Nuit Et Brouillard
Note de Recherches : Nuit Et Brouillard. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar loquane • 11 Mai 2014 • 1 625 Mots (7 Pages) • 810 Vues
Documentation sur Nuit et Brouillard.
1- Le document
Documentaire de 32 minutes. Réalisé par Alain Resnais, (né à Vannes le 3 juin 1922).
1958 Hiroshima mon amour fera l’effet d’une bombe dans le cinéma français (tourné en partie à
Nevers). en 1959, Hiroshima mon amour fut à son tour évincé de la sélection française - cette fois
« pour ne pas déplaire aux États-Unis, offusqués du rappel des ravages de la bombe atomique » (J.
Siclier).
Texte de Jean Cayrol dit par Michel Bouquet.
C'est un film de commande : « Nuit et Brouillard, commandé par le Comité d'histoire de la Seconde
Guerre mondiale pour le dixième anniversaire de la libération des camps de concentration, film
admirable et nécessaire, obtient son visa d'exploitation au prix d'une altération d'un document
photographique de 1941, où l'on voyait le képi d'un gendarme français au camp de rassemblement
des futurs déportés de Pithiviers. » (Jacques Siclier, « Histoires de peurs et de pudeurs », Cinéma et
Libertés, numéro spécial du Monde, mai 1989.)
Absence de source concernant les images.
Insister sur le croisement entre les images en couleurs tournées en 1955 et les images d'archives en
noir et blanc, leur constante mise en perspective par le commentaire sobre et informatif dit par Michel
Bouquet, le lent crescendo dans l'horreur des images confèrent au film une force confondante.
⇒ les images tournées en 1955 en couleurs, à Auschwitz ;
⇒ celles tirées des archives nazies : beaucoup de photos fixes ;
⇒ celles des cinéastes des armées alliées qui ont ouvert et « nettoyé » les camps en 1945.
Alain Resnais a eu notamment accès à certaines séquences tournées par Sidney Bernstein, chef de
la section cinéma des armées alliées à l'ouverture du camp de Bergen-Belsen dans le but de faire le
procès des Allemands. Le projet du film avait été abandonné en 1946.
2. rappel sur l'accueil du reportage à l'époque :
Contexte des années 1950 : le film est réalisé 10 ans après la fin de la guerre. De fait, Nuit et
Brouillard est d'abord un film sur le phénomène concentrationnaire tel que les déportés des camps de
Dachau et de Buchenwald ont pu en rapporter l'expérience. L'auteur du commentaire, Jean Cayrol, en
était lui-même un rescapé. Le film montre bien les chambres à gaz d'Auschwitz mais gomme la
spécificité du génocide juif. L'oeuvre d'Alain Resnais se situe dans cette première période de la
mémoire de la déportation, où le choc de l'ouverture des camps est proche mais où l'on distingue
encore mal l'ampleur et la diversité du phénomène.
« À la veille du passage du film en commissions de censure, Resnais est prié de supprimer un plan.
[...] On lui promet, en échange, "de ne rien couper à la dernière bobine", donc à l'ouverture du film sur
le présent. Son refus de s'autocensurer bloque le film jusqu'au jour où Resnais consent à "mettre une
poutre à la gouache sur le képi du gendarme" tout en maintenant la référence orale à Pithiviers dans
le commentaire. [...] [Le film] mêle un certain soutien officiel et des marchandages de dernière minute,
dont la note d'humour n'est pas exclue : le dos de la photo incriminée portait l'autorisation de la
censure allemande. » (Joseph Daniel, Guerre et Cinéma, Armand Colin et Fondation nationale des
sciences politiques, 1972.)
Une volonté d'amnésie, dix ans après la fin de la guerre, révélatrice du désir de refouler certaines
taches de la police française sous l'Occupation, afin de ne pas troubler l'imagerie d'une France
unanimement résistante. Or l'incroyable est vrai : les copies en circulation de Nuit et Brouillard
perpétuent ce mensonge par omission.
À l'annonce du choix de Nuit et Brouillard pour représenter la France au festival de Cannes,
l'ambassade d'Allemagne de l'Ouest fit une démarche, couronnée de succès, auprès du
gouvernement de Guy Mollet pour faire retirer le film de la sélection officielle.
L'affaire Nuit et Brouillard venait de commencer. Outre les protestations nombreuses (y compris en
Allemagne même, de l'opposition SPD à Adenauer), s'ensuivit une campagne de presse en faveur du
film.
Jean Cayrol, le scénariste, s'exprima publiquement : « La France refuse ainsi d'être la France de la
vérité, car la plus grande tuerie de tous les temps, elle ne l'accepte que dans la clandestinité de la
mémoire. [...] Elle arrache brusquement de l'histoire les pages qui ne lui plaisent plus, elle retire la
parole aux témoins, elle se fait complice de l'horreur. [...] Mes amis allemands [...], c'est la France ellemême
qui fait tomber sa nuit et son brouillard sur nos relations amicales et chaleureuses. » (Le
Monde,
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