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Les mondialisations de 1880 aux années 1930

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Par   •  28 Octobre 2024  •  Cours  •  20 198 Mots (81 Pages)  •  51 Vues

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Cours d’histoire tronc commun :

Les mondialisations de 1880 aux années 1930

Introduction :

Il n’y a pas d’espace délimité dans ce thème, mais il s’agit d’un thème économique. Travailler sur la mondialisation, c’est travailler sur des phénomènes économiques à l’échelle mondiale, pour voir quelles conséquences il résulte de cette mondialisation sur les différents espaces. C’est une question d’histoire économique. Il est nécessaire de définir le terme de la mondialisation : « processus d’intégration internationale résultant de la circulation accrue de produits, d’idées de capitaux, de services, d’hommes et de femmes conduisant à une interdépendance croissante entre les régions du globe «. Est ce que l’intégration économique conduit à une intégration politique ? Ce sont des questions qui soulèvent les enjeux de la question. Il faut étudier le rapport entre l’échelle nationale et supra-nationale. Le terme de mondialisation est apparu dans les années 1880 dans le monde anglophone (globalization). En français, la globalisation porte sur la sphère financière, tandis que la mondialisation est plus générale. Il est utilisé pour décrire la situation économique qui se met en place à partir des années 1980. Cela désigne la croissance, accompagnée de l’affaiblissement des régulations étatiques et nationales, et le développement de régulation marchande et transnationale, qui sont opérées par des entreprises transnationales, des marchés financiers et des institutions supra-nationales. Du point due vue économique, on constate des similitudes entre le 19ème et 21ème siècle. Le 19ème siècle se distingue néanmoins des années précédentes. Les différents éléments de la définition vont nécessairement ensemble. Ces éléments présentés ne vont pas toujours dans le même sens. Il faut se questionner sur le lien qui existe entre la mondialisation actuelle et la nouvelle manière de faire de l’histoire économique.

  1. Historiographie et définition de la mondialisation
  1. Mondialisation et histoire globale

L’intérêt pour l’économie n’est pas récent, il émerge avec des phénomènes économiques. L’économie politique classique est consacrée à construire des outils économiques. Les théories qui se mettent en place au 19ème siècle ont un lien avec la légitimation de certaines situations économiques. Ces recherches se sont elles-mêmes différenciées en fonction de centre d’intérêt particulier. Il existe une littérature très abondante sur la question. L’usage du terme de mondialisation pour le 19ème siècle traduit une volonté d’analyse. La mondialisation est l’extension des échanges, qui relève de nécessité, et qui s’inscrit dans un grand récit. Dans son ouvrage Invention du marché, Philippe Nourel considère aussi bien les approches marxistes que les théories libérales du commerce international, c’est-à-dire une démarche finaliste où l’on considère que le déroulement de l’histoire obéit à un but. Ce finalisme s’accompagne d’un point de vue euro-centré, et occitalo-centré. Le développement industriel est présenté comme une rupture qui trouve son origine en Europe et traduit la supériorité. Le développement industriel s’expliquerait alors par des causes endogènes à l’Europe et s’imposerait donc au reste du monde, pour introduire le modèle européen. Rostow écrit à la fin des années 1950, et il écrit dans le contexte de la guerre froide et de la décolonisation. Son modèle est libéral et anti-marxiste. Le principal critère retenu est celui de la croissance économique. C’est un modèle analytique. Ce modèle définit d’après lui les étapes nécessaires pour franchir les différentes étapes du développement. Il a été conçu à partir du développement industriel britannique , c’est-à-dire qu’une étape mène à l’autre. Les pays doivent suivre le modèle de développement britannique, et accélérer certaines étapes. Le modèle est donc britannique et indépassable. Le terme de réduction industriel n’est plus utilisé aujourd’hui, c’est une idée de rupture et l’universalisation du modèle britannique qui est implicite dans la révolution industrielle.

Références bibliographiques : Caroline Douki et Philippe Minard « Histoire globale, histoires connectées : un changement d’échelle historiographique » ; P. Minard « Globale connectée ou transnationale : les échelles de l’histoire « ; A. Stanziani « Les entrelacements du monde ».

Ce terme apparait de l’ouvrage de William Mcwell, cet ouvrage constitue les prémices du tournant global qui se développe d’abord aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, puis dans l’espace germanique et de manière plus tardive en France. Ce tournant global désigne la volonté de s’écarter de modèle linéaire. Pour cela il étudie des phénomènes qui dépassent le cadre étatique et étude différentes ères géographiques et leur temporalité propre. Ce tournant global chercherait à sortir du grand récit de l’occidentalisation de la planète. Il a été alimenté par la mondialisation actuelle. Celle-ci se caractérise par la remise en cause de la suprématie économique occidentale, et se met progressivement en place un monde multipolaire que les états perdent leur capacité à réguler les flux. Ce tournant global est une manière de s’interroger sur les origines profondes du processus de mondialisation. Mais cette démarche demeure ambiguë à plus d’un titre. D’abord sur le caractère réellement global de la démarche adoptée. Il est possible qu’il y ait des histoire globales qui repose sur un véritable comparatisme, avec deux possibilités : la mise en évidence d’une parenté entre des formes, à des époques différentes et sur des espaces différents. Un caractère global est très formel et ne s’interroge pas sur les contacts. La deuxième possibilité est d’appliquer une démarche qui s’intéresse aux circulations, aux emprunts, c’est-à-dire qui s’intéresse à des réseaux. On retrouve ces ambiguïtés dans le domaine économique particulièrement. L’histoire globale peut renvoyer à l’histoire de la globalisation. D’un côté l’histoire global est relié à l’objet d’étude, mais c’est aussi un choix de méthode. Ces deux dimensions ne vont pas nécessairement de pairs. Parce qu’un certain nombre de recherches sont faites dans le monde anglo-saxon, un contexte où l’histoire économique est proche de la science économique. Ces travaux d’histoire économique ont une approche quantitative et macro-économique. Ces travaux vont essayer de construire des séries, de compiler des données macro-économiques. Ces travaux finissent souvent par retomber dans la perspective finaliste qui cherchait à se démarquer. Si les rapports de force ont été déséquilibrés au 19ème siècle, le reste du monde n’a pas été passif, en remettant en cause les notions de centre et de périphérie? A travers ces critiques, Hobkins veut se démarquer du modèle de Rostow. Il parvient à distinguer 4 formes historiques de la globalisation, à partir du Moyen-Age. Il s’agit de présenter la mondialisation comme non-linéaire. Cette démarche doit aussi être attentive aux modalités d’échange. Cooper montre qu’en Afrique, les rivalités ont conduit à la désarticulation du réseau commercial international qui datait de plusieurs siècles. Dans la démarche, il faut être attentif à la pluralité des voies possibles de la mondialisation. Les réseaux aux fondements de la mondialisation peuvent se décomposer. Cela a des conséquences sur la manière dont considérer la décolonisation.

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