La société spartiate

LA SOCIETE SPARTIATE

1. Une société tripartite

1.1. Les homoioi

La société de sparte était régie par un système tripartite. En effet, la population était séparée en trois castes bien distinctes. Les premiers étaient les homoioi, les seconds les périèques et les troisièmes les hilotes. Le nom homoioi désigne les semblables et non les égaux, comme on l’a souvent indiqué. Cette désignation sous-entend un statut social commun à tous les représentants de cette caste. On peut alors noter que seuls les homoioi étaient des citoyens. De plus, les homoioi étaient la caste dominante de sparte, ils étaient supérieurs aux périèques et hilotes. Au sein de cette société, les homoioi avaient trois rôles principaux.

1.1.1. Le rôle politique des homoioi

Le premier était de participer à la vie politique de la Cité ; ce sont eux qui avaient le pouvoir. Par exemple, les éphores ainsi que ceux qui composaient l’ekletoi et la gérousia étaient tous, sans exception, des homoioi. Pour faire partie de l’ekletoi, les homoioi devaient avoir entre 25 et 30 ans, ce qui marquait alors leur majorité citoyenne. Leurs rôles au sein de cette assemblée étaient multiples : ils pouvaient principalement voter des lois ainsi que l’entrée en guerre ou en paix avec les cités voisines. De plus, les citoyens avaient le droit de destituer les archê. En effet, Hérodote nous dit dans son livre Histoires qu’en 494 avant Jésus-Christ, le archê Cléomène fut condamné par l’ekletoi pour ne pas avoir conquis Argos. Ainsi, dans le même esprit, en 400/399 avant Jésus-Christ, les homoioi -à travers l’ekletoi- ont voté librement pour élire le nouveau archê, succédant à Agis II. Les homoioi, en tant que citoyens spartiates, sont donc les seuls acteurs de la vie politique de la cité.

1.1.2. Le rôle militaire des homoioi

Leur second rôle était de défendre la Cité, le service militaire étant l’élément principal. Le service militaire des homoioi débute pendant leur éducation et se termine aux alentours de soixante ans, lorsque le corps devient trop âgé et fatigué pour combattre. À l’instar de la maternité chez les femmes spartiates, la défense de la cité est la raison d’être des hommes spartiates. On peut d’ailleurs noter que ces deux vocations n’en sont en fait qu’une seule et même : la survie du groupe.

1.1.3. Le rôle économique des homoioi

 Le troisième rôle était économique : la vie économique des cités grecques au sens actuel du terme n’existait pas -du moins, elle n’était pas un élément central de la préoccupation des citoyens[1]. Cela se vérifie d’autant plus à Sparte, étant donné que, pour des raisons pratiques et politiques, la cité n’avait pas de monnaie fiduciaire efficiente. En effet, Sparte n’a pas eu un système de monnaie fiduciaire durant toute son existence : ceux qui avaient existé n’étaient pas efficaces. On peut prendre l’exemple de la monnaie de fer ; sa faible valeur ainsi que la faible confiance du peuple envers celle-ci n’a jamais permis son bon développement. La monnaie de fer spartiate était trempée dans du vinaigre après avoir été chauffé à rouge ; ce processus de fabrication la rendait extrêmement fragile et le métal était difficilement réutilisable. On comprend donc que les spartiates ne voulaient pas trop en amasser car si elle perdait de sa valeur, elle devenait inutile.[2] La faible utilité de la monnaie spartiate découle en partie d’un choix politique, étant donné que les Spartiates voulaient tendre vers une homogénéité de leurs possessions ; le meilleur moyen était de ne pas créer de nouveau bien. En revanche, le but n’était pas de créer une société communiste avant-gardiste, comme certains auraient pu le laisser penser, et ce à des fins de récupération politique. La diaita représente cette volonté d’égalité dans l’apparence, ce qui fait la différence. Dans les faits, les homoioi avaient de grandes différences de richesse, mais ils ne devaient pas les montrer. C’est donc dans ce contexte que les spartiates ont un rôle économique ; chaque citoyen doit faire en sorte de ne pas montrer publiquement sa richesse aux autres citoyens.

1.2. Les périèques

Le nom périèque désigne les habitants du territoire périphérique de la cité Spartiate. Par extension, ce mot défini « ceux qui habitent en périphérie ». Ils n'étaient pas considérés comme des citoyens, en revanche, ils étaient libres. Ils sont l’objet encore aujourd’hui de controverses. En effet, si on ne doute pas de leur liberté, on connait mal leurs rapports avec les homoioi ainsi que leur organisation sociale interne. Ils pouvaient être propriétaire de leurs terres[3], et même faire partie de l’armée. Cependant, ils étaient limités par leur incapacité à agir dans la vie politique de la cité.

1.3. Les hilotes

1.3.1. Origines des hilotes

Leur origine est très discutée, on ne sait pas précisément d’où vient ce peuple, mais la thèse la plus probable est que ce soit les Messéniens qui aient été vaincus, « La plupart des hilotes descendaient des anciens Messéniens qui, jadis, avait été réduits en esclavage »[4]. Mais il y aurait des origines plus anciennes : il s’agirait également des Achéens soumis par les envahisseurs doriens, ou encore des Lacédémoniens qui n’auraient pas accepté d’aller au combat contre la Messénie.

1.3.2. Mépris des hilotes

Les hilotes sont des dépendants ruraux, ils sont attachés à la terre qu’ils cultivent : ce sont les esclaves de Sparte. Certains ne s’occupent pas seulement de cultiver des terres mais d’être les valets d’armes des jeunes spartiates. Les mothônès, sont les jeunes hilotes, ils servent le fils du maître pendant l’agôgê. Ils l’accompagnent à la guerre et lors des syssition. L’hilote se distingue par son accoutrement, un bonnet en peau de chien et des vêtements en peau de bêtes. Ce costume apparente l’homme à

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