriche. Quant à l’Allemagne, les 38 Etats (contre 350 en 1792) qui la composent n’ont d’autre lien qu’une confuse Confédération dont le principal organe, la Diète, est sans pouvoir réel. Elle est formée de diplomates qui prennent leurs décisions seulement à l’unanimité et qui n’ont aucun moyen de les faire entrer en application, laissant ainsi la prépondérance à l’Autriche. Le mouvement des nationalités va ainsi se renforcer en Europe : la Grèce et la Belgique obtiennent leur indépendance en 1830, et les Polonais se soulèvent sans succès en 1830- 31 contre l’Empire russe. Le nationalisme hongrois s’affirmant fortement après 1840 dans l’empire d’Autriche réclame son émancipation tout en contestant aux peuples slaves le droit d’en faire autant pour des raisons idéologiques (ces populations vivantes dans l’empire sont considérées comme inférieures, une « tourbe d’esclaves » qui doivent rester soumis). En Allemagne, l’éveil national allemand qui a pris naissance dans l’opposition contre la domination napoléonienne s’est renforcé avec le romantisme (Mouvement artistique et littéraire apparu au XVIIIe siècle et qui a perduré jusqu'au XIXe siècle. Opposé au classicisme, il privilégie le sentiment à la raison et explore des thèmes comme le rêve, le fantastique, le mystère ou encore la mort) s’accompagnant d’aspirations libérales qui dénoncent l’ordre réactionnaire maintenu par Metternich. C’est l’époque où est composé le Deutschland über alles. Mais elle se divise sur la question allemande : la solution grande Allemagne qui réunit toutes les terres germanophones de la Confédération ainsi que, pour des raisons historiques, des territoires alors majoritairement peuplés de Tchèques et de Slovènes (Bohême, Moravie, Carniole, Littoral autrichien) et la solution petite Allemagne qui consiste en l’unité nationale de l’Allemagne autour de la Prusse des Hohenzollern et sans l'empire d'Autriche. Quant à l’Italie, le mouvement national se réunit avec l’opposition libérale dans le Risorgimento (le réveil ou la renaissance) après 1830 où les carbonari qui forment un puissant mouvement politique italien, bien qu'illégal déclenchent à maintes reprises des insurrections pour chasser l’occupant autrichien et combattre le despotisme.

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