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Commentaire de doc : la laïcisation de l'école

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Par   •  16 Novembre 2023  •  Commentaire de texte  •  1 982 Mots (8 Pages)  •  81 Vues

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Introduction à la vie politique française

Ayman Bouali

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Commentaire de document historique « le principe de laïcité appliqué à l’enseignement primaire obligatoire

        Dès 1875, les Républicains mettent progressivement en place, les dires énoncés dans le « Programme de Belleville » de Gambetta, dont l’instruction primaire gratuite et laïque. Si plusieurs tendances se ramifie au sein de cet idée, l’objectif étant d’asseoir le nouveau régime, car l’Eglise est vue comme le moyen de restaurer régime. Il faut ainsi, séculariser l’école        Le document proposé est une séquence de l’intervention à la Chambre des députés, par le médecin et homme politique anticlérical français, Paul Bert, le 4 décembre 1880. Député de l’Union républicaine de l’Yonne et futur ministre de l’instruction publique, c’est lui qui est chargé de rapporter et d’énoncer le projet de loi concernant le principe de laïcité appliqué à l’enseignement primaire obligatoire. Prononcé devant la Chambre des députés, composée en majorité de Républicains et de Conservateurs à l’instar des Légitimistes et Orléanistes, ce discours est destiné à l’opposition et plus largement aux citoyens. Il explique que la laïcité se fonde sur la liberté de conscience et qu’elle doit avant tout s’incarner dans la neutralité de l’école, autant dans la forme, avec le recrutement de professeur laïque, que dans la forme c’est-à-dire au sein des programmes scolaires. Il explique enfin pourquoi la laïcité est importante pour garantir l’égalité et la liberté de l’éducation, tout en évitant les conflits confessionnels. Son discours étant axé sur l’éducation primaire obligatoire et sa laïcisation, nous nous demanderons :                                                                                                Par quels moyens Paul Bert, à travers son discours à la chambre des députés, articule t’il les enjeux de l’éducation publique obligatoire, et sa laïcité.                                        Nous verrons dans un premier temps comment est présenté l’école laïque selon Bert et quels en sont ses modalités, puis dans un second temps comment, par sa rhétorique, Paul Bert arrive t’il à convaincre la chambre de la nécessité de concilier cette laïcisation de l’enseignement avec son obligation, source d’élévation sociale, et enfin les raisons beaucoup plus évidentes de cette nécessité de réformer le système scolaire

A la fin du XIXème siècle, la France était profondément divisée concernant la question de la place de l’Eglise catholique dans la société. La troisième République étant établie en 1870 mettait fin à la monarchie impériale de Napoléon III et était en même temps confronté aux revendications politiques et religieuses après l’épisode sanglant de la Commune de Paris de 1871. Ainsi, Paul Bert, fervent défendeur de la laïcité, nous énonce dès le début de son intervention, comment il envisage la laïcité au sein de son projet de loi. En effet, la laïcité, qui est dans son sens stricte du terme la séparation de la religion et de l’état est l’un des points principaux du projet de Bert et est envisagé sous deux points : « la laïcité des programmes ou la suppression de l’enseignement religieux ». Paul Bert revendique dès lors la stricte séparation de l’Eglise et de l’Etat dans les écoles publiques. En effet, peu de de temps avant 1870, l’entièreté des écoles primaires étaient confiés aux mains des congrégations religieuses. Il soutient ainsi le fait que l’éducation publique doit être exempte de toute influence religieuse. Toutefois, Paul Bert ne met pas le même ton assuré pour le personnel enseignant : « la laïcité du personnel (…) faisait que cette loi ne présentait pas un caractère d’urgence absolue ». Effectivement, les différentes lois qui se sont succédés assurant l’essor de l’éducation (Loi Falloux ; Loi Guizot) et la création de nombreuses écoles ont engendrés un manque d’effectif conséquent. Mais cependant Bert reste déterminé sur l’instauration d’un enseignement laïque immédiat : « il n’était pas possible d’ajourner (…) la laïcité du programme ».                        Ainsi, au niveau du premier articles de son projet de loi, énonçant les modalités de l’école laïque, on retrouve une idée nouvelle de Bert, un modèle de conciliation entre l’Eglise et l’état. Autrement dit, ce n’est pas parce que l’enseignement religieux est extrait du système scolaire qu’il disparaît pour autant. L’article premier énonce d’un côté « L’instruction religieuse ne sera plus donnée dans les écoles primaires (…) elle sera facultative dans les écoles privées ». Puis sans transition : « Les écoles primaires vaqueront un jour par semaine, en outre du dimanche afin de permettre aux parents de faire donner, s’ils le désirent, telle instruction religieuse… ». On y retrouve donc bien cette idée de conciliation. En effet Paul Bert met en avant ce compromis pour montrer que la religion à toujours sa place, mais de manière modérée, dans certains établissements et dans certaines circonstances. Ainsi, la laïcité mis en place dans les enseignements, le clérical n’a plus aucun droit de regard ni d’action sur quoi que ce soit. En suit l’article 2 du projet : « Sont abrogés les dispositions (…) en ce qu’elles donnent aux ministres des cultes un droit d’inspection, de surveillance et de direction dans les écoles primaires et privées ». Ainsi, la laïcité posé et explicitement détaillé, un problème subsiste, celui de l’égalité.

