Le sahara et la mondialisation
Étude de cas : Le sahara et la mondialisation. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar alice.bvr • 24 Janvier 2019 • Étude de cas • 1 651 Mots (7 Pages) • 551 Vues
Montrez que le Sahara est un désert intégré à la mondialisation, mais aussi une région du continent africain déstabilisé par de nombreux conflits. [pic 1]
Depuis une dizaine d’années, le Sahara revient sur la scène géopolitique et médiatique. Loin d'être une région totalement vide, cet immense espace aride de 8,5 millions de km2 qui s’étend sur une dizaine d’États est traversé et aménagé pour l'exploitation des ressources de son sous-sol. En surface, l'énergie solaire est un potentiel gigantesque et les paysages désertiques un atout touristique. Cependant, cet espace traverse une période agitée, depuis quelque temps, en raison de l’installation de groupes terroristes islamistes sur son sol, du développement de trafics en tous genres, des flux d’immigration clandestine en provenance de l’Afrique subsaharienne et de la compétition entre les pays du Nord et les pays émergents pour s’approprier ses richesses minières et pétrolières. Espace très convoité, bien que situé en marge des espaces nationaux qui le composent, le Sahara est morcelé en une série de territoires et de routes contrôlés par des acteurs variés. Les immenses ressources sahariennes sont à la fois un facteur de richesse et la cause de conflits multiples. Mais, dans quelles mesures le Sahara est un désert intégré à la mondialisation bien qu'il soit déstabilisé par de nombreux conflits ? Si dans un premier temps nous verrons que le Sahara est une région pleinement intégré à la mondialisation, nous verrons dans une seconde partie que celui-ci est le fruit d'une insécurité internationale et une véritable zone grise de la mondialisation.
Premièrement, les ressources nombreuses que possèdent le Sahara font de cet espace, un lieu très convoité. En effet, les ressources exploitées par le Sahara sont les hydrocarbures (pétrole et gaz), les minerais (uranium, fer, cuivre, phosphates..), les paysages (tourisme) ainsi que l'eau à travers les nappes phréatiques, les oasis et les fleuves. Ces ressources constituent un atout en terme d'intégration à la mondialisation de cette région car leur exploitation est transfrontalière et constitue une ouverture sur le marché mondial du fait des nombreuses infrastructures (raffineries, ports..) et exportations (exportation d'hydrocarbures et d'électricité solaire en projet..). Cependant, bien qu'elles permettent un accroissement considérable des états dans différents domaines, ces ressources sont également un handicap pour le développement car certains pays dépendent totalement de celles-ci. De cette manière, les pays étant dépendant de la conjoncture économique internationale et des FTN étrangères qui exploitent leurs sols, les ressources présentent en abondance deviennent alors sources de convoitise à l'échelle mondiale du fait des différents enjeux qu'elles renferment. Effectivement, le Sahara possède de nombreux minerais stratégiques, c'est-à-dire des minerais qui vont avoir un avantage sur les autres pays. De cette façon, cette région, grâce à ceux-ci peut s'imposer au niveau mondial, car ces minerais vont être de plus en plus convoités par les autres pays et ainsi être source de pouvoir. De la même manière, les hydrocarbures et plus particulièrement le pétrole, sont de plus en plus convoités par les sociétés pétrolières occidentales, du fait de l'augmentation du prix du pétrole sur les marchés internationaux. Ainsi, étant une véritable zone de fourniture d'énergie, la présence d'occidentaux est l'occasion d'une nouvelle rente. L'espace saharien est donc le théâtre d'économies de rente à l'échelle mondiale et par conséquent pleinement intégré dans une logique de mondialisation grandissante bien que ce territoire en lui même ne profite pas du bénéfice de ces ressources. Mais le partage de ces rentes est souvent générateur de conflits à différentes échelles...
N'étant plus comme autrefois, une frontière naturelle hostile aux échanges, le Sahara est bel est bien devenu un espace attractif pleinement intégré à la mondialisation suscitant la convoitise autant que les conflits. Comme souvent, sinon comme toujours lorsqu'il s'agit de conflits, les causes des tensions sont multifactorielles, mais dans ce désert celles-ci sont principalement politiques et économiques. Les conflits politiques sont liés au tracé des frontières et sont sources de conflits internes aux états, entre les états et mondialisé. En effet, leurs tracés, pour l'essentiel, remontent à l'époque coloniale où les grandes puissances (Angleterre, Italie, France) ont artificiellement divisé entre états un espace qui fonctionnait de base ensemble. L'espace de migration des peuples nomades a donc été coupé par des poste frontières, remettant en cause leur mode de vie traditionnelles. Les Touaregs, par exemple, peuple majoritaire du Sahara jusqu'à la colonisation, sont devenus, depuis alors, des minorités ethniques marginalisées dans chacun des cinq pays qui les accueillent et sont ainsi poussés à se sédentariser. Mais ce peuple réclame son autonomie et forme donc le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) afin de dénoncer les discriminations subies par les Touaregs ainsi que le vol de leurs ressources pétrolières sans qu’aucun partage des revenus ne soit fait. C'est cependant dans la région du Sahara occidental que le conflit demeure plus aigu car il est le reflet d'un affrontement entre deux puissances régionales : le Maroc et l'Algérie. Ce territoire nommé Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole qui a été annexé par le Maroc en 1975. Pour protester et réclamer leur indépendance, les Sahraouis ont fondé le Front Polisario avec le soutien de l’Algérie et proclamé la République arabe sahraouie démocratique. Des violences ont eu lieu entre ce mouvement et le Maroc qui finalement décidé de construire un mur de 2700 km de long pour « protéger » ce territoire. Mais loin d'être une zone qui se réduit à des conflits internes et entres les états, le Sahara est une région où le conflit demeure mondial du fait que celui-ci soit une base arrière du terrorisme internationale. En effet, le Sahara est en fait au cœur d’un "axe terroriste" qui s’étend de la Mauritanie à la Somalie en passant par le Nigeria, le Mali et le Niger. Depuis 2002, les Etats-Unis considèrent cette zone comme un " front de guerre " contre le terrorisme, parce que la région fournit des combattants aux insurgés afghans. Les Etats-Unis sous-traitent la lutte contre le terrorisme aux États bordiers du Sahara en leur fournissant des moyens financiers. Toutefois, cette aide ne semble pas suffisante pour endiguer l’extension des groupes terroristes puisque même si le groupe le plus connu reste la brigade salafiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), nombreux sont les groupes islamistes qui opèrent dans la région. AQMI utilise notamment la frontière nigéro-malienne pour s’approvisionner en otages occidentaux afin d’y établir un régime islamiste appliquant la charia. La multiplication de groupes "sous-traitants" qui capturent puis revendent des otages à l’organisation rend alors l’ensemble de la zone saharienne dangereuse et instable. En 2013, la prise d’otages du site gazier d’In Amenas, en Algérie, a d'ailleurs fait 40 morts.
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