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Les représentations contemporaines du travail

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Par   •  5 Mai 2019  •  Dissertation  •  2 839 Mots (12 Pages)  •  1 222 Vues

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Introduction

        Depuis aussi longtemps que l'homme existe, son histoire démontre que sa vie s'est majoritairement centralisée autour de sa survie dans un monde aux allures hostile et précaire. Que cette survie était le centre de son existence, que sa besogne était destinée en tout premier lieu à combler ses besoins physiologiques. La production et la transformation de son environnement et de sa nature par l'homme, pour l'homme. Le concept moderne du travail, que nous aborderons plus loin, est effectivement récent dans l'histoire de notre humanité. Longtemps perçu comme étant sacrificiel, dégradant et douloureux, particulièrement dans un contexte rural et agricole, pour ensuite devenir vecteur d’accomplissement personnel et de contribution sociale. La signification du travail et ses valeurs attribuées ont, certes, énormément évoluées à travers le temps. De besoin physiologique et de sécurité au besoin d'estime, d'actualisation du moi et d'appartenance[1], comment sommes-nous passés d'un spectre à l'autre?  

        Dans un premier temps, je tenterai d’élaborer et d'expliquer en quoi le travail est une construction récente. Un bref historique ainsi qu'une description de la définition du travail seront expliqués. Deuxièmement, les courants théoriques de la sociologie du travail seront abordés avec les grands penseurs que sont Adam Smith et Max Weber, à la fois avec l'approche matérialiste d'Adam Smith et celle de Max Weber ainsi que son approche culturaliste. Le travail, comme étant l'un des fondements du lien social, y sera défini et nous l'aborderons tout particulièrement ici du point de vue de la retraite sous les spectres du développement identitaire et de production, par exemple.  Un article du Soleil sur la retraite productive y sera brièvement résumé. Puis finalement, comment le passage à la retraite concerne, menace, modifie et fortifie l’un des aspects du travail comme valeur fondamentale et structurante du vivre-ensemble ?         

Première partie : le concept de travail comme construction sociale récente 

« Le travail n’est pas une catégorie anthropologique, c’est-à-dire un invariant de la nature humaine ou des civilisations qu’accompagneraient toujours les mêmes représentations » (Méda, 1998 : 30)[2]

        À l’époque préindustrielle, les individus devaient travailler pour leur subsistance et celle de leur proche ou de leur groupe, jusqu’à la mort ou jusqu’à ce qu’ils ne soient plus aptes à le faire. Pendant des siècles, la signification du travail, ses activités et ses symboles n'étaient pas synthétisés sous un même concept ou comme une occupation concrète. En Grèce antique, le travail était estimé comme étant un regroupement de tâches ou activités avec fort peu de valorisation, car elles étaient considérées comme étant pénibles et dégradantes, « ponos », par le fait de côtoyer des éléments matériels et par des activités de transformation de la matière, « ergon », qui est plus honorable.[3]Les Romains n'ont pas énormément évolué le sens du travail promu dans la Grèce antique, ils s'inscrivent dans un continuum semblable à ces derniers, le travail n'est créateur de rien[4]. Le concept de travail s'est dessiné durant le Moyen Âge, il faudra patienter autour du XVIIe et du XVIIIe siècle pour que l’on reconnaissance la valeur du travail comme étant une unicité.

        L'évolution vers la signification moderne du terme travail s'est faite graduellement avec la valorisation et la reconnaissance de certains métiers, du marchand d'esclaves à l’artisan. Le terme travail à proprement dit a vu son essor au XVIIe et au XVIIIe siècle et s'est constitué de multiples couches de représentations, elle est polysémique. Partant d'une définition plus universelle axée sur l'activité que l'homme agit sur la matière en vue de répondre à ses besoins de base, elle s'est raffinée, car elle ne saurait être à elle seule satisfaisante pour définir les représentations contemporaines du travail qui actuellement est considéré comme une construction sociale établie dans une société économique. L'auteure Dominique Meda définit le travail comme « une activité humaine coordonnée et rémunérée consistant à mettre en forme une capacité donnée par l’usage d’autrui, de manière indépendante et sans la direction d’un autre en échange d’une contrepartie monétaire »[5]. Pourtant, encore aujourd’hui, dans certaines sociétés précapitalistes, le concept de travail n’existe toujours pas et il n’y a pas de terme qui le rassemble sous une même désignation. Chacun accomplit ses activités dans l’intérêt commun de son groupe.

        Comme mentionné plus tôt, le travail se révèle une construction sociale récente, car elle date que de quelques siècles, c'est-à-dire que son émergence est issue des sociétés modernes occidentales contemporaines. D'abord affirmé par Adam Smith comme la perspective de gain matérialiste, que le travail et la division de celle-ci, fussent dans le but de l'augmentation de la production, donc la richesse, et que le travailleur ne fût que l'« homo oeconomicus »[6] et que seulement de façon indirecte l'un des fondements du vivre-ensemble, le sociologue Max Weber a bonifié sa réflexion en réformant que le travail est le fondement même du lien social. Ce qui autrefois était perçu comme un fardeau est devenu un pilier des fondements de notre société par de nouvelles significations émergentes grâce au passage de la société préindustrielle à la société industrielle, le sentiment de devoir est un exemple.

        Au fil du temps, la signification du travail fut modifiée par les acteurs et par le même fait les acteurs ont modifié le sens de la signification du travail. Les acteurs ont des motivations intrinsèques et extrinsèques, une trajectoire propre a eux,  influencée par la culture, la collectivité. Ce sont aussi des individus propres avec leurs besoins spécifiques, leurs désirs, leurs champs référentiels et la perception d’eux-mêmes dans leurs propres contextes sociétaux. Étant façonné par l'individualité, par leur groupe socio-économique et culturel, la signification du travail n’est pas perçue de la même façon par chacun, elle n'est pas universelle. Si le concept du travail est une construction récente et une valeur fondamentale du tissu social, le concept de la retraite l'est tout autant.

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