Science du langage

Lucas Roderiz

L1 Géographie

Exposé à l’oral - Géographie des populations - HGA2U02

« La circulation des euros, reflet de la mobilité des hommes »

Claude Grasland, France Guérin-Pace, Aurélie Tostain

La circulation des euros, reflet de la mobilité des hommes, est un article écrit par Claude Grasland, professeur de Géographie à l’université Denis Diderot à Paris, France Guérin-Pace, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques, ainsi que Aurélie Tostain, également professeur de Géographie à l’université Denis Diderot.

Cet article, paru dans le bulletin mensuel d’information « Population et Sociétés » en 2002 traite d’une thématique particulière, celle du parallèle que l’on peut faire entre la circulation d’une monnaie telle que l’euro et la mobilité des hommes. A travers une analyse poussée et détaillée, accompagnée de tableaux graphiques, de cartes de diffusion spatiale et de tableaux de probabilités, les auteurs de cette enquête ont ainsi cherché à démontrer qu’à travers l’espace Schengen, les flux de mobilité sont extrêmement importants.

La monnaie de l’union économique Européenne est en circulation dans cet espace depuis le 1er janvier 2002. Ces pièces de monnaies étant frappées d’une face où l’on peut reconnaitre le pays l’ayant créée, une enquête a été menée afin de connaître l’origine des pièces contenues dans le porte-monnaie des Français en fonction de leur géolocalisation. L’enquête datant de la fin de cette même année, il est intéressant de voir de quelle manière cette monnaie s’est diffusée dans un pays tel que la France au fur et à mesure des périodes de grandes migrations estivales.

Ainsi, nous nous demanderons donc, dans quelles mesures la circulation des euros étrangers est-elle un indicateur des déplacements des hommes en Europe ?

1. Une diffusion progressive en fonction de différents facteurs

1. Un fort transit commercial international

Le transit routier international reliant certaines régions du sud de l’Europe comme l’Espagne, aux régions du Nord correspond aux régions où la présence des euros étrangers est plus élevée. Le facteur touristique et frontalier peut également expliquer ces résultats mais les déplacements professionnels ne peuvent être mis à l’écart, en particulier dans les axes principaux de transport commerciaux. On peut prendre en considération que les régions pour lesquelles la présence des euros étrangers est importante se situent sur des itinéraires de transit entre l’Espagne et le nord de l’Europe. Les régions françaises où la présence d’euros étrangers est nettement plus faible sont celles où l’on remarque moins ou peu d’axes de transport commerciaux (Carte - figure2).

[pic 1]

 Certaines régions comme le Limousin pour lequel l’enclavement et l’accessibilité plus difficile seraient des facteurs qui peuvent également expliquer une faible diffusion spatiale des euros étrangers. Dans le cas de la Picardie ou de la Normandie, l’explication la plus plausible réside dans le fait que ces régions sont reconnues comme relativement peu mises en valeur quant à leur potentiel touristique et des structures d’activités potentiellement moins orientées vers le commerce international que les régions précédemment citées.

1. Des mobilités externes et internes

Grâce à cette étude, et notamment aux données et cartes fournies, l’on peut voir qu’en terme de mobilité, les monnaies sont un excellent moyen d’exemple. A différentes échelles, que ce soit sur toute la zone Européenne, seulement en France, ou dans une région donnée spécifique, ces flux de circulation monétaires se propagent comme pourrait le faire une épidémie. C’est-à-dire, qu’une personne venue de l’extérieur du territoire Français par le biais du commerce, d’une attache familiale ou tout autre exemple échange ses euros contre un bien ou un service. Cette monnaie finira elle aussi par être échangée, tout en formant un réseau complexe de mobilités internes propres à chaque nation. Ces flux se traduisent par des rebonds à l’intérieur du territoire national. Ces échanges peuvent à leur tour retraverser une frontière et ainsi, par exemple, un euro venu d’Allemagne peut se retrouver en France, puis en Espagne, au Portugal et ainsi de suite de manière aléatoire en fonction de la mobilité propre à chaque individu.

En effet, il est difficile de justifier dans quelle direction ces interactions circulent. Néanmoins, cela reste somme toute conforme aux hypothèses conclues que la circulation des euros étrangers en France peut être véhiculée par des Français dans un autre pays ou par des étrangers qui circulent en France. En revanche, ce modèle ne prend pas en compte les effets de transit, par exemple, un Belge se rendant en Espagne et qui aurait effectué des achats en France.

[pic 2]

Autre témoin de cet effet dit de « rebond », malgré de nombreux facteurs comme les périodes estivales, ce tableau permet de mettre en avant que la proportion de porte-monnaie Français contenant au moins une pièce étrangère ne cesse de croitre. En effet, alors qu’en début d’année 2002 (mars) seulement 20% des personnes interrogées déclaraient avoir au moins une pièce étrangère, six mois plus tard, 2,4 fois plus de ces pièces sont recensées.

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