Le travail dans la société française contemporaine
Chronologie : Le travail dans la société française contemporaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar linaaaaaa1222222 • 2 Octobre 2019 • Chronologie • 3 592 Mots (15 Pages) • 595 Vues
Chapitre 3 : Le travail dans la société française contemporaine
A l'origine de ce chapitre on trouve un paradoxe : d'une part le travail est défini de façon restreinte mais d'autre part le travail est considéré comme un enjeu fondamental. Il existe deux définitions du travail, une définition large et une définition restreinte.
Au sens large le travail est toute activité qui génère une production, c'est de ce point de vue que l'on parle de travail domestique.
Il existe une définition restreinte du travail selon laquelle le travail est une activité rémunérée. C'est dans ce sens que l'on dit d'un chômeur qu'il n'a pas de travail. Ce sens restreint tend à s'imposer sur le sens large. Le travail est considéré comme important pour les individus. Dans les sociétés développées contemporaines, le succès ou l'échec d'un gouvernement est souvent considéré en fonction du taux de chômage.
On est alors amené à se poser trois questions.
- Comment se manifeste et s'explique cette centralité du travail ?
- Au regard du niveau atteint par le chômage, peut-on parler d'une crise du travail ?
- Quelles sont les réflexions actuelles sur l'avenir du travail ?
I- La centralité du travail dans les sociétés développées contemporaines
Cette centralité tient à ce que le travail est considéré comme important à la fois pour le fonctionnement de l'individu et pour le fonctionnement de la collectivité. Cette représentation du travail n'a pas toujours existé, elle s'est imposée progressivement et elle est le résultat d'une élaboration intellectuelle qui a commencé au 16° ou 17° siècle.
A- Un repérage empirique de la place du travail
L'importance du travail transparaît dans le poids de l'appartenance professionnelle pour la caractérisation des individus. Cette importance apparaît de façon positive et de façon négative.
Façon positive → quand on veut situer socialement un individu on a besoin de connaître son sexe, son âge, on peut également lui demander sa situation familiale, on peut lui demander son origine ethnique et son activité professionnelle s’il en a une. Le travail constitue un indicateur synthétique, cette caractéristique est associée à d'autres caractéristiques. Par exemple, la situation professionnelle renseigne sur le niveau de vie de l'individu ainsi que sur le mode de vie de l'individu et le niveau d'engagement politique de l'individu.
Façon négative → la sphère professionnelle est aussi utilisée pour caractériser aussi les individus qui ne travaillent pas. Les jeunes sont définis socialement soit par la profession de leurs parents soit dans une moindre mesure par la profession auquel leurs études les destinent. Les individus au foyer sont définis socialement en fonction de la profession de leur conjoint. Les retraités sont définis en fonction de la profession qu'ils exerçaient avant d'être à la retraite. Les chômeurs sont définis à deux niveaux, il y a les personnes sans emplois et à la recherche d'un emploi et un second niveau, ceux qui ont eu un emploi et qui sont définis par leur ancien emploi.
B- Une valorisation datée
Le travail n'a pas toujours été valorisé. D'un point de vue étymologique l'origine du mot travail est latine, c'est le mot tripalium et un tripalium était un type particulier d'instrument de torture. Chez les grecs, dans l'antiquité, le travail au sens d'activité rémunérée était considéré comme nécessaire mais comme indigne. Le travail était donc réservé aux catégories de la population jugées inférieures. Les activités dignes étaient la philosophie et la politique par exemple. Le changement de représentation du travail s'est opéré à partir du 16° siècle et il résulte de la conjonction de deux processus distincts.
1- La mise en évidence des fonctions positives du travaillent
A partir du 16° siècle, les philosophes ont montré que le travail pouvait être utile à l'individu et/ou à la collectivité. Ils ont ainsi mis en évidence 5 fonctions positives du travail.
→ Le travail est un facteur d'émancipation individuel : en effet, par son travail l'individu se confronte à la réalité (physique/ sociale/ économique). A partir de cette expérience sur la réalité, l'individu peut se faire sa propre opinion sur la réalité. Il a ainsi une chance d'échapper aux préjugés de son époque notamment religieux. C'est dans ce sens que Montesquieu dans l'esprit des lois déclare qu’« un homme n'est pas pauvre parce qu'il n'a rien, mais parce qu'il ne travaille pas. »
→ Le travail contribue à l'humanisation de la nature : en clair, par son travail, l'homme adapte la nature à ses besoins et la rend ainsi plus vivable. La rémunération garantie que même les taches les plus dures seront réalisées.
→ Le travail est un facteur de création de richesses. La valeur d'un bien ou d'un service dépend en partie de la qualité de travail réalisé par la production de ce bien ou de ce service.
→ Le travail est un facteur d'indépendance politique : Kant, Théorie et pratique : un homme qui travaille subvient à ses propres besoins, il n'a pas besoin de l'aide des pouvoirs publics. L'homme qui travaille n'est pas un assisté, par conséquent, l'homme qui travaille pourra critiquer le gouvernement en place, voter contre celui-ci, sans que cela affecte sa propre subsistance. Kant en conclu que l'homme qui travaille est d'un point de vue politique plus indépendant que l'homme qui ne travaille pas.
Étienne de la Boesie se demande comment expliquer que les tyrans se maintiennent au pouvoir sachant qu'il est seul et que devant lui se trouve toute une population. Le premier argument selon lui est le poids de la tradition. Et le second est que la société est soudée autour du tyran par un enchaînement d'intérêts.
L'argument de Kant ne peut pas s'appliquer à une catégorie de la population active, les fonctionnaires car ils travaillent pour le gouvernement. L'indépendance physique des fonctionnaires est garantie par la garantie de l'emploi ainsi que par la promotion à l'ancienneté.
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