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Rapport publié le 1er Novembre 1947 dans l'organe du Kominform

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Par   •  29 Septembre 2017  •  TD  •  11 929 Mots (48 Pages)  •  715 Vues

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Andrei Jdanov-Rapport sur la situation internationale (1947)

 Ce rapport a été publié le 1er novembre 1947 dans l’organe du Kominform :

Pour une paix durable,

Pour une démocratie populaire,

Les deux passages entre parenthèses […] proviennent du texte original de Jdanov trouvé dans ses archives et publié en 1993 (édition bilingue anglo-russe) dans l’édition critique universitaire Kominform (cette volumineuse édition reprend l’ensemble des textes des trois Conférences qu’a connu le Kominform en 1947, 1948 et 1949) 1 ; le passage entre parenthèses {…} se trouve dans le même manuscrit original de Jdanov, mais il a été barré par Jdanov.

1. LA SITUATION INTERNATIONALE APRES LA GUERRE

La fin de la Seconde Guerre mondiale a apporté des changements essentiels dans l’ensemble de la situation mondiale. La défaite militaire du bloc des Etats fascistes, le caractère antifasciste et de libération de la guerre, le rôle décisif joué par l’Union Soviétique dans la victoire sur les agresseurs fascistes tout cela a conduit à un changement radical dans le rapport des forces entre les deux systèmes — socialiste et capitaliste en faveur du socialisme.

En quoi consistent ces changements ?

Le résultat principal de la Seconde Guerre mondiale consiste dans la défaite militaire dc l’Allemagne et du Japon — les deux pays les plus militaristes et les plus agressifs du capitalisme.

Les éléments réactionnaires impérialistes du monde entier, et particulièrement en Angleterre, aux Etats-Unis d’Amérique et en France, avaient fondé des espoirs particuliers sur l’Allemagne et le Japon, et surtout sur l’Allemagne hitlérienne, premièrement, en tant que force la plus capable de porter un coup tel à l’Union Soviétique qu’il aurait pu l’affaiblir et miner son influence sinon l’écraser, et deuxièmement, en tant que force capable d’écraser le mouvement ouvrier révolutionnaire et démocratique en Allemagne même et dans tous les pays qui étaient l’objet de l’agression hitlérienne.

On visait, de cette façon, à consolider la situation générale du capitalisme.

C’est là qu’il faut chercher l’origine et l’une des principales causes de la politique munichoise d’avant-guerre, politique d’ » apaisement  » et d’encouragement à l’agression fasciste, politique menée méthodiquement par les milieux impérialistes dirigeants d’Angleterre, de France et des Etats-Unis d’Amérique.

Cependant, les espoirs que les impérialistes anglo-franco-américains nourrissaient à l’égard des hitlériens ne se sont pas justifiés. Contrairement à ce que supposaient les munichois, les hitlériens ont prouvé qu’ils étaient plus faibles, tandis que l’Union Soviétique et les peuples épris de liberté ont prouvé qu’ils étaient plus forts.

Ainsi, la Seconde Guerre mondiale a eu pour résultat ceci : les forces principales de la réaction fasciste internationale militante ont été mises en déroute et se sont trouvées pour longtemps hors de combat.

Par conséquent, le système capitaliste mondial, dans son ensemble, a subi de nouveau un coup sérieux.

Si le résultat le plus important de la Première Guerre mondiale fut la rupture du front uni de l’impérialisme et le détachement de la Russie du système capitaliste mondial ; si, par suite de la victoire du régime socialiste en U.R.S.S., le capitalisme a cessé d’être le système universel unique de l’économie mondiale, le résultat de la Seconde Guerre mondiale, avec la défaite du fascisme, avec l’affaiblissement des positions mondiales du capitalisme et le renforcement du mouvement antifasciste, a été le détachement de toute une série de pays de l’Europe centrale et sud-orientale du système impérialiste.

De nouveaux régimes populaires et démocratiques ont surgi dans ces pays.

Le grand exemple de la guerre patriotique de l’Union Soviétique, le rôle libérateur de l’Armée soviétique se confondaient avec l’élan de la lutte de masse de libération nationale des peuples épris de liberté contre les occupants fascistes et leurs complices.

Au cours de cette lutte ont été démasqués, comme traîtres aux intérêts nationaux, les éléments pro-fascistes qui avaient collaboré avec Hitler : gros capitalistes influents, grands propriétaires fonciers, hauts fonctionnaires, officiers monarchistes.

Dans les pays danubiens, la libération de l’esclavage germano-fasciste s’est accompagnée, d’une part, de l’élimination du pouvoir de la couche supérieure de la bourgeoisie et des gros propriétaires terriens, compromise par sa collaboration avec le fascisme allemand, et, d’autre part, de l’arrivée au pouvoir de nouvelles forces du peuple qui avaient fait leurs preuves durant la lutte contre les oppresseurs hitlériens.

Dans ces pays, ce sont les représentants des ouvriers, des paysans, des intellectuels progressifs qui sont arrivés au pouvoir.

Partout, dans ces pays, ce fut la classe ouvrière qui a manifesté le plus grand héroïsme, le plus de conséquence et d’intransigeance dans la lutte antifasciste, et, partant, son autorité et son influence parmi le peuple se sont énormément accrues.

Le nouveau pouvoir démocratique en Yougoslavie, en Bulgarie, en Roumanie, en Pologne, en Tchécoslovaquie, en Hongrie et en Albanie, s’appuyant sur les masses populaires, a réussi à réaliser, dans le délai le plus court, des transformations démocratiques progressives telles que la bourgeoisie n’est déjà plus capable d’en faire.

La réforme agraire a remis la terre aux paysans et a conduit à la liquidation de la classe des hobereaux.

La nationalisation de la grande industrie et des banques et la confiscation de la propriété des traîtres qui avaient collaboré avec les Allemands ont sapé d’une manière radicale des positions du capital monopoliste dans ces pays et ont affranchi les masses de la servitude impérialiste.

En même temps, ont été établis les fondements de la propriété de l’Etat.

Un nouveau type d’Etat a été créé : la République populaire, où le pouvoir appartient au peuple, où la grande industrie, le transport et les banques appartiennent à l’Etat et où la force dirigeante est constituée par le bloc des classes travailleuses de la population, ayant à sa tête la classe ouvrière.

Les peuples de ces pays se sont non seulement libérés de l’étau impérialiste, mais ils sont en train d’édifier les bases du passage vers le développement socialiste.

L’importance et l’autorité internationale de l’U.R.S.S. se sont considérablement accrues à la suite de la guerre. L’U.R.S.S. a été la force dirigeante et l’âme de l’écrasement militaire de l’Allemagne et du Japon.

Les forces démocratiques progressives du monde entier se sont rassemblées autour de l’Union Soviétique. L’Etat socialiste, aux prises mortelles avec l’ennemi le plus puissant, est sorti victorieux des terribles épreuves de la guerre.

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