La démocratie athénienne antique, régime idéal ?

La démocratie athénienne sous l’Antiquité est-elle un régime politique idéal ?

1.La démocratie athénienne 

1. Le gouvernement d’Athènes au VIII e siècle 

Au VIII e siècle, Athènes n’est pas gouvernée par un roi mais par un petit groupe de puissants aristocrates, les Eupatrides « les bien nés » : c’est ce que l’on appelle une oligarchie.

Cette période oligarchique est marquée par la tyrannie des classes dominantes, mais aussi par de nombreuses crises sociales : les riches deviennent de plus en plus riches, et les pauvres de plus en plus pauvres.

1. Naissance de la démocratie athénienne

Le terme « démocratie » vient du grec « dêmokratia », formé de « dêmos », qui signifie « peuple », et de « kratos », qui signifie « pouvoir ».

La démocratie nait à Athènes en 510 avant J.C lorsque la cité d'Athènes renverse ses tyrans., Elle est instaurée par 3 grands réformateurs : Dracon, Solon et Clisthène. Mais c’est Clisthène, aristocrate, qui introduit la démocratie directe en 508 avant J-C. Le peuple détient et concentre le pouvoir en participant à la vie politique de la Cité.  

Cette démocratie sera abolie 200 ans après par les Macédoniens lorsqu’Athènes sera conquise en 322 avant J-C.

2. Le fonctionnement

Les institutions démocratiques

1. L’Ecclésia 

C’est la principale institution : il s'agit de l'assemblée du peuple Tous les citoyens en sont membres et chaque citoyen peut proposer une loi.  Cette assemblée détient tous les pouvoirs, vote les lois et décide de la paix ou de la guerre.

Elle élit aussi une partie des magistrats (les stratèges) et jugent les hommes politiques malhonnêtes.

 L’Assemblée du peuple se réunit trois ou quatre fois par mois sur la Pnyx, près de l'Acropole. Les jours d’Assemblée, 6 000 citoyens (soit un cinquième des citoyens d’Athènes) débattent et votent les questions mises à l’ordre du jour par la Boulé.  Certains citoyens doivent partir de chez eux la veille pour arriver à temps à l’Assemblée. Une fois les 6 000 citoyens installés, on commence par un sacrifice : un cochon est abattu et une malédiction est lancée contre tout mauvais citoyen présent dans l’Assemblée, qui tenterait de corrompre le peuple. Les débats prennent ensuite la forme d’une succession de discours, jusqu’à ce que les participants votent à main levée les lois et les déclarations de guerre, que les magistrats appliquent ensuite.

1. La Boulé 

Elle siège sur l'Agora, prépare les séances de l’Ecclésia, met en place les lois votées par l’Assemblée et fait exécuter les décisions. C’est une assemblée de 500 citoyens en grande partie tirés au sort sur des listes et renouvelés tous les ans.  Ce conseil gère également les bâtiments publics et les fêtes. Les dix stratèges (magistrats militaires élus par l'Ecclésia), sont les plus importants.

1. L’Héliée

Le Tribunal du Peuple comprend des centaines de jurys tirés au sort réunis pour entendre les procès d’affaires civiles et criminelles et s’occuper d’affaires politiques (exemple : révocation d’un représentant faisant mal son travail. 

1. L’Aéropage

C’est un tribunal formé d’anciens archontes (citoyens les plus riches) qui avait beaucoup de pouvoir à l’époque pré – démocratique. Clisthène et Solon lui ont retiré ses fonctions judiciaires pour donner plus de pouvoir à l’Héliée. L’Aéropage s’occupe principalement d’affaires criminelle.

1. Le tirage au sort

Pour mettre en place les lois votées par les citoyens à l’Assemblée, des magistrats sont élus ou tirés au sort parmi le peuple. A l’époque, tirer au sort, c’est aussi demander l’avis des Dieux. Les prêtres sont aussi tirés au sort : les Athéniens considérant qu’il revient aux Dieux de choisir leurs serviteurs.

C’est seulement au Ve siècle avant J-C que le tirage au sort devient un réel outil démocratique, car il permet de maintenir l’égalité des citoyens et leur droit à gouverner. Tous les Athéniens majeurs (aristocrates, riches, citoyens les plus pauvres) peuvent ainsi jouer un rôle politique dans la Cité.

1. Les magistrats

Ce sont de simples serviteurs du peuple dont le pouvoir se limite à présider les tribunaux, infliger des amendes mineures, contrôler les fonds publics et les ouvriers. Seuls les citoyens volontaires sont tirés au sort, pour un mandat court et non renouvelable. Une fois désigné par le sort, le candidat est soumis à la docimasie   un examen de moralité qui a lieu au Tribunal du Peuple. Le candidat répond à des questions devant les citoyens : il doit prouver qu’il s’occupe de ses parents, qu’il a fait son service militaire, dire à quel culte religieux il participe… Chaque citoyen est libre de lui poser des questions. Ensuite on vote pour dire si le citoyen est digne du poste à pourvoir. Lorsque le citoyen est validé par l’Assemblée et devient magistrat, il reste sous contrôle des citoyens qui peuvent le révoquer à tout moment s’il ne fait pas correctement son travail. 

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