Les mouvements sociaux importants de l'histoire du Québec
Dissertation : Les mouvements sociaux importants de l'histoire du Québec. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Chloé Laurin • 22 Janvier 2018 • Dissertation • 10 229 Mots (41 Pages) • 750 Vues
Table des matières
Introduction 2
Les rébellions de 1837-1838 3
La déclaration d’indépendance du Bas-Canada 6
Lettre du Chevalier de Lorimier avant son exécution 8
Lettre de Louis-Joseph Papineau suite aux Rébellions 9
Le parti Patriote 10
Le rôle de la religion suite aux Rébellions 11
La Révolution tranquille 12
Le sens de la Révolution tranquille : une vision historiographique 12
La Révolution tranquille en tant que période de changement social 19
Le mouvement souverainiste du Québec 22
Reconnaissance internationale du Québec souverain 22
Le duel constitutionnel 25
L’accord du lac Meech et ses conséquences 26
Conclusion 29
Bibliographie 31
Introduction
L’histoire du Québec est et a toujours été l’objet de nombreuses interprétations. Des premiers arrivants à la colonisation menant au régime français, du changement d’empire avec la Conquête faisant passer le territoire aux mains de l’Angleterre à la création de la confédération en 1867, de nombreux acteurs sont passés et ont laissé leur trace à travers les événements et les époques. Le Québec avait scellé son sort dès le moment où il est devenu une minorité ethnique et culturelle au cœur de l’Amérique du Nord. D’ailleurs, c’est faire preuve d’historiographie puisque les français étaient une minorité au départ sur le territoire et ils ont pris le pouvoir sur les communautés autochtones. Or, on peut bien se questionner sur cette question encore et encore, mais une chose demeure certaine : l’histoire du Québec, c’est des relations sociales conflictuelles entre des groupes opposés condamnées à se répéter. En effet, peu importe sur quelle époque de l’histoire on se penche, il y a toujours une lutte pour obtenir le pouvoir dans la société qui mène à des événements de grande envergure tels que les mouvements sociaux. Puisque les conflits et les luttes étaient constantes, il est évident que le changement social a été bien souvent présent dans l’histoire du Québec et si un des groupes parvenait à se mobiliser suffisamment, on pouvait alors assister à la naissance d’un mouvement social. Évidemment, le problème est moins de l’amener que de le conserver. C’est pourquoi trois événements importants de l’histoire du Québec seront présentées et analysées dans ce qui suivra. Il sera question de démontrer que comme on le dit si bien, l’histoire est condamnée à se répéter et que les événements du passé ne sont souvent pas chose du passé puisqu’ils sont le moteur des luttes d’aujourd’hui. La société québécoise sera donc montrée sous l’angle d’un grand lieu de rassemblement pour toutes les idéologies qui désirent s’opposer. Analyser l’histoire du Québec à partir de son organe, la société, je crois que c’est le point de départ pour bien comprendre notre réalité actuelle.
Les rébellions de 1837-1838
Le contexte social à l’époque des Rébellions est très favorisant pour les Canadiens-français. Alors que la Révolution américaine (1776) vient de se produire au sud du Bas-Canada, la même chose ne tarde pas à survenir de l’autre côté de l’océan en France (1789), ce qui ne fait qu’ajouter à la frustration dont fait preuve la bourgeoisie professionnelle canadienne-française envers le système politique et les institutions britanniques. Je m’explique. On a assisté à un changement d’élite de la société après la Conquête avec la proto-industrialisation et l’urbanisation. En effet, l’élite seigneuriale du temps de la Nouvelle-France s’affaiblit après 1760 pour céder sa place à l’élite marchande, qui est composée d’Anglais[1]. Il y a donc déjà un élément favorisant le mouvement social dans la société puisqu’il y a une opposition entre les élites, qui s’affrontent pour le pouvoir dans la colonie. La bourgeoisie anglaise ayant donc le contrôle sur le commerce et le développement économique (Empire du St-Laurent), on assiste à la création d’une élite professionnelle canadienne-française, qui elle est composée de notaires, d’avocats et de médecins qui sont actifs dans la fonction publique. Cette élite est donc davantage présente dans l’arène politique que dans le commerce. Étant donné que les gens qui la compose sont des intellectuels, il y a bien vite des contradictions entre les volontés politiques de ces Canadiens-français et les institutions britanniques. Il faut dire que c’est bien normal puisque ces intellectuels, dont Louis-Joseph Papineau faisait partie, étaient de fervents partisans du système politique américain, soit le républicanisme. Ils étaient d’avis que c’était là un système adapté pour le peuple du Bas-Canada puisqu’il représenterait réellement leurs intérêts avec une démocratie pour et par le peuple. C’est donc là un autre aspect important du changement social qu’on y retrouve puisque certaines valeurs et idéologies particulières (j’entends par ici qui ne sont pas la norme ou la valeur dominante de la société) portées par quelques personnes se retrouveront en conflit avec celles qui sont instaurées dans la société. Ces nouvelles idées, grandement inspirées des Révolutions qu’ont connu les États-Unis et la France, se voulaient davantage progressistes en priorisant des valeurs telles que l’éducation pour tous comme moyen d’émancipation du peuple. En effet, l’élite professionnelle qui allait plus tard devenir le groupe des Patriotes était d’avis que seule l’éducation pouvait permettre de s’ouvrir sur le monde et de prendre sa place au niveau politique, social et économique. Cela représentait donc un outil de stabilité sociale puisque le Canadien-français pourrait alors se permettre une ascension sociale, qui était jusque là impossible sous l’emprise britannique. Or, alors que la construction d’écoles dans le Bas-Canada faisait partie d’une demande des 92 Résolutions (avoir un gouvernement responsable et donc pouvoir se gérer), il est évident que l’Angleterre s’est empressée de refuser puisque ce serait de fournir à la population canadienne-française un outil pour se révolter. Les Rébellions sont-elles donc le fruit d’une opposition entre les élites de la société ou d’une divergence d’idéologie politique ?
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