Etude critique de document: les conflits au tournant du XXIème siècle

Le document qui nous est proposé à l’étude est un extrait de discours politique, sous forme de texte imprimé. Ce document illustre en partie le monde postérieur à la guerre froide. George.W. Bush, président des Etats-Unis, dans cette allocution au peuple américain, mais également au monde, alliés et ennemis, précise les nouvelles menaces et les dispositions nouvelles de la politique des Etats-Unis après l'acte terroriste du 11 septembre 2001. Le président des Etats-Unis, fils de l’ancien président G. Bush, prononce ce discours le 29 janvier 2002 dans un contexte post-attentat. Par ce discours, L’Etat Américain veut souligner son intention de réaffirmer sa puissance face a l’Etat Islamique, en se positionnant comme le garant de la paix au XXIème siècle. Le discours évoque en partie les nouvelles formes de conflits apparues au debut du XXI ème siècle et permet donc d’étudier le rôle que s’attribue les Etats Unis pour y répondre.

Ainsi nous nous demanderons quelle vision du monde défend George Walker Bush et quel rôle s’attribuent les EUA dans cet ordre mondial ? Cependant nous mettrons aussi en évidence les limites de ce documents. En effet, cette vision du role des Etats Unis, n'est elle pas également mise au service de la défense de leurs propres intérêts?

Tout d’abord, ce discours s’inscrit dans le contexte de l’après 11 septembre : l’entrée dans une décennie décisive pour l’histoire du terrorisme. Le contexte est donc celui d'une guerre déclarée au terrorisme international : «  notre guerre contre le terrorisme ne fait que commencer » et au delà, à tout ce qui menace la paix dans le monde. En effet, depuis la fin de la guerre froide, le terrorisme s’est constitué grace à la mondialisation et la libre circulation des hommes et des marchandises, créant une menace beaucoup plus difficile à cerner et à contrôler. Par la voix de leur président, les EU entendent assurer eux-mêmes leur sécurité sans se soucier d'autres formes de légitimité. Le 11 septembre 2001, quatre avions se sont abattus sur des cibles particulières : deux sur le Twin towers, symbole de la puissance économique des Etats-Unis, un sur le Pentagone, symbole de la puissance militaire et un autre dont l'objectif était Washington, symbole de la puissance politique des Etats-Unis dans le monde. Ces attentats sont la marque d'un mouvement terroriste islamiste, Al Qaida, dirigé par Ben Laden. Ces attentats représentent un choc pour les Américains car pour la première fois depuis 1941 et Pearl Harbor, ils découvrent qu'ils sont vulnérables et le nombre élevé de victimes prouve que l’on est rentré dans un monde où les menaces sont différentes. Ce traumatisme, ce « choc » et cette « souffrance » va aider à renforcer la cohésion nationale: « notre union n’a jamais été aussi forte ».

Ainsi, les Etats du monde entier se demandent comment organiser le nouvel ordre mondial qui se dessine : sous une forme unipolaire ou sous une forme multipolaire ? Les Etats-Unis, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, tranchent la question. Directement visés par le terrorisme international islamiste d’Al-Qaida, les Etats-Unis, se sont reconnus le droit, et même le devoir en tant que 1ere puissance mondiale, de livrer la guerre à tous ceux qui portent atteinte à la paix, à la démocratie, aux Etats-Unis ainsi qu’à leurs alliés. Le XXIème siècle est utilisé comme légitimation pour modifier radicalement la doctrine stratégico-militaire et augmenter de façon considérable les capacités de défense des États-Unis. Sont donc visés non seulement les mouvements terroristes, mais aussi toutes les dictatures qui les soutiennent. Une liste d'Etats est mentionnée,  formant « l'Axe du Mal » au double prétexte qu'ils soutiennent la terreur et/ou détiennent des armes de destruction massive. Parmi ces états il ya l’Afghanistan, l’Irak, l’Iran, la Corée du Nord, Cuba, le Venezuela et le Soudan. L’expression de « l’axe maléfique » est née de la combinaison de deux expressions : L’expression « axe » qui qualifiait l’alliance entre l’Allemagne nazie, l’Italie fasciste et le Japon impérialiste durant la Seconde Guerre

Mondiale et l’expression « empire du mal » développé par Reagan dans les années 1980 et qui qualifiait l’URSS. Avec l'Afghanistan, l'Irak et l'Iran cristallisent le Moyen Orient comme un des points chauds majeurs à l'échelle planétaire. L'allusion à l'Irak dans le discours est un prélude à l'intervention militaire de 2003, faite avec des alliés mais sans légitimité internationale.

Pour l’administration Bush, le 11 septembre est interprété comme entraînant nécessairement un virage majeur et immédiat quant à la nature des menaces à la sécurité nationale américaine et des défis posés à la puissance américaine. Ainsi, les Etats-Unis se donnent une destiné : faire triompher la liberté et garantir la paix mondiale : « Nous étions amenés à jouer un rôle exceptionnel dans le cours des évènements de l’humanité ». Les Etats-Unis s’engagent durablement dans les affaires internationales et assument leur rôle de gendarme du monde à travers leur vision interventionniste : « Les Etats-Unis poursuivront deux grands objectifs sans relâche et patiemment ». Le premier objectif est de protéger les Etats-Unis et  le monde en faisant la chasse aux terroristes pour se faire justice : « (..) faire comparaître ces derniers devant la justice ».

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