La première élection du président de la République au suffrage universel en 1848

La première élection du président de la République au suffrage universel en 1848

La première élection du président de la République française en 1848 est un événement majeur dans l'histoire de France. Il a marqué le début de la deuxième République française et a jeté les bases de l'établissement du système présidentiel français actuel. L'élection s'est déroulée au suffrage universel direct des sujets masculins.

Le contexte historique qui a mené à la première élection du président de la République française au suffrage universel direct.

En 1848, la France connaît une révolution politique. Elle a vu le dernier « Roi des Français », Louis Philippe, abdiquer en février et les « journées de Juin » ont été réprimées dans le sang. Le mécontentement du peuple reste latent.

L'élection présidentielle est donc considérée comme une démarche de progrès et de réconciliation entre les classes dirigeantes et le peuple d’une part, entre les dirigeants et l’église d’autre part. S’inspirant du modèle américain qui a donné des preuves de stabilité et fut finement étudié par Alexis de Tocqueville (« De la démocratie en Amérique »), le gouvernement provisoire décide de la mise en place d’un droit de vote étendu à tous les citoyens masculins adultes (âgés d’au moins 21 ans) quelle que soit leur classe sociale ou leur fortune, ce qui constitue une avancée radicale en termes de droits et de liberté.

II) la campagne électorale présidentielle et son issue

L’élection permettra d’élire le président de la République pour un mandat de quatre ans non renouvelable.

La campagne électorale est passionnée et intense, avec plusieurs candidats en lice pour la présidence de la République. L’un des principaux candidats était Louis-Eugène Cavaignac, un général qui avait dirigé la répression de l'insurrection des journées de Juin et avait le soutien des préfets et de la presse. Il était ainsi perçu comme le favori. La répression menée en juin 1848 lui donnait finalement une mauvaise réputation auprès du peuple. Le prince Louis-Napoléon Bonaparte, le neveu de l'ancien empereur Napoléon Ier est un autre candidat. Il est soutenu par le parti de l’Ordre, une coalition de monarchistes et de républicains adeptes du modèle américain, conservateurs, partisans de la sécurité et des « bonnes mœurs ». Ce parti parient sur la notoriété de Bonaparte et voient en lui un « crétin manipulable ».

Au final, le 10 décembre 1848, Louis-Napoléon Bonaparte remporte l'élection avec une large majorité, obtenant plus de 75 % des voix. Ce très bon résultat est une surprise. On l’attribue au soutien de la population rurale pour qui le nom de Bonaparte est resté populaire par opposition aux autres candidats qui symbolisent une classe dirigeante témoignant peu d’intérêt au monde paysan. De plus, la population rurale a vu en Louis Napoléon Bonaparte un symbole de stabilité et de continuité, ne se laissant de surcroît pas ou peu influencer par l’administration et les journaux

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