Le Procès de Maurice Papon
Étude de cas : Le Procès de Maurice Papon. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar annacondanna • 9 Décembre 2018 • Étude de cas • 816 Mots (4 Pages) • 717 Vues
Procès Papon
intro
L'histoire de la procédure conduite contre Maurice Papon à partir de 1981 est un événement marquant pour la société française puisqu'il a questionné plusieurs éléments importants tels que la justice et ses rapports avec notre société.
Lorsque la France est occupée par les Allemands, Maurice Papon rejoint le ministère de l'intérieur aux côtés de Maurice Sabatier. Il est ensuite sous-préfet en 1941, puis est nommé secrétaire général de la Gironde après avoir suivi Sabatier à la préfecture générale de l'Aquitaine. C'est à ce poste qu'il va tenir son rôle dans la déportation de Juifs sous l'Occupation entre 1942 et 44.
Après la seconde guerre mondiale, la carrière de Maurice Papon continue d'évoluer. Il est préfet de police à Paris en 1958 mais aussi ministre du budget en 1979. C'est le 6 mai 1981 que le Canard enchaîné publie un article intitulé « Quand un ministre de Giscard faisait déporter des Juifs ». Cette révélation accusatrice constitue l'éclatement de « l'affaire Papon » entre les deux tours de l'élection présidentielle. La première plainte pour « crimes contre l'humanité » contre Papon de la famille Matisson-Foigel est déposée le 8 décembre 1981 et conduira à sa première inculpation en 83, avant d'être suivie par de nombreuses autres (plaintes) jusqu'en 84. Pour ces familles, il est dur d'accuser un homme aussi important dans la politique : elles pensent l'attaque impossible jusqu'à ces articles du Canard enchaîné qui permettent de faire connaître la vérité à l'opinion publique. Pour l'avocat Gérard Boulanger, Papon aurait du être jugé beaucoup plus tôt. Quant à l'ex-ministre, il précise lors d'une interview qu'il fallait se rappeler qu'il avait aussi sauvé des Juifs. Ce sont les recherches des associations dans les archives qui montrent principalement la culpabilité de Papon. Il garde d'abord le silence puis il adopte une stratégie défensive consistant à demander l'inculpation afin de voir les faits dont il est accusé. Pour se défendre il assure avoir tout fait pour alléger les souffrances des Juifs. Il veut être jugé par des résistants, espérant sûrement bénéficier de sympathie, ayant été l'un d'entre eux durant la 2GM. Le jury conclue que le secrétaire d'état aurait du démissionner : il continuait à signer des décisions après son entrée en résistance.
En 87, Papon n'est plus inculpé suite à une erreur de procédure du juge d'instruction mais les plaignants sont toujours présents et insistent. Dans une interview en 90, il se compare à Dreyfus : un juif victime d'une erreur judiciaire ayant fait polémique à la fin du 19e. La comparaison est aberrante sachant que Dreyfus était innocent et aussi juif !
Le procès va finalement débuter le 8 octobre 1997 à la cours d'assises de Bordeaux, 16 ans après les premières plaintes. Il est très médiatisé comme l'ensemble de l'affaire dans l'optique du devoir de mémoire, et a changé la vision des français sur le régime de Vichy. Les avocats de Papon utilisent l'argument de la santé pour demander sa liberté en espérant un traitement de faveur : il n'en est pas question mais il est tout de même soumis à un examen médical. Des historiens sont appelés à témoigner comme l'américain Robert Paxton mais certain refusent considérant que là n'est pas leur place. Il est condamné en avril 98 à 10 ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'humanité et à verser une forte amende aux parties civiles.
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