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Strophes pour se souvenir - Louis Aragon - Extrait "Roman Inachevé"

Dissertation : Strophes pour se souvenir - Louis Aragon - Extrait "Roman Inachevé". Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Décembre 2017  •  Dissertation  •  525 Mots (3 Pages)  •  804 Vues

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D’emblée, Louis Aragon détermine la portée de ce texte: un récit en mémoire de personnes disparues. A travers ce poème écrit en alexandrins et fort structuré (quintils), il rend un vibrant hommage à l’ensemble de ces résistants qui sont morts pour défendre la France et la liberté durant la seconde guerre mondiale. Le côté solennel est mis en avant, non seulement par la structure du texte, mais aussi à l’aide de nombreuses antithèses (« gloire » - « larmes ») et métaphores. On retrouve régulièrement au travers de ce poème l’opposition entre la mort et le besoin de liberté.

Ce poème est construit en trois temps.

Tout d’abord, l’auteur parle directement avec les résistants. Il décrit leur action comme totalement désintéressée ni « la gloire », ni la reconnaissance (« ni les larmes Ni l’orgue »), et remplie de simplicité et sincérité. Il décrit également cette période comme un moment funeste en utilisant des couleurs sombres « noir de barbe » et des métaphores « nuits hirsutes », ou des couleurs représentant le malheur « comme une tache de sang », et des termes mentionnant la mort (« agonisants », « mort », « derniers moments »,…). L’utilisation de métonymies, comme « allaient sans yeux » (pour dire que les gens faisaient semblant de ne pas les voir) ou « Tout avait la couleur uniforme du givre » (pour exprimer non seulement la dureté de l’hiver mais aussi la peur généralisée), permet également de faire ressortir cette période de terreur. Il termine cette première partie en donnant un sens au sacrifice de ces résistants « MORTS POUR LA FRANCE - Et les mornes matins en étaient différents ». Notons au passage que Louis Aragon rappelle, de façon fort subtile, que ceux-ci sont d’origine étrangère « prononcer vos noms sont difficiles », ce qui donne à leurs actes un accent encore plus héroïque… donner sa vie pour un pays qui n’est pas le sien.

Dans un deuxième temps, Louis Aragon intègre, de façon originale, la lettre de Manouchian, dont le nom n’est pas cité comme pour dire qu’il s’agit d’un résistant anonyme (un parmi tant d’autres), à son épouse Mélinée. Les mots de ce dernier sont remplis d’amour envers l’être humain, avec aucun signe de rancœur. Il n’en veut même pas aux autres peuples « sans haine en moi pour le peuple allemand » comme pour rappeler que les victimes de la guerre sont dans tous les camps. A l’aide d’une anaphore « Adieu… adieu… », il fait un vrai témoignage à la vie (« la peine », « les roses », la lumière », « le vent ») et à la conviction de la victoire « justice viendra ». Il demande également à sa dulcinée de refaire sa vie et d’être heureuse « Marie-toi sois heureuse ».

Enfin le poète conclut dans la strophe en reprenant la parole et mettant en scène à l’aide d’une nouvelle anaphore, « Vingt et trois », la chute des résistants sur le sol. En utilisant l’expression « donner leur cœur avant le temps », il souligne non seulement leur jeunesse mais il donne également un sens tout particulier à leur sacrifice.

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