Dévelopement Durable

troduction

Le 20 juillet 1969, l’Homme se pose sur la Lune et prend conscience que la planète bleue est une minuscule oasis fragile, perdu dans l’immensité de l’univers. A l’époque, « seulement » 3.6 milliards d’êtres humains vivaient sur la Terre… Aujourd’hui, nous sommes 6.8 milliards … une augmentation de 88% en seulement 41 ans ! Et si l’on croit les données démographiques, il y a de fortes chances pour que la Terre soit peuplée de 10 milliards d’êtres humains avant le milieu du siècle.

Quatre milliards de bouches supplémentaires à nourrir, dont la plupart se trouveront sans doute dans les mégalopoles du Tiers-Monde. Quatre milliards d’hommes qu’il faudra loger, chauffer, éclairer alors que 900 millions de personnes souffrent toujours de faim à l’heure actuelle, qu’un milliard et demi n’ont pas accès à l’eau potable et deux milliards ne sont pas raccordés aux réseaux d’électricité !

Or, en 2050, si chaque habitant des pays en développement consomme autant d’énergie qu’un Japonais en 1973, la consommation mondiale d’énergie sera multipliée par quatre !

Certes, en l’espace de seulement un demi-siècle, le niveau de vie d’une partie de l’humanité a plus évolué que pendant deux millénaires. Mais en contrepartie, les catastrophes industrielles n’ont cessé de se multiplier : Tchernobyl, Seveso, Bhopal … pour ne citer que les plus graves. Sans oublier les dégâts écologiques inquiétants : pollution de l’air et de l’eau, disparitions des espèces animales et végétales, déforestation massive, désertification…

D’où ces questions fondamentales : Comment concilier progrès économique et social sans mettre en péril l’équilibre naturel de la planète ? Et surtout, comment faire en sorte de léguer une Terre en bonne santé à nos enfants, en dépit du prélèvement effréné de ses ressources naturelles ?

« Nous n'héritons pas de la Terre de nos ancêtres mais nous l'empruntons à nos enfants » (St Exuspéry "Citadelle") et c'est dans cette optique que doit se diriger le développement durable.

Mais est-ce une réelle solution concrète ou un simple concept utopique ?

I - Comprendre Le développement Durable

I. Développement durable : définition, construction et acteurs.

1. Les origines du développement durable.

Le développement durable est défini dans le rapport Brundtland, comme « le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Il associe un volet environnemental ou écologique, un volet économique et un autre social et culturel, indissociablement liés.

On peut donc définir le développement durable comme la mise en pratique d’un certain nombre de principes contribuant à l’amélioration du bien-être, à davantage de justice sociale, au respect des écosystèmes.

2. L’apparition du concept de développement durable

Le concept de développement durable semble apparaître dans les années 1970 mais s'accélère assez tardivement dans les années 80. Toutefois, on parlait déjà dès le 19ème siècle, de bien-être et de prise en compte des problèmes autres que purement économiques.

L’apparition de ce concept (même s’il n’existe pas formellement sous ce nom) a réellement lieu dans les années 70, sous l’impact de divers événements :

- parution en 1972 d’un rapport du Club de Rome intitulé « halte à la croissance » (rapport Meadows qui fait le lien entre croissance exponentielle et écosystème mondial),

- première réunion internationale sur l’environnement à l’ONU qui donna naissance par la suite au Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE),

- Mais aussi sous l’effet du développement des techniques de modélisation du climat (création du Groupe International d’Experts sur le Climat, GIEC ou IPCC en 1988).

Toutefois, c'est dans les années 80, que le phénomène s’est encore accéléré.

En fait, si les scientifiques commençaient à prendre réellement conscience du réchauffement climatique, ce sont deux autres phénomènes climatiques qui ont attiré l’attention des populations et d'un plus grand auditoire sur ces problèmes globaux :

- les pluies acides en Allemagne (1983)

- et le trou dans la couche d’ozone (1987 protocole de Montréal sur les CFC).

En effet, ce sont sans doute des phénomènes plus "visibles" et plus parlants.

3. L’émergence du développement durable et sa diffusion.

Le développement durable, pensé et diffusé mondialement, n’en est pas moins un principe d’action dans les espaces locaux. Ces derniers contribuent à redéfinir les intérêts et à légitimer des actions qui, à l’origine, n’étaient pas labellisées environnementales.

Il en est ainsi des collectivités territoriales, syndicats, entreprises, associations humanitaires, mouvements sociaux qui, en résonance avec leurs spécificités et formes de légitimation particulières, incorporent progressivement le développement durable dans leurs discours voire leurs pratiques.

Ces appropriations différenciées participent en retour de la plasticité du développement durable, qui apparaît d’une part comme une notion polysémique, d’autre part comme un terrain de recyclage de principes écologiques mobilisés par des acteurs soucieux d’ajuster leurs activités à la demande sociale.

4. Les ONG de protection de la nature, acteurs de développement durable.

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