Les Lumieres De XVIIIème Siecle
Commentaire de texte : Les Lumieres De XVIIIème Siecle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar wnlk • 26 Décembre 2013 • Commentaire de texte • 348 Mots (2 Pages) • 700 Vues
L'idée d'universel est devenue suspecte ; nous autres contemporains avons appris à nous en méfier. Si elle fut jadis triomphante, l'histoire nous montre qu'elle servit de masque au colonialisme et à l'ethnocentrisme pour opprimer au nom de "la civilisation" les peuples "en marge du progrès". Aujourd'hui plus modeste ou plus discrète, elle semble pourtant alimenter encore cette mondialisation que dénoncent ceux qui ne se résignent pas à l'homogénéisation et à l'uniformisation du monde. Face à elle, on est prêt à défendre bec et ongles les identités et les différences. Jusqu'à ce que l'on rencontre un autre motif – tout aussi puissant – de méfiance : le particularisme ; surtout lorsqu'il paraît faire le lit de l'égoïsme étroit, du repli communautaire ou du nationalisme agressif. Entre deux maux, lequel choisir ? Impérialisme ou communautarisme ? Universalisme ou différentialisme ? L'embarras est grand et notre hésitation, voire notre mauvaise conscience, se fait particulièrement sentir à propos des droits de l'homme. Valeurs cardinales et incontestables pour les uns, instruments cyniques de l'impérialisme occidental pour les autres, ils ne semblent pas trouver leur place entre l'universalité de leur promesse et la particularité de leur origine.
On pense habituellement – c'est là une tradition bien ancrée – que cette ambivalence témoigne du fait que nous serions au-delà de l'époque des Lumières. Celles-ci, naïvement confiantes dans la raison, le progrès et le bonheur de l'humanité, auraient fait le rêve d'un universel incarné touchant le vrai, le bien, le beau. Mais confondant, parfois avec les meilleures intentions, l'homme en général et le mâle blanc occidental, elles auraient vu le rêve universaliste se muer en cauchemar impérialiste. Qu'est-ce que l'impérialisme, en effet, sinon un particulier qui, dans un délire mégalomaniaque, se prend pour l'universel et s'affirme comme tel ? Bref, notre méfiance contemporaine serait le signe de l'échec des Lumières.
Rien n'est plus faux : l'évaluation critique de l'idée d'universel, loin d'être la négation des Lumières, en est sans doute un des héritages les plus précieux. Et il se pourrait que cette pensée continue de nous guider dans notre désarroi contemporain. Voyons comment.
Les Lumières entre universalisme et relativisme
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