Questions portant sur un extrait de Souvenirs de Tocqueville

1. Ce texte de l’auteur romantique Tocqueville a été écrit durant les journées de juin

1848, journées révolutionnaires qui ont suivis la fermeture des ateliers nationaux, le 21 juin 1848. Cette décision de fermer les ateliers nationaux (qui avaient été ouverts le 27 février 1848, suite à la révolution sociale, qui s’est traduite au travers du droit au travail, afin de s’opposer à la vague de chômage dont sont victimes les ouvriers parisiens) a été prise par le gouvernement libéral, alors en place depuis la révolution de février 1848. Ces ateliers nationaux, étant couteux et travaillés par les propagandes socialiste et bonapartiste, cela mettant à mal la stabilité du pouvoir en place. Cette décision de l’exécutif central cause alors la perte de l’emploi de 120000 hommes. Les ouvriers de Paris Est, excédé par l’illusion de la révolution de février mais aussi par la décision tyrannique de cette fermeture, décident de prendre les armes le 22 juin. Ils montent des barricades, s’arment et combattent le pouvoir en place. Tocqueville présent à ce moment-ci à Paris, décrit la situation alors qu’il marche dans les rues rebelles de la ville. Il y voit deux camps qui se distinguent de manière évidente : d’un côté une classe ouvrière véhémente et de l’autre les classes aisées craintives face à cette violence populaire, et qui se préparent à l’affrontement pour se défendre. L’auteur y montre cependant une subjectivité qui nous fait penser à un parti pris de ce dernier, il soutient en effet le pouvoir en place, étant lui-même libéral et noble de naissance. Il légitime dans le même temps la répression du général Cavaignac contre les émeutiers. L’objectif de l’auteur est lié à un devoir de mémoire, il présente ces journées à un lectorat large afin de montrer son implication dans cet évènement historique mais aussi pour que l’on n’oublie pas ces journées qui ont été funestes pour la France et qui ont des effets sur les décisions prises dans les années futures. Pour se faire, Tocqueville pose à l’écrit ses souvenirs.

1. Tocqueville, lorsqu’il écrit dans son œuvre « les événements de ce genre qui se sont succédés depuis soixante ans », évoque le passé insurrectionnel et révolutionnaire qu’a vécu la France avant ces journées de juin 1848. En effet, la France durant la période du 19ième siècle a été en proie à une grande instabilité, ce qui a impacté durablement la politique mais aussi la situation sociale de la nation française. Tout cela débute avec la Révolution française, conséquence d’une triple crise (à la fois financière, politique et économique) qui ravage le pays mais aussi d’une discréditation progressive au cours de ce siècle du pouvoir monarchique (lié à la montée d’un sentiment anti-absolutiste qui découle des Lumières). La période habituellement donnée s’étend entre l’ouverture des Etats généraux, le 5 mai 1789, et au plus tard le coup d’état de Napoléon Bonaparte, alors consul de France, le 9 novembre 1799. Cette révolution a eu pour effet la fin de l’Ancien Régime en remplaçant un pouvoir absolu par différents régimes plus ou moins démocratique, et notamment la Première République. C’est aussi cette révolution qui va être à l’origine de la création de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen ou encore du drapeau tricolore.

Cette révolution n’est cependant pas la dernière est on assiste plus tard à la révolution de juillet qui porte sur le trône le roi Louis-Philippe 1er, succédant à la Seconde Restauration. Elle est causée par une agitation ministérielle et parlementaire durable mais aussi par les ordonnances de Saint-Cloud décréter par le roi Charles X, qui ont pour objectif de s’opposer au pouvoir montant des députés libéraux. En réponse de ces ordonnances, les Parisiens se soulèvent, dressent des barricades et vont faire tomber la monarchie absolue de la Seconde Restauration. On opte alors pour une monarchie constitutionnelle et pour un roi des Français.

En parallèle, se déroule aussi des insurrections républicaines et socialistes, on peut citer la révolte des Canuts de Lyon, qui se lèvent face au développement des machines à tondre le drap et à l’instabilité de leur salaire ; ou encore l’insurrection républicaine à Paris en juin 1832, qui a pour objectif le renversement de la monarchie de Juillet suite à une déception de l’orléanisme.

La dernière révolution qui précède l’insurrection de juin 1848 est la révolution de Février. Elle se déroule à Paris du 22 au 25 février 1848. Elle est la conséquence d’une intrigue des libéraux et des républicains qui soulèvent le peuple de Paris pour prendre le contrôle de la capitale afin de mettre en place une république et ainsi mettre fin à la monarchie de Juillet. Le 24 février, le roi abdique et la Deuxième République est proclamée par Lamartine.

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