Les frontières : enjeux et fonctions
Dissertation : Les frontières : enjeux et fonctions. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Rafaël Hellin-Lohez • 29 Juin 2022 • Dissertation • 2 342 Mots (10 Pages) • 908 Vues
Dissertation
“Jamais il n’a été autant négocié, délimité, démarqué, caractérisé, équipé, surveillé, patrouillé.” Ces mots sont ceux de Michel Foucher, géographe, qui portent sur les enjeux des frontières de nos jours. En effet, celles-ci ont, nous le verrons, beaucoup évolué au cours du temps. Notre monde est aujourd’hui fragmenté par des barrières que les États, entre eux, délimitent par plusieurs moyens. Partout, la question de la mondialisation et d’une fragmentation de l’espace se pose. La majorité des conflits actuels dans notre monde se basent sur des conflits territoriaux : on veut s’agrandir, s’imposer, et pour cela, il existe plusieurs façons d’y parvenir que nous verrons. Une frontière, par définition, est alors la barrière militaire, culturelle et juridique d’un état, la séparation géographique avec un autre. La frontière peut être aussi vue comme un lieu d’échange et de passage, comme pour le tourisme, les migrants ou l’import de marchandises. La mondialisation désigne, elle, la multiplication d’échanges à travers le monde, la favorisation et l’ouverture du monde aux échanges transfrontaliers.
Nous verrons alors ici quelle est l’évolution des enjeux et des fonctions des frontières au cours du temps.
Tout d’abord, nous verrons les différents types de frontières existantes que l’on peut rencontrer, internes ou externes, ouvertes ou fermées ou encore naturelles ou artificielles, puis les différents enjeux de celles-ci, pour se protéger ou encore pour séparer des systèmes politiques.
Nous allons voir ici comme indiqué dans le plan les différents types de frontières que l’on peut rencontrer. Elles sont présentes partout, autour de nous, nous savons qu’elles existent et pourtant, il en existe de toutes les sortes…
Le premier type de frontières sur lequel nous allons nous pencher ici est celles internes ou externes au niveau d’un espace. Une frontière interne, ici dans l’Union Européenne, est la délimitation d’un État-membre par rapport à un autre, tout en prônant la liberté d’échanges et de passages aux frontières. L’UE, aujourd’hui, est le fruit d’accords, de nombreuses évolutions, et de traités comme celui de Rome en 1957 ou celui de Schengen de 1985 à 1995 qui mettront totalement fin aux contrôles aux frontières intérieures entre les États membres de l’espace portant son même nom : l’espace Schengen. Les frontières internes de cette Union se sont donc, depuis 1957, progressivement ouvertes, pour devenir totalement ancrées et libres. Le principal mot d’ordre était, en 1957, et est toujours la libre circulation. Alors, maintenant, nous allons définir ce qu’est une frontière externe, toujours dans le cas de l’Union Européenne. C’est très simple : une frontière externe de l’Union Européenne sont celles vues à l’échelle du continent Européen et des territoires ultramarins mais non plus au sein de l'UE.
L’espace Schengen et l’UE ont donc des frontières externes du point de vue du continent. Elles sont contrôlées et gardées par Frontex, qui signifie Frontières extérieures, agence européenne située à Varsovie employant environ 1500 gardes-côtes et gardes-frontières. Au sein de l’Union Européenne, les conflits frontaliers perdurent, même si rappelons-le, l’objectif premier de cette Union était de maintenir une paix et multitude d’accords dans une même grande zone. La question des frontières en Europe est sans cesse débattue.
Nous allons dès à présent nous pencher sur un second type de frontières, les frontières ouvertes ou fermées. Ce sont deux types de frontières bien moins complexes que les précédents. Premièrement, une frontière ouverte se distingue par plusieurs réseaux de communication, plusieurs flux intenses (marchandises, populations etc…), continuité de la voie sans éventuel barrage, comme la frontière France - Belgique, France-Italie…, la multiplication de points de passages pour la traverser, une région et une agglomération transfrontalière, des hubs aéroportuaires à proximité et un affaiblissement de la souveraineté des États au sein de cette zone frontalière.
Pratiquement tout le contraire d’une frontière fermée ! En effet, elle, se distingue par une barrière présente empêchant le passage naturel comme la frontière Mexico Américaine, ce très grand et long mur, un point, ou très peu, de passage et de filtrage des flux, seules les marchandises transitent naturellement, pas d’agglomération ni de région mais seulement des villes frontalières, une affirmation de la souveraineté entre les états délimités et également une croissance de flux illicites ou illégaux. Très moins nombreux sont également les réseaux de communication au sein de cette frontière fermée. Ce type de frontière nous est maintenant plus clair, il est relativement peu fastidieux à comprendre mais toujours utile à maîtriser.
Enfin, pour clore sur le sujet des types de frontières, le dernier que nous étudierons est celui des frontières naturelles ou artificielles. Un type de frontière encore plus simple car, si nous partons du principe qu’une frontière est traduite par un “simple” tracé, il convient alors de différencier le tracé artificiel du naturel. Un tracé de frontière naturel peut être un cours d’eau par exemple, il est une forme visible du relief. Il est ancré dans la nature et n’a pas été créé par l’homme dans le but d’en établir le rôle de frontière. C’est ce qu’il en est pour les frontières artificielles : une frontière qui a pu être imposée à une population vaincue lors de batailles ou conquêtes par exemple, et ce, sans tenir compte d’aucun héritage historique ou culturel du territoire. Un exemple existe pour illustrer ces frontières artificielles comme définies : les frontières du continent Africain. Il s’agit d’une décision, celle du partage des frontières d’Afrique lors de la conférence de Berlin en 1885. 14 pays non-africains réunis pour discuter des frontières africaines. La raison de ces décisions a été, on l’imagine, prétextée comme un objectif d’organiser le commerce et le développement en Afrique. Les conséquences sont bien conformes à la frontière artificielle : le peuple Africain subira les conséquences des décisions prises par la conférence de Berlin sans pouvoir dire leur mot. Bien évidemment, la conférence ne prend pas en compte les spécificités culturelles et historiques locales dans ses décisions. Ce partage profite aux occidentaux et les puissances ont pu affirmer leur présence sur place. Voilà un exemple concret. Un exemple de frontière naturelle serait celui du Rhin entre la Suisse et l’Allemagne par exemple.
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