Malgré l’ampleur des réformes du système scolaire proposées par ce projet de loi, l’égalité pose question. En effet, ceux qui en auront les moyens à l’instar des classes privilégiés, souhaitant un enseignement religieux dispensés, se tourneront naturellement vers un enseignement privé et payant. A contrario, les classes populaires n’auront d’autres choix que d’aller vers les écoles publiques car gratuite. C’est dans cet élan que Paul Bert tend à rassurer les familles, les pères en particulier : « il nous a paru indispensable d’affirmer au père de famille que rien ne sera enseigné dans cette école qui puisse porter atteinte à la liberté de conscience de son enfant et à la sienne propre ». Par conséquent la laïcité est une chose mais la neutralité scolaire en est une autre. Si Bert veut que cette école publique soit obligatoire ce n’est pas dans un but contraignant mais parce qu’il estime que l’éducation est un élévateur intellectuelle, source d’échanges entre un père et son fils : « son enfant ne recevra pas à l’école une instruction contraire à ses sentiments , en telle sorte que, rentré au foyer familial, il devienne une source de discussion et une occasion de scandales ».Ainsi, il insiste sur le fait que l’éducation doit être un moyen de promouvoir l’égalité entre les citoyens. Mais l’école publique va bien plus loin que ça, car en plus de garantir l’égalité entre les citoyens indépendamment de son statut social, elle promeut également cette égalité au niveau confessionnel.                                                Paul Bert soutient que l’éducation doit être accessible à tous les citoyens, indépendamment de leurs statuts sociaux mais également de leurs origines religieuses. En effet, l’école étant détaché de toute influence religieuse de n’importe quelle manière, Il estime que les institutions éducatives ne peuvent pas discriminer les élèves en fonction de leur religion ou de leur croyance. L’égalité, qui découle de la laïcisation de l’école et son obligation garantirait que tous les élèves soient traités de manière égale, sans distinction religieuse. Pour illustrer son propos, Bert s’imagine père de famille de différente confession, ne trouvant pas son compte en l’école, tenu aux mains des religieux : « je ne veux pas moi, protestant, envoyer mon enfant à l’école catholique » ou bien : « je ne le veux pas non plus, moi juif, parce qu’on lui donner un enseignement chrétien ». Ainsi, toutes les origines religieuses en plus des origines sociales, trouveraient leurs comptes en l’école publique et laïque, puisqu’en plus d’élever la conscience de l’enfant, elle ne fait aucune distinction ou discrimination en matière. Enfin pour finir sa démonstration concernant la réforme du système scolaire, Bert explique que c’est surtout une façon de sortir d’une sorte d’obscurantisme.

